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Détention au secret du défenseur des droits humains Nestor Nibitanga

Statut: 
Condamné
À propos de la situation

Le 13 août 2021, le défenseur des droits humains Nestor Nibitanga a été libéré de prison après avoir purgé trois des cinq ans de sa peine.

Le 13 août 2018, le tribunal de grande instance de Mukuza (Bujumbura) a condamné Nestor Nibitanga, défenseur des droits humains, à cinq ans de prison et à une amende de 50000 francs burundais (environ 25 euros) pour «atteinte à la sûreté de l'État».

Le 22 novembre 2017, Nestor Nibitanga a été transféré de Gitega à Bujumbura et il est détenu par le Service National de Renseignement - SNR.

 

À propos de Nestor Nibitanga

hrd_nestor_nibitanga.jpegNestor Nibitanga est un ancien représentant régional de l’Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH) dans la région de Gitega, au centre du pays; organisation pour laquelle il servait de principal observateur des droits humains avant les mesures de radiation de plusieurs organisations des droits humains; dont APRODH, prises par les autorités Burundaises vers la fin de l’an 2016.

29 Août 2021
Le défenseur des droits humains Nestor Nibitanga libéré de prison

Le 13 août 2021, le défenseur des droits humains Nestor Nibitanga a été libéré de prison après avoir purgé trois des cinq ans de sa peine. Le 13 août 2018, le défenseur des droits humains a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de 50 000 francs burundais (environ 25 euros) par la Haute Cour de Mukuza à Bujumbura, pour "atteinte à la sécurité de l’État".

Nestor Nibitanga est un ancien représentant régional de l'Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes pétenues - APRODH à Gitega, une région du centre-est du Burundi. Le défenseur a été le principal observateur des droits humains de l’organisation jusqu’à ce qu’elle soit forcée de fermer en 2016.

Avant le verdict de 2018, le procureur avait requis 20 ans de prison contre le défenseur des droits humains, mais son avocat avait interjeté appel de cette décision. Nestor Nibitanga était arbitrairement détenu depuis le 21 novembre 2017.

Ce jour là, aux petites heures de la matinée et sur ordre du commissaire de police de la province de Gitega, des policiers sont arrivés au domicile de Nestor Nibitanga, dans le district de Musinzira à Gitega, et ont commencé à fouiller sa maison. Ils ont confisqué des documents relatifs à à la période où il travaillait à l’APRODH. Après avoir trouvé les documents, la police aurait laissé entendre que la possession de tels documents pourrait justifier une accusation de « menace à la sécurité nationale », un crime grave en vertu du code pénal burundais. La police a ensuite arrêté le défenseur et l’a conduit dans un lieu secret.

Front Line Defenders salue la libération du défenseur des droits humains Nestor Nibitanga et appelle les autorités du Burundi à garantir qu'en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains dans le pays puissent mener à bien leur travail légitime, sans craindre ni restrictions ni représailles.

17 Août 2018
Nestor Nibitanga condamné à cinq ans d'emprisonnement

Le 13 août 2018, le tribunal de grande instance de Mukuza (Bujumbura) a condamné Nestor Nibitanga, défenseur des droits humains, à cinq ans de prison et à une amende de 50000 francs burundais (environ 25 euros) pour «atteinte à la sûreté de l'État». Il est accusé d'avoir dénoncé les violations des droits humains dans la région centre-est du Burundi, pour l’Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues” - APRODH,, une organisation qui a été radiée par le gouvernement en 2016.

Nestor Nibitanga est l’ancien représentant régional de l’Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues” - APRODH, à Gitega, une région du centre-est du pays. Le défenseur des droits humains a été le principal observateur des droits humains de APRODH, jusqu’à ce que l’organisation ait été désenregistrée en 2016.

Avant ce verdict, le ministère public avait requis 20 ans d’emprisonnement contre le défenseur des droits humains, mais son avocat avait fait appel de cette decision auprès du Tribunal. Nestor Nibitanga était détenu arbitrairement depuis le 21 Novembre 2017.

21 Novembre 2017
Détention au secret du défenseur des droits humains Nestor Nibitanga

Le 21 novembre 2017, les membres de la police Burundaise ont appréhendé le défenseur des droits humains Nestor Nibitanga et l’ont détenu dans un lieu de détention tenu secret. Il n'y a aucune trace de sa localisation actuelle.

Téléchargez l'appel urgent (PDF)

Le 21 novembre 2017, très tôt le matin, des membres de la police Burundaise, sous le commandement du commissaire de police en province de Gitega, se sont présentés au domicile du défenseur des droits humains, sis au quartier Musinzira en commune Gitega, et ont procédé à une fouille systématique de sa maison. Ils auraient confisqué des documents de travail du temps où le défenseur des droits humains était au service d’APRODH. En trouvant les documents, il est rapporté que la police aurait suggéré que la possession de ces documents, en soi, constituait un fait susceptible de justifier des allegations d’”atteinte à la sureté de l’état;” une infraction grave sous le code pénal Burundais. Les membres de la police ont par la suite appréhendé le défenseur des droits humains et l’ont conduit à un lieu de détention tenu secret.

Il y a eu une recrudescence de la violence peu après l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat en violation flagrante de la constitution Burundaise, suivie d'une répression contre toutes les voix critiques, y compris les défenseurs des droits humains. Depuis le début de la récente crise politique au Burundi, les organisations de défense des droits humains, dont APRODH, se sont retrouvées dans le collimateur des autorités; et leurs leaders sont devenus des cibles préférées des services de sécurité. En octobre 2016, alors que le ministre de l’intérieur et de la formation patriotique annonçait une mesure de suspension contre APRODH et autres principales organisations des droits humains, il leur a reproché d’aller au delà de leur objectifs en s’impliquant dans des activités susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’état et à l’ordre publique. Face à ce genre de pénalisation d l’activisme des droits humains au Burundi,  plusieurs membres d’APRODH et d’ autres organisations ont été contraints à l’exil alors que ceux qui sont restés au pays n’ont eu d’autre choix que de réduire sensiblement leurs activités légitimes de défense des droits humains.

Front Line Defenders est profondément préoccupé par la détention au secret de Nestor Nibitanga puisque tout semble indiquer qu’il a été ciblé à cause de son travail légitime de défense des droits humains. Front Line Defenders reste très préoccupé par le maintien en détention de Germain Rukuki qui est accusé de "trouble de la sécurité intérieure de l'État" et "rébellion" pour son précédent travail à Action des chrétiens pour l'abolition de la torture – ACAT-Burundi, une ONG suspendue par le gouvernement du Burundi en novembre 2015.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Burundi à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Nestor Nibitanga, car Front Line Defenders pense qu'il est pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Informer la famille et les avocats de Nestor Nibitanga du lieu où il est détenu et de les laisser immédiatement le voir sans restrictions;

3. Assurer que le traitement de Nestor Nibitanga pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans l’ « Ensemble des principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement » adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;

4. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Burundi et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.