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Assassinat de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna

Statut: 
Assassinée
À propos de la situation

Le 29 juin 2017, la défenseuse des droits humains Meztli Omixochitl Sarabia Reyna a été assassinée dans les bureaux de son organisation à Puebla au Mexique. La défenseuse a été abattue de deux balles lors d'une attaque armée dans les bureaux de l'UPVA.

À propos de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna

meztli_omixochitl_sarabia_reyna.jpgMeztli Omixochitl Sarabia Reyna était une défenseuse du droit du travail, membre de l'Unión Popular de Vendedores Ambulantes 28 de Octubre – UPVA (Union populaire des vendeurs ambulants 28 octobre), et la fille du défenseur Ruben Sarabia “Simitrio”, leader et cofondateur de cette organisation. L'UPVA est une organisation basée à Puebla qui défend les droits des vendeurs de rue ambulants et le droit du travail, et qui organise des manifestations sociales sur ces questions. Depuis qu'elle a été fondée, l'organisation est la cible de répression, et ses membres sont constamment victimes d'attaques, de menaces de mort, de stigmatisation et d'acharnement judiciaire.

30 Juin 2017
Assassinat de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna

Le 29 juin 2017, la défenseuse des droits humains Meztli Omixochitl Sarabia Reyna a été assassinée dans les bureaux de son organisation à Puebla au Mexique. La défenseuse a été abattue de deux balles lors d'une attaque armée dans les bureaux de l'UPVA.

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Meztli Omixochitl Sarabia Reyna était une défenseuse du droit du travail, membre de l'Unión Popular de Vendedores Ambulantes 28 de Octubre – UPVA (Union populaire des vendeurs ambulants 28 octobre), et la fille du défenseur Ruben Sarabia “Simitrio”, leader et cofondateur de cette organisation. L'UPVA est une organisation basée à Puebla qui défend les droits des vendeurs de rue ambulants et le droit du travail, et qui organise des manifestations sociales sur ces questions. Depuis qu'elle a été fondée, l'organisation est la cible de répression, et ses membres sont constamment victimes d'attaques, de menaces de mort, de stigmatisation et d'acharnement judiciaire.

Le 29 juin 2017 vers 11h, un groupe d'hommes armés a fait irruption dans les bureaux de l'UPVA alors que ses membres s'étaient rassemblés pour la libération d'un collègue emprisonné, Xihuel Sarabia (un fils de Simitrio), et ont agressé trois personnes. Meztli Omixochitl Sarabia Reyna a d'abord reçu une balle dans le ventre puis une dans la tête. Selon certaines sources, l'un des agresseurs a demandé à la défenseuse quel était son lien avec "Simitrio" et a averti qu'il avait un message pour lui “esto es para que Simitrio ya no se pase de verga” ("c'est pour que Simitio arrête de faire le con"). Deux autres membres d'UPVA ont été passés à tabac et l'un d'eux a été blessé avant que les hommes armés ne prennent la fuite. UPVA 28 de Octubre a déjà dénoncé des tentatives de criminalisation, des attaques et des menaces de mort contre Meztli Omixochitl Sarabia Reyna et d'autres membres de l'organisation.

Le père de Meztli, Ruben Sarabia “Simitrio”, et ses deux frères, Atl Rubén et Xihuel Sarabia Reyna, sont détenus et la cible de poursuites judiciaires entachées de vices de procédures, notamment par des violences en détention et des fausses accusations de trafic de drogue (narcomenudeo). Les défenseurs ont indiqué être menacés par des fonctionnaires depuis 2014, qui leur disent que s'ils ne cessent pas leur activisme, ils finiraient en prison. Dans la semaine du 18 juin 2017, Rubén Sarabia “Simitrio”, et son fils Ruben Sarabia Reyna ont remporté deux appels qui reconnaissaient qu'à cause des insuffisances et des irrégularités constatées pendant la procédure, le juge pénal de première instance devait rendre un nouveau verdict.

En avril 2016, la Mesoamerican Initiative of Women Human Rights Defenders a mis en lumière la criminalisation, les attaques constantes et les menaces de mort dont sont victimes les membres d'UPVA. Les risques auxquels sont exposées les défenseuses Meztli Omixochitl Sarabia Reyna et Rita Amador sont particulièrement inquiétants. Le 5 avril 2016, deux hommes armés ont menacé Meztli Omixochitl Sarabia Reyna en se faisant passer pour des policiers. Rita Amador, leader de l'organisation et femme de Ruben Sarabia "Simitrio", encourt un plus grand risque d'être arrêtée depuis l'incarcération de Simitrio; elle est victime de criminalisation, de campagnes de diffamation, et elle a été menacée de mort en 2016.

L'assassinat de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna est le dernier acte perpétré dans la campagne de répression contre les défenseur-ses des droits humains au Mexique. Non seulement le gouvernement ne protège pas les défenseur-ses des droits humains, mais bien souvent, ses agents sont directement responsables des violences. Cette année est particulièrement violente, de janvier à mai au moins 30 défenseur-ses des droits humains et journalistes ont déjà été tués dans le pays selon l'organisation mexicaine Comité Cerezo México.

Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna et l'agression contre les autres membres de l'UPVA 28 de Octubre. Front Line Defenders est également vivement préoccupée par les menaces de mort et par l'acharnement judiciaire contre les membres de l'UPVA, car cela semble lié à leur travail légitime en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à:

1. Condamner immédiatement et publiquement l'assassinat de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'assassinat de Meztli Omixochitl Sarabia Reyna, ainsi que sur l'agression des membres de l'UPVA, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

3. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de tous les membres de l'Unión Popular de Vendedores Ambulantes 28 de Octubre;

4. Libérer et abandonner immédiatement toutes les charges contre Ruben Sarabia “Simitrio”, Atl Rubén et Xihuel Sarabia, car Front Line Defenders pense qu'ils sont criminalisés uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

5. S'abstenir d'utiliser le système judiciaire pour intimider, harceler et discréditer les défenseur-ses des droits humains;

6. Reconnaitre publiquement le travail des défenseur-ses des droits humains et en particulier celui de l'Unión Popular de Vendedores Ambulantes 28 de Octubre pour le droit du travail à Puebla;

7. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Mexique, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.