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Acharnement judiciaire contre l’avocate et défenseuse des droits humains Imaan Zainab Mazari-Hazir

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 2 septembre 2023, la défenseuse et avocate des droits humains Imaan Zainab Mazari-Hazir (Imaan Mazari) a été libérée sous caution par le tribunal antiterroriste (ATC) d’Islamabad. Imaan Mazari est emprisonnée depuis le 20 août 2023 pour des infractions graves, notamment pour sédition et des infractions à la loi antiterroriste. La défenseuse des droits humains a été libérée sous caution par le tribunal antiterroriste le 28 août 2023, mais a été de nouveau arrêtée quelques heures plus tard dans le cadre d’une autre affaire, avant d’être finalement libérée le 2 septembre 2023.

À propos d'Imaan Mazari

Imaan Mazari est défenseuse des droits humains et avocate, elle aide activement les victimes de violences et de persécutions à obtenir réparation. Elle défend avec vigueur les droits des communautés religieuses et ethniques persécutées, ainsi que les violations des droits humains et les abus, en particulier ceux perpétrés par l’armée et les forces de sécurité pakistanaises.

5 Septembre 2023
Acharnement judiciaire contre l’avocate et défenseuse des droits humains Imaan Zainab Mazari-Hazir

Le 2 septembre 2023, la défenseuse et avocate des droits humains Imaan Zainab Mazari-Hazir (Imaan Mazari) a été libérée sous caution par le tribunal antiterroriste (ATC) d’Islamabad. Imaan Mazari est emprisonnée depuis le 20 août 2023 pour des infractions graves, notamment pour sédition et des infractions à la loi antiterroriste. La défenseuse des droits humains a été libérée sous caution par le tribunal antiterroriste le 28 août 2023, mais a été de nouveau arrêtée quelques heures plus tard dans le cadre d’une autre affaire, avant d’être finalement libérée le 2 septembre 2023.

Imaan Mazari est défenseuse des droits humains et avocate, elle aide activement les victimes de violences et de persécutions à obtenir réparation. Elle défend avec vigueur les droits des communautés religieuses et ethniques persécutées, ainsi que les violations des droits humains et les abus, en particulier ceux perpétrés par l’armée et les forces de sécurité pakistanaises.

Imaan Mazari a été libérée le 2 septembre après que le tribunal a ordonné sa libération sous caution. La défenseuse continue de lutter contre les accusations portées contre elle. Le 28 août 2023, le tribunal a accepté de libérer Imaan Mazari sous caution dans le cadre d’une procédure engagée contre elle pour des accusations de terrorisme et de sédition, ce qui laissait penser qu’elle allait être libérée. Cependant, la police pakistanaise a de nouveau arrêté la défenseuse le jour-même dans le cadre d’une autre affaire relative à des allégations de financement d’activités terroristes en vertu de la loi antiterroriste, empêchant ainsi sa libération. Le 22 août 2023, un juge avait ordonné la libération sous caution d’Imaan Mazari dans le cadre d’une affaire ouverte à son encontre en vertu du Code pénal pakistanais, mais elle est restée en prison en raison de l’existence d’une autre plainte (First information report) contenant des accusations de terrorisme et de sédition.

La police d’Islamabad a arrêté Imaan Mazari le 20 août 2023 à 3 h 30 du matin, chez elle, sans lui présenter de mandat d’arrêt et sans donner de raison pour justifier l’arrestation. La défenseuse n’aurait même pas été autorisée à se changer avant d’être conduite au poste de police. Par ailleurs, elle a indiqué que les caméras de vidéosurveillance chez elle ont été cassées et que sa maison a été perquisitionnée. L’arrestation de cette défenseuse fait suite à un discours qu’elle a prononcé lors d’un rassemblement public organisé par le groupe de défense des droits Pashtun Tahafuz Movement (PTM) à Islamabad le 18 août 2023, au cours duquel elle a critiqué l’armée pakistanaise pour ses abus et ses violations des droits humains.

Suite à son discours, le Département de lutte contre le terrorisme (CTD) a déposé deux plaintes contre Imaan Mazari, notamment des allégations de terrorisme et de sédition. Outre Imaan Mazari, l’ancien législateur et militant du PTM Ali Wazir a lui aussi été arrêté dans le cadre des plaintes portées par le CTD. Ali Wazir, qui est l’un des membres fondateurs du PTM, vient de passer deux ans en prison pour d’autres charges de sédition. Ali Wazir est toujours détenu et n’a pas été libéré sous caution.

Le FIR déposé contre Imaan Mazari par la branche du CTD à Islamabad inclut des accusations de terrorisme et d’infractions graves en vertu du Code pénal, notamment : sédition (section 124A) ; incitation à des émeutes (sections 148, 149 et 153) ; apologie de la haine entre les groupes (section 153A) et intimidation criminelle (section 506).

Un FIR déposé contre Imaan Mazari accuse la défenseuse d’avoir tenté d’« interférer dans les affaires de l’État » et cite des infractions en vertu du Code pénal, notamment : émeute en possession d’une arme mortelle (section 148) ; agression ou force criminelle afin de dissuader un fonctionnaire de s’acquitter de ses fonctions (section 353) ; méfait commis après avoir préparé des actes visant à causer la mort ou des blessures (section 440) ; intimidation criminelle (506ii) ; banditisme (section 395) ; contrainte injustifiée (section 341) ; rassemblement illégal (section 149) ; obstruction à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions publiques (section 186) ; et désobéissance à un ordre donné par un fonctionnaire (188). Le fait d’ouvrir plusieurs affaires vise à entraver le cours de la justice et à prolonger l’incarcération des défenseur⸱ses des droits humains par tous les moyens.

Front Line Defenders condamne l’arrestation illégale et l’emprisonnement prolongé d’Imaan Mazari en représailles à son travail en faveur des droits humains, notamment ses actions pour documenter les exactions commises par l’armée et les violations des droits humains au Pakistan. Bien que Front Line Defenders salue la libération de la défenseuse des droits humains le 2 septembre 2023, elle reste profondément préoccupée par la façon dont les autorités la traite, ainsi que par les poursuites judiciaires engagées contre elle.