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Menaces de mort contre Bernadette Ntumba

Statut: 
Menacée
À propos de la situation

Le 3 octobre 2016, Mme Bernadette Ntumba a subi des menaces de mort de la part d’un ancien  chef rebelle venu la voir dans son bureau. Cet incident s’ajoute à une série de menaces contre la défenseuse par le même individu qui la cible suivant son travail sur un dossier de viol d’une mineure.

À propos de Bernadette Ntumba

Bernadette NtumbaBernadette Ntumba est coordinatrice de l’Association des Mamans Chrétiennes pour l’Assistance aux Vulnérables (AMCAV), une organisation qui offre ses services aux personnes défavorisées et aux femmes ayant subi des violences sexuelles dans la province du Sud Kivu en RDC. Elle est ciblée par un ancien chef rebelle après un malentendu sur un dossier de viol d’une mineure sur lequel l’organisation de la défenseuse essayait de faire du plaidoyer auprès des instances judiciaires.

7 Octobre 2016
Bernadette Ntumba menacée de mort

Le 3 octobre 2016, Mme Bernadette Ntumba a été menacée de de mort par un ancien chef rebelle venu la voir dans son bureau. Cet incident s’ajoute à une série de menaces contre la défenseuse par le même individu qui la cible suivant son travail sur un dossier de viol d’une mineure.

En mi-août 2016, M. Murandura, un ancien chef rebelle aujourd’hui integré dans l’armée régulière, s’est rendu aux bureaux d’AMCAV pour soumettre une requête de suivi d’un dossier d’une jeune fille de 15 ans, victime de viol. La jeune fille, tombée enceinte des suites de ce viol, aurait des liens de parenté avec M. Murandura. L’enquête menée par AMCAV indique que le suspect principal dans cette affaire avait été arrêté deux semaines après le crime mais aurait été relâché le même jour par un officier de police judiciaire dans des circonstances non-encore élucidées.

Dès que la défenseuse des droits humains a appris cela, elle s’est jointe à la famille de la victime pour exiger que l’officier de police judiciaire impliqué rende des comptes suite à ce manquement. Elle et ses collègues ont même effectué des descentes à la police et au parquet pour suivre ce dossier. M. Murandura s’est cependant  retourné contre Bernadette Ntumba qu’il accuse d’être de mèche avec l’officier de police judiciaire ayant facilité l’évasion du suspect principal, et d’avoir perçu une somme d’argent pour laisser tomber le suivi de cette affaire d’évasion. Il a alors commencé à la menacer de mort, parfois après avoir fait irruption dans son bureau.

Le 9 septembre 2016, aux environs de 13 heures, l’ancien chef rebelle s’en est pris à Bernadette Ntumba dans les bureaux d’AMCAV dans ces termes: «Je peux t’égorger ici dans ton bureau et le sang va couler partout …Tu sais très bien que je viens de la brousse et détiens beaucoup d’armes... Tu ne sais pas que ces armes pourraient me faciliter de retourner encore en brousse après t’avoir égorgée...»

Quand Bernadette Ntumba s’est adressée aux autorités pour porter plainte face à ces menaces, l’ancien chef rebelle l’a mise en garde: “Je t'encourage d'appeler qui tu veux, mais je te préviens que je ne crains personne”. Après cela, il lui aurait accordé un délai d’un mois pour trouver la solution au dossier de la jeune fille violée; sans quoi, aurait-il déclaré, “ je verrai qui d'entre nous restera à Uvira.” L’ancien chef rebelle est passé aux bureaux d’AMCAV deux autres fois sans y trouver Bernadette Ntumba. Quand il l’a finalement trouvée, le 3 octobre 2016, il a repris les mêmes menaces de mort.

Front Line Defenders est profondément préoccupé par les menaces de mort que Bernadette Ntumba est en train de subir surtout qu’elles sont de nature à la dissuader de continuer son travail légitime en faveur des droits humains.

Front Line Defenders demande instamment aux autorités de la RDC:
 

1. De mener une enquête indépendante sur les menaces de mort subies par Bernadette Ntumba et adopter des sanctions strictes contre le militaire qui en est l’auteur;

2. De prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité physique et psychologique de Bernadette Ntumba;

3. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en RDC, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d'opérer sans restrictions ni représailles.