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Criminalisation de cinq défenseur-ses des droits des peuples autochtones dans le département de Chiquimula

Statut: 
Condamnés
À propos de la situation

Le 30 septembre 2021, le tribunal de première instance de Chiquimula a condamné cinq défenseur-ses des droits des peuples autochtones, dont trois membres du Conseil autochtone Maya Ch’orti' de Olopa de la municipalité d’Olapa, département de Chiquimula. María Mendez, Bernardino Pérez, Juan Agustin, Santos Gerónimo Ramos Méndez et Rosa Margarita Pérez Canán resteront assignés à résidence en attendant les enquêtes du parquet.

À propos des DDH

María Méndez, Bernardino Pérez et Juan Agustin défendent les droits des peuples autochtones et sont membres du Conseil autochtone Maya Ch’orti' de Olopa, dans la municipalité d’Olapa, département de Chiquimula. Ce Conseil Indigène est une structure organisationnelle ancestrale qui défend la terre et le territoire contre les activités économiques extractives, qui revendique et promeut, sous sa propre autonomie, les droits individuels et collectifs du peuple Maya Ch’orti'. Depuis 2016, plusieurs communautés résistent pacifiquement à la compagnie minière Cantera Los Manantiales. Santos Gerónimo Ramos Méndez et Rosa Margarita Pérez Canán œuvrent aussi pour défendre et promouvoir les droits des populations indigènes dans le département de Chiquimula.

7 Octobre 2021
Criminalisation de cinq défenseur-ses des droits des peuples autochtones dans le département de Chiquimula

Le 30 septembre 2021, le tribunal de première instance de Chiquimula a condamné cinq défenseur-ses des droits des peuples autochtones, dont trois membres du Conseil autochtone Maya Ch’orti' de Olopa de la municipalité d’Olapa, département de Chiquimula. María Mendez, Bernardino Pérez, Juan Agustin, Santos Gerónimo Ramos Méndez et Rosa Margarita Pérez Canán resteront assignés à résidence en attendant les enquêtes du parquet.

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María Méndez, Bernardino Pérez et Juan Agustin défendent les droits des peuples autochtones et sont membres du Conseil Maya Ch’orti' de Olopa, département de Chiquimula. Ce Conseil Indigène est une organisation ancestrale qui défend la terre et le territoire contre les activités économiques extractives, qui revendique et promeut, sous sa propre autonomie, les droits individuels et collectifs du peuple Maya Ch’orti'. Depuis 2016, plusieurs communautés résistent pacifiquement à la compagnie minière Cantera Los Manantiales. Santos Gerónimo Ramos Méndez et Rosa Margarita Pérez Canán œuvrent aussi pour défendre et promouvoir les droits des populations indigènes dans le département de Chiquimula.

Le 30 septembre 2021, à 10h, les membres du conseil Maria Méndez, Bernardino Pérez et Juan Agustin, ainsi que les défenseur-ses des droits humains Santos Gerónimo Ramos Méndez et Rosa Margarita Pérez Canán se sont présentés à une convocation pour témoigner devant l’organe judiciaire de la capitale du département de Chiquimula. Lorsqu'ils se sont présentés au juge, ils se sont aperçus qu’ils avaient été convoqués sous le faux prétexte de témoigner dans une affaire distincte, et ils ont été informés qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre eux par un juge de première instance du département de Chiquimula. Les défenseur-ses ont ensuite été arrêtés par les autorités mais n’ont pas été immédiatement informés des raisons de leur arrestation.

En raison de son arrestation, la défenseuse des droits humains Rosa Margarita Pérez Canán a été séparée de ses filles, qu’elle allaite toujours. Les enfants ont ensuite été emmenés non accompagnés dans la municipalité d’Olopa par des membres de la Police Civile Nationale (PNC). La première audience a eu lieu à 19h. Pendant l'audience, les cinq défenseurs-ses des droits humains ont été libérés sous assignation à résidence et le parquet a été autorisé à mener une enquête de trois mois.

Selon le Conseil autochtone Maya Ch’orti d’Olopa, la plainte accusant les défenseur-ses des droits humains de détentions illégales aurait été déposée par les propriétaires du terrain où se trouve la compagnie minière Cantera Los Manantiales. La plainte serait en représailles à une plainte déposée par le Conseil autochtone le 1er juillet 2021, dans laquelle ils dénonçaient les actes de violence commis par des propriétaires fonciers et contre des défenseur-ses des droits humains qui résistaient pacifiquement aux projets miniers dans la région. Le Conseil autochtone a envoyé sa plainte à la PNC et au Bureau de l’ombudsman des droits humains. La plainte du Conseil autochtone n’a pas encore été traitée.

Front Line Defenders est préoccupée par le fait que l’arrestation et la plainte contre les cinq défenseur-ses des droits humains semblent directement liées à leur travail en faveur des droits humains, en particulier leur défense de la terre et du territoire liée à leur lutte pacifique contre la carrière de Los Manantiales. Front Line Defenders est préoccupée par l’utilisation d’accusations infondées contre les défenseur-ses des droits humains, ce qui est devenu une stratégie efficace pour intimider celles et ceux qui travaillent pour et au nom des droits humains au Guatemala.