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Ouverture d’une procédure pénale contre le défenseur des droits humains David Hernández Salazar, membre de l’Assemblée des peuples autochtones de l’isthme en défense du territoire (APIIDTT)

Statut: 
En procès
À propos de la situation

L’audience intermédiaire de la procédure pénale contre le défenseur des droits humains David Hernández Salazar aura lieu le 20 juillet 2023. Il est accusé par les autorités municipales de San Blas Atempa, Oaxaca, d’incendies criminels et d’attaques sur les routes. Ces accusations sont liées à son rôle actif dans la revendication du droit au territoire de la communauté autochtone Binniza de Puente Madera en manifestant contre l’installation du Parc industriel « Polo de Desarrollo para el Bienestar » (PODEBI) sur leurs terres communes dans le cadre du projet de corridor interocéanique de l’isthme de Tehuantepec (CIIT).

À propos de David Hernández Salazar

David Hernández Salazar est agent municipal communautaire dans la région de Puente Madera, coordinateur général de l’Asamblea de Pueblos Indígenas del Istmo en Defensa de la Tierra y el Territorio (APIIDTT) ainsi que du Congreso Nacional Indígena (CNI). Depuis 2017, il œuvre activement et pacifiquement pour la défense du droit au territoire sur les terres d’usage commun connues sous le nom d’El Pitaya, qui étaient menacées par un projet d’extraction de pétrole au Cerro Igú et par l’installation du poste électrique du Secrétariat de la Défense nationale (SEDENA). En tant que membre de l’APIIDTT, il représente la communauté autochtone Binniza de Puente Madera dans la lutte active contre l’installation du PODEBI sur leurs terres communes dans la municipalité de San Blas Atempa.

19 Juillet 2023
Ouverture d’une procédure pénale contre le défenseur des droits humains David Hernández Salazar, membre de l’Assemblée des peuples autochtones de l’isthme en défense du territoire (APIIDTT)

L’audience intermédiaire de la procédure pénale contre le défenseur des droits humains David Hernández Salazar aura lieu le 20 juillet 2023. Il est accusé par les autorités municipales de San Blas Atempa, Oaxaca, d’incendies criminels et d’attaques sur les routes. Ces accusations sont liées à son rôle actif dans la revendication du droit au territoire de la communauté autochtone Binniza de Puente Madera en manifestant contre l’installation du Parc industriel « Polo de Desarrollo para el Bienestar » (PODEBI) sur leurs terres communes dans le cadre du projet de corridor interocéanique de l’isthme de Tehuantepec (CIIT).

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David Hernández Salazar est agent municipal communautaire dans la région de Puente Madera, coordinateur général de l’Asamblea de Pueblos Indígenas del Istmo en Defensa de la Tierra y el Territorio (APIIDTT) ainsi que du Congreso Nacional Indígena (CNI). Depuis 2017, il œuvre activement et pacifiquement pour la défense du droit au territoire sur les terres d’usage commun connues sous le nom d’El Pitaya, qui étaient menacées par un projet d’extraction de pétrole au Cerro Igú et par l’installation du poste électrique du Secrétariat de la Défense nationale (SEDENA). En tant que membre de l’APIIDTT, il représente la Communauté Indigène de Binniza de Puente Madera dans leurs revendications de leurs droits à la terre qui sont affectés par l’installation du PODEBI sur leurs terres communes dans la municipalité de San Blas Atempa, car cela présente un risque important pour l’environnement et les conditions de vie de la collectivité.

Le 14 mars 2021, les autorités communales et municipales ont décidé d’installer le PODEBI à Oaxaca. Ces travaux sont entrepris dans le cadre du projet CIIT, qui comprend la construction de ports commerciaux, d’un réseau de routes primaires et secondaires, de réseaux de connectivité numérique, d’un gazoduc et de dix parcs industriels. Le projet prévoit également de se connecter à un autre projet d’investissement à grande échelle appelé « Tren Maya ». Les travaux qui composent ce projet sont également une source de conflit et de violence contre les défenseur·ses de la terre et violent les droits d’autres communautés autochtones à Oaxaca.

En réponse à l’impact potentiel sur les droits humains et l’environnement de l’installation du PODEBI, David Hernández Salazar a mené des actes de protestation et, en mai 2021, le Secrétaire des Communications et des Transports (SCT) et la municipalité de San Blas Atempa ont porté plainte contre lui. En plus d’être criminalisé, des fonctionnaires des trois niveaux de gouvernement ainsi que des institutions publiques, des organisations partisanes, des politiciens et des hommes d’affaires liés à l’installation du PODEBI ont lancé une campagne de diffamation contre le défenseur. David Hernández Salazar est victime de harcèlement et de menaces, de même que d’autres habitants de Puente Madera et des membres de l’APIIDTT.

Outre la criminalisation du défenseur des droits humains David Hernández Salazar, 17 autres membres de la communauté indigène Binniza de Puente Madera ont également été inculpés et font l’objet de mandats d’arrêt et d’enquêtes. Des incidents de sécurité contre le défenseur des droits humains David Hernández Salazar et des membres de l’APIIDTT ont également été signalés, tels que la surveillance de leurs bureaux par des individus armés et plusieurs menaces de mort proférées par téléphone et SMS. David Hernández Salazar et l’APIIDTT bénéficient du Mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes.

Front Line Defenders exprime ses préoccupations concernant les actes de criminalisation et les menaces contre le défenseur des droits humains David Hernández Salazar et d’autres membres de l’APIIDTT, qui, selon elle, sont motivés par leurs activités légitimes et pacifiques en faveur des droits humains. Les communautés qui défendent leurs terres et leur territoire contre le projet CIIT dans la région de l’isthme de Tehuantepec à Oaxaca sont en état d’alerte pour la violence et les violations des droits humains, ainsi que pour la menace continue contre leur droit de manifester pacifiquement. Front Line Defenders réitère son inquiétude concernant le climat d’impunité et le manque de protection des défenseur·ses du droit à la terre, du territoire et de l’environnement au Mexique.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à :

  • Abandonner les charges contre David Hernández Salazar et les enquêtes et mandats d’arrêt contre les membres de la communauté autochtone Binniza de Puente Madera et garantir leur droit à bénéficier d’une procédure régulière ;
  • Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de David Hernández Salazar et des membres de l’APIIDTT, ainsi que de tous ceux qui défendent leurs droits à la terre et au territoire à Oaxaca ;
  • Prendre des mesures pour garantir que tous les défenseur⸱ses des droits humains, qui exercent légitimement leurs activités en faveur des droits humains, puissent opérer librement sans crainte de restrictions ou de représailles au Mexique.