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Antécédents de l'affaire: Rawda Ahmed

Statut: 
Libération ordonnée
À propos de la situation

Le 7 juin 2018, le juge d'instruction de l'affaire 173 (appelée affaire du financement étranger des ONG) a ordonné la libération sous caution de Rawa Ahmed, pour un montant de 20000 livres égyptiennes.

La défenseuse des droits humains été convoquée le 26 mai 2016 devant le juge d'instruction qui examine l'affaire de financements étrangers. Trois heures plus tard, elle a appris que la session était reportée au 2 juin 2016.

 

À propos de Rawda Ahmed

Rawda AhmedRawda Ahmed est défenseuse des droits humains et avocate pour l'Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI), une organisation non gouvernementale basée au Caire qui promeut la liberté d'expression à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

31 Mai 2016
Intensification de l'acharnement judiciaire et des interdictions de voyager contre les défenseur-ses des droits humains

Mise à jour: Le 7 juin 2018, le juge d'instruction de l'affaire 173 (appelée affaire du financement étranger des ONG) a ordonné la libération sous caution de Rawa Ahmed, pour un montant de 20000 livres égyptiennes.

Le 29 mai 2016, les autorités égyptiennes ont arrêté et incarcéré le journaliste et défenseur des droits humains M. Khaled Elbalshy pour "diffusion de fausses informations et rumeurs" et pour avoir "hébergé des criminels". Le parquet du centre du Caire a libéré le défenseur pour une caution de 10 000 livres égyptiennes. Il a été remis en liberté jusqu'au procès qui aura lieu le 4 juin. Dans une autre affaire, le 26 mai, le défenseur des droits humains M. Mohamed Zarea n'a pas été autorisé à se rendre en Tunisie, en vertu d'un ordre du juge d'instruction qui selon le défenseur est basé sur une affaire de financement étranger récemment ouverte contre des ONG en Égypte.

Khaled Elbalshy est un éminent journaliste membre du conseil du syndicat des journalistes égyptiens et directeur du Freedoms' Committee (Comité pour la liberté). Il est l'actuel rédacteur en chef du site d'informations indépendant Al Bedaiah, un journal en ligne qui plaide pour la démocratie et qui soutient la liberté d'expression et de la presse. Mohamed Zarea est un défenseur des droits humains et directeur du Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS) en Égypte, une organisation non-gouvernementale indépendante et régionale basée au Caire, fondée en 1993 pour promouvoir le respect des principes des droits humains, de la démocratie et de l'état de droit par le biais du plaidoyer, de la recherche politique et de la sensibilisation aux droits humains dans la région Arabe. Le CIHRS a reçu le prix de la République française pour les droits humains en 2007.

Le 29 mai 2016, le défenseur des droits humains Khaled Elbalshy a comparu devant le parquet du centre du Caire suite à une convocation reçue plusieurs jours auparavant. Il a été accusé d'avoir "délibérément diffusé de fausses informations et rumeurs", en référence avec une précédente perquisition menée dans les bureaux du syndicat des journalistes le 1er mai 2016, et d'avoir "hébergé des criminels recherchés par les autorités judiciaires" à propos des journalistes Amr Badr et Mahmoud El-Sakka, qui étaient présents au syndicat et qui en sont membres. Le directeur du syndicat, Yehia Qalash, et le secrétaire général Gamal Abdel-Reheem, ont été convoqués et interrogés à propos de la même affaire.

Les trois journalistes ont été interrogés pendant 14 heures avant d'être libérés sous caution pour une somme de 10 000 livres égyptiennes (Environ 1000€). Les journalistes ont été informés que leur caution a été payée, même s'ils avaient eux-même refusé de payer car ils rejettent les accusations portées contre eux. L'interrogatoire de Khaled Elbalshy a duré trois heures. Il a été interrogé à propos de la perquisition du syndicat des journalistes le 1er mai, ainsi que sur les raisons de la présence d'Amr Badr et de Mahmoud El-Sakka dans les bureaux. Le défenseur a expliqué qu'il s'agissait d'assurer leur sécurité et non pour échapper au mandat d'arrêt lancé contre eux. Le défenseur et ses deux collègues étaient détenus au poste de Qasr Al-Nile pendant plusieurs heures avant d'être libérés sur ordre du parquet.  Le procès est prévu le 4 juin 2016 devant le tribunal de Qasr Al-Nile.

Dans une autre affaire, le 26 mai 2016, le défenseur des droits humains Mohamed Zarea a été informé qu'il est sous le coup d'une interdiction de voyager alors qu'il voulait se rendre en Tunisie depuis l'aéroport international du Caire. Les services de sécurité ont dit a Mohamed Zarea que l'ordre avait été pris la veille par un juge d'investigation. Le défenseur pense que tout cela est lié à une affaire de financement étranger ouverte contre des ONG.

La défenseuse des droits humains et avocate au sein de l'Arabic Network for Human Rights Information, Mme Rawda Ahmed, a été convoquée le 26 mai 2016 devant le juge d'instruction qui examine l'affaire de financements étrangers. Trois heures plus tard, elle a appris que la session était reportée au 2 juin 2016.

La stigmatisation des ONG se poursuit en Égypte. Lors d'une récente déclaration, le porte-parole du parlement égyptien Ali Abdel-Aal a vivement critiqué les "ONG suspectes" et les campagnes étrangères qui organisent des formations pour les parlementaires, les incitant à "perturber les institutions constitutionnelles de l'État" et "ciblé la sécurité nationale du pays".

Récemment, dans le cadre d'une vague d'arrestation massive et d'usage disproportionné de la force par les autorités égyptiennes contre les défenseur-ses des droits humains, les journalistes, les avocats, et les militants lors de manifestations pacifiques, les tribunaux égyptiens ont commencé à juger et condamner plus de 150 militants pro-démocratie à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison. 47 de ces peines ont été commuées en de fortes amendes. Le défenseur M. Mohamed Nagui, arrêté le 14 mai 2016 et condamné à cinq ans de prison et de travaux forcés pour avoir "participé à une manifestation illégale", a vu sa peine commuée en une caution de 100 000 livres égyptiennes (environ 10 000€).

Front Line Defenders réitère ses profondes préoccupations concernant la répression lancée par le gouvernement égyptien contre les défenseur-ses des droits humains et concernant la criminalisation de la société civile qui s'est fortement intensifiée au cours des dernières années, et appelle à la fin immédiate des persécutions contre les défenseur-ses des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités égyptiennes à:

1. Mettre fin à l'enquête ouverte contre Khaled Elbalshy, ses collègues Yehia Qalash et Gamal Abdel-Reheem, et Rawda Ahmed, et à lever immédiatement l'interdiction de voyager contre Mohamed Zarea;

2. Annuler immédiatement et sans condition la forte amende à laquelle Mohamed Nagui a été condamné;

3. Cesser immédiatement toute forme de harcèlement et de stigmatisation contre les organisations et défenseur-ses des droits humains en Égypte, car Front Line Defenders pense que leurs droits sont limités à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Égypte puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.