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Antécédents de l'affaire: Kanak Mani Dixit

Statut: 
Détenu
À propos de la situation

Le 22 avril 2016, la Commission of Investigation on Abuse of Authority -CIAA (Commission d'enquête sur les abus de pouvoir) a ordonné l'arrestation du défenseur des droits humains M. Kanak Mani Dixit, et l'a placé en détention dans la prison Gaushala Police Circle à Katmandou, dans le quartier de Bagmati.

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À propos de Kanak Mani Dixit

 Kanak Mani DixitKanak Mani Dixit est un défenseur des droits humains qui promeut activement la mise en place d'un gouvernement démocratique et séculaire au Népal, et qui plaide pour plusieurs réformes sociales dans le pays. En 2006, il a joué un rôle clé dans la formation de l'organisation de défense des droits humains Accountability Watch Committee, où il est rédacteur en chef. La mission de l'organisation est de lutter contre l'impunité liée aux violations des droits humains et de promouvoir l'état de droit au Népal. Kanak Mani Dixit est également un journaliste reconnu, avec plus de 40 ans d'expérience professionnelle dans le domaine. Il a fondé le magazine régional Himal Southasian, et il publie l'hebdomadaire Himal Khabarpatrika en langue népalaise, dans lequel il commente les affaires népalaises.

29 Avril 2016
Détention du défenseur des droits humains M. Kanak Mani Dixit

Le 22 avril 2016, la Commission of Investigation on Abuse of Authority -CIAA (Commission d'enquête sur les abus de pouvoir) a ordonné l'arrestation du défenseur des droits humains M. Kanak Mani Dixit.  Environ 20 policiers (dont des officiers en civil) l'ont arrêté près de son bureau à Patan Dhoka, à Katmandou, et l'ont placé en détention dans la prison Gaushala Police Circle.

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L'ordre d'arrestation a été donné par M. Lok Man Singh Karki, président de la CIAA, en vertu de la section 19.1(c) de la loi sur la CIAA 2048 (1991). L'ordre serait basé sur le refus du défenseur de coopérer à une enquête pour corruption, ouverte contre lui en novembre 2015. Au lieu de placer Kanak Mani Dixit dans son propre centre de détention, la CIAA a envoyé le défenseur dans la prison commune pour délits mineurs de Gaushala Police Circle, où il est détenu dans des conditions inhumaines.  

Le 20 avril 2016, Kanak Mani Dixit a refusé de se présenter à un interrogatoire de la CIAA. Dans sa réponse écrite aux enquêteurs, le défenseur remet en question le pouvoir de la CIAA de le convoquer. Kanak Mani Dixit se repose sur le jugement de la Cour suprême de novembre 2015, qui affirme que l'enquête contre le défenseur des droits humains a été lancée en violation du processus de prise de décision prescrit. La cour suprême a rappelé à la CIAA que respecter le principe de l'état de droit faisait partie des principales responsabilités de l'autorité. Avant le 20 avril 2016, Kanak Mani Dixit coopérait régulièrement avec la CIAA, en se présentant aux interrogatoires et en fournissant par écrit les pièces demandées, notamment des détails sur ses avoirs.   

Le 5 décembre 2015, Kanak Mani Dixit a été convoqué pour la première fois par la CIAA; il était suspecté d'avoir illégalement obtenu des biens en abusant de son autorité en tant que président de l'entreprise de bus Sajha Yatayat. 28 personnalités de haut rang ont été convoquées, en vertu de soupçons de corruption. Il semble qu'aucun d'entre eux n'ait déjà été dans le viseur de la CIAA. Cependant, ces 29 personnes sont connues pour avoir critiqué la nomination de Lok Man Singh Karki au poste de président de la CIAA.

En 2013, Kanak Mani Dixit a publié plusieurs articles dans les magazines Himal Khabarpatrika et Himal Southasian, dans lesquels il critiquait la nomination de Lok Man Singh Karki au poste de président de la CIAA. Le président a déjà été mis en cause par la commission Rayamajhi, formée pour enquêter sur des violations des droits humains perpétrées pendant le mouvement populaire pour la restauration de la démocratie au Népal, lors des derniers jours du régime monarchique en 2006. À l'époque du mouvement populaire, Lok Man Singh Karki était secrétaire du gouvernement, et il avait été reconnu coupable d'avoir perpétré une série de violations des droits humains brutales. Il a été nommé au poste de président de la CIAA malgré le verdict de culpabilité prononcé contre lui.

Front Line Defenders condamne l'arrestation et la détention de Kanak Mani Dixit, qui semblent directement liées à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Népal.  

Front Line Defenders exhorte les autorités népalaises à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Kanak Mani Dixit et fermer l'enquête ouverte contre lui;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité du défenseur Kanak Mani Dixit;

3. Garantir que son traitement en détention soit conforme aux normes minimums de détention pour le traitement des prisonniers;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Népal puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.