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Menaces et intrusion par effraction sur le lieu de travail de Melena Martínez

Statut: 
Menaces et intrusion
À propos de la situation

Le 19 octobre 2018, des individus se sont introduits dans le lieu de travail de la défenseuse des droits humains Malena Mariet Martínez Montoya à Sincelejo, dans le département de Sucre, en Colombie, et l'ont saccagé. La serrure du bureau a été cassée mais rien n'a été volé et la police a retrouvé un mot qui menaçait la défenseuse. Malena Mariet Martínez Montoya a porté plainte devant le parquet le 20 octobre 2018.

À propos de Malena Martínez

Malena Mariet Martínez Montoya est membre de la section de Sucre du Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes del Estado – MOVICE (mouvement national des crimes d'État). Le MOVICE est une coalition de plus de 200 organisations de défense des droits humains, qui surveille les violations des droits perpétrées dans le cadre du conflit armé et qui appelle à ce que les agents de l'État et les paramilitaires soient traduits en justice.
Elle promeut les droits des victimes à obtenir vérité, justice et  réparation. Depuis sa fondation en 2005, elle a développé sa présence dans 15 départements du pays, dont le département de Sucre.

24 Octobre 2018
Menaces et intrusion par effraction sur le lieu de travail de Melena Martínez

Le 19 octobre 2018, des individus se sont introduits dans le lieu de travail de la défenseuse des droits humains Malena Mariet Martínez Montoya à Sincelejo, dans le département de Sucre, en Colombie, et l'ont saccagé. La serrure du bureau a été cassée mais rien n'a été volé et la police a retrouvé un mot qui menaçait la défenseuse. Malena Mariet Martínez Montoya a porté plainte devant le parquet le 20 octobre 2018.

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Malena Mariet Martínez Montoya est membre de la section de Sucre du Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes del Estado – MOVICE (mouvement national des crimes d'État). Le MOVICE est une coalition de plus de 200 organisations de défense des droits humains, qui surveille les violations des droits perpétrées dans le cadre du conflit armé et qui appelle à ce que les agents de l'État et les paramilitaires soient traduits en justice. Elle promeut les droits des victimes à obtenir vérité, justice et  réparation. Depuis sa fondation en 2005, elle a développé sa présence dans 15 départements du pays, dont le département de Sucre.

Dans l'après-midi du 19 octobre 2018, des inconnus ont pénétré par effraction sur le lieu de travail de Malena Mariet Martínez Montoya, une clinique dentaire. Les serrures ont été cassées et le lieu a été saccagé, mais rien n'a été volé. Cependant, un message menaçant qui disait "Malena ya vez que podemos llegar hasta ti" (Malena, tu vois que nous pouvons venir jusqu'à toi) a été laissé et il était signé par les AGC Fuera Guerrilas. La police a envoyé une équipe de la section scientifique qui a relevé les preuves de l'intrusion et le message laissé. La défenseuse a porté plainte devant le parquet le 20 octobre 2018.

Ce n'est pas la première fois que Malena Mariet Martínez Montoya est prise pour cible. En 2006, la Commission interaméricaine des droits humains lui a accordé des mesures de protection, avec Juan David Díaz Chamorro, Ingrid Vergara et d'autres membres du MOVICE Sucre, en raison de multiples menaces proférées à leur encontre. En juin 2013, Malena Mariet Martínez Montoya, son mari et une autre personne proche de la famille ont appris qu'il y avait un plan visant à les tuer. En 2018, la défenseuse a reçu trois messages de menaces par téléphone, déclarant qu'elle devrait arrêter d'accompagner les victimes de La Guaripa, et que, si elle n'obéissait pas, elle, sa famille et les victimes seraient tuées. Malena Martinez et d'autres collègues du MOVICE Sucre accompagnent l'affaire de la Guaripa depuis janvier 2018 ; l'affaire concerne trois frères tués en raison d'un conflit foncier.

Ces dernières menaces contre Malena Martinez font partie d'une campagne de menaces et d'actes d'intimidation contre les membres du MOVICE dans tout le pays. L'organisation a rassemblé des preuves de plus de 130 menaces et agressions graves contre ses membres depuis sa création en 2006, dont des assassinats, des tentatives d'assassinats, des cambriolages, des menaces directes, des menaces contre les familles, ainsi que l'acharnement judiciaire et des poursuites, des arrestations et plusieurs formes d'intimidation.

La Colombie connait une hausse des assassinats de défenseur-ses des droits humains depuis la signature de l'accord de paix en décembre 2016. Malgré le décret présidentiel 2252 du 29 décembre 2017, qui oblige les gouvernements locaux et régionaux à protéger et appliquer les mesures de sécurité pour les défenseur-ses des droits humains et les leaders communautaires en danger, les leaders sociaux dans les zones rurales continuent d'être la cible de violence.
Selon des informations de l'organisation Somos Defensores, entre janvier et juin 2018, 272 menaces, 77 assassinats, 23 tentatives d'assassinats et quatre disparitions de DDH ont été enregistrés. Comme au cours des dernières années, les défenseur-ses les plus affectés par la violence étaient les leaders communautaires, paysans et autochtones dans les zones rurales, avec une proportion grandissante dans les zones urbaines.
Les coupables présumés dans la plupart des cas étaient des groupes paramilitaires.

Front Line Defenders condamne fermement l'intrusion par effraction et les menaces proférées contre Malena Martínez. Front Line Defenders pense que ces attaques sont directement liées au travail légitime et pacifique de Malena Martinez en faveur des droits des victimes du conflit armé en Colombie.

1AGC: Autodefensas Gaitanistas de Colombia est l'un des plus grands groupes paramilitaires en Colombie.