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Amade Abubacar placé en détention préventive pour avoir interviewé des personnes déplacées

Statut: 
Libéré et sous le coup d'un interdiction de voyager
À propos de la situation

Le 23 avril 2019, le journaliste et défenseur des droits humains Amade Abubacar a été placé en liberté provisoire. Il est toujours accusé pour ses reportages sur les violations des droits humains perpétrées contre les personnes déplacées en interne dans le district de Macomia, et il a été libéré à la condition de se présenter régulièrement devant les autorités et est sous le coup d'une interdiction de voyager. La date du procès n'a toujours pas été fixée.

Le défenseur des droits humains Amade Abubacar aura complété sa peine de trois mois de détention préventive le 5 avril 2019. Son accès à sa famille est toujours restreint et il dit avoir été victime de mauvais traitements pendant sa détention.

À propos d'Amade Abubacar

Amade Abubacar est journaliste et défenseur des droits humains au Mozambique. Il est fonctionnaire au sein de l'Instituto de Comunicação Social et reporter pour la radio communautaire Nacedje à Macomia. Il écrit également pour le journal Carta de Moçambique, sous le pseudonyme de Saíde Abibo. Amade Abubacar est bien connu pour son travail pour la promotion des droits humains à Cabo Delgado, et il est devenu l'une des principales voix contre les violences dans la région.

25 Avril 2019
Amade Abubacar provisoirement libéré mais toujours accusé

Le 23 avril 2019, le journaliste et défenseur des droits humains Amade Abubacar a été placé en liberté provisoire. Il est toujours accusé pour ses reportages sur les violations des droits humains perpétrées contre les personnes déplacées en interne dans le district de Macomia, et il a été libéré à la condition de se présenter régulièrement devant les autorités et est sous le coup d'une interdiction de voyager. La date du procès n'a toujours pas été fixée.

Amade Abubacar a été officiellement accusé le 16 avril 2019, alors qu'il est emprisonné depuis le 5 janvier 2019. Il est accusé d'"avoir incité le public à utiliser les réseaux sociaux" et de "diffamation contre les membres des forces armées du Mozambique", en vertu des articles 323 et 406 du Code pénal du Mozambique. L'accusation de "violation de secret d'État" a été abandonnée.

Front Line Defenders salue la libération provisoire d'Amade Abubacar mais reste préoccupée par le fait qu'il soit poursuivi ainsi que par le non respect des procédures requises. Front Line Defenders exhorte les autorités du Mozambique à abandonner immédiatement toutes les accusations portées contre Amade Abubacar, et à libérer immédiatement tous-tes les défenseur-ses qui sont criminalisés à cause de leur travail légitime en faveur des droits humains.

 

5 Avril 2019
Amade Abubacar placé en détention préventive pour avoir interviewé des personnes déplacées

Le défenseur des droits humains Amade Abubacar aura complété sa peine de trois mois de détention préventive le 5 avril 2019. Son accès à sa famille est toujours restreint et il dit avoir été victime de mauvais traitements pendant sa détention.

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Amade Abubacar est journaliste et défenseur des droits humains au Mozambique. Il est fonctionnaire au sein de l'Instituto de Comunicação Social et reporter pour la radio communautaire Nacedje à Macomia. Il écrit également pour le journal Carta de Moçambique, sous le pseudonyme de Saíde Abibo. Amade Abubacar est bien connu pour son travail pour la promotion des droits humains à Cabo Delgado, et il est devenu l'une des principales voix contre les violences dans la région.

Le 5 janvier 2019, Amade Abubacar a été arrêté par la police de la République du Mozambique (PRM) dans le district de Macomia, dans le nord de Cabo Delgado, alors qu'il était en train d'interviewer des personnes déplacées qui tentent d'échapper aux attaques violentes qui seraient perpétrées par des membres du groupe extrémiste al-Chabab. Le même jour, le défenseur a été placé en en détention préventive militaire, où il a été détenu au secret pendant 12 jours et, comme il l'a indiqué par la suite, où il a été maltraité.

Le 17 janvier 2019, Amade Abubacar a été remis en détention préventive policière. Le lendemain, le tribunal du district de Macomia a confirmé sa détention préventive, en se basant sur une enquête pour "incitation publique à utiliser les médias électroniques" et "violation de secret d'État" (articles 322 et 323 du Code pénal du Mozambique). Le 25 janvier 2019, le défenseur a reçu une visite de son avocat et d'autres membres du barreau du Mozambique, sous la supervision du directeur de la prison. À cette occasion, Amade Abubacar a déclaré avoir été maltraité par l'armée. Par ailleurs, il n'a pas été autorisé à recevoir la visite de sa famille le 24 janvier 2019.

Amade Abubacar est actuellement détenu dans la prison de Mieze, située à Pemba, la capitale de la province de Cabo Delgado. Les autorités pénitentiaires continuent de limiter ses contacts avec les membres de sa famille en lui permettant seulement d'échanger des lettres. Le 26 février 2019, une demande de libération sous caution a été déposée en son nom, mais les autorités du tribunal provincial de Cabo Delgado n'y ont toujours pas répondu. À ce jour, aucune accusation officielle n'a été portée contre lui. Selon le Code de procédure pénale du Mozambique, une personne ne peut être placée en détention préventive pendant plus de 90 jours. Le 5 avril 2019, Amade Abubacar aura passé le délai de trois mois depuis son arrestation arbitraire le 5 janvier.

Depuis octobre 2017, le nord de Cabo Delgado connait une intensification des attaques violentes que la population locale attribue au groupe extrémiste Al-Chabab, connu pour mener des raids sur des villages, tuer les habitants et piller leur nourriture. La province de Cabo Delgado est riche en ressources minérales et les autorités nationales cherchent à garder le contrôle de la région en déployant l'armée. Les forces de l'ordre, dont l'armée, restreignent la liberté d’expression et l'accès à l'information. Les journalistes et les défenseur-ses des droits humains dénoncent les actes d'intimidation, le harcèlement policier et les détentions arbitraires que subissent ceux et celles qui sensibilisent le public à propos de la hausse de la violence. En décembre 2018, un autre journaliste qui abordait la question des droits humains, Estacio Valoi, s'est vu confisquer son matériel par l'armée et a été arrêté avant d'être libéré sans charge.

Front Line Defenders reste préoccupée par la criminalisation et l'intimidation des défenseur-ses des droits humains et des journalistes à Cabo Delado. Il semble que l'arrestation d'Amade Abubacar soit directement liée à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.