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7 Juin 2019

Mexique: Cessez la criminalisation des membres du CECOP

DECLARATION DE PRESSE CONJOINTE

Genève-Paris-Stuttgart-Dublin-Bruxelles-Madrid-La Haye-Barcelone-Bern, 5 février 2019 - Plus d'un an après la détention arbitraire de Marco Antonio Suástegui Muñoz et de 16 autres membres du CECOP dans l'Etat de Guerrero, des organisations internationales insistent sur le fait que toute analyse impartiale des faits pendant l'audience, qui se tiendra le 6 février 2019, devrait conduire à leur libération immédiate.

Il y a un an, le 7 janvier 2018, une confrontation entre des membres de la police communautaire (CRAC-PC) et des civils armés de la communauté de La Concepción (Guerrero), faisait huit morts. Suite à ces évènements, trois personnes ont été victimes d'exécutions extrajudiciaires lors d'une opération de sécurité menée par des membres de la police d'État, de la police fédérale et de l'armée, et au moins 25 personnes, la plupart membres du Consejo de Ejidos y Comunidades Opositoras a la presa la Parota (CECOP), ont été arbitrairement détenues.

Ces arrestations arbitraires ont été menées sans mandat et le procureur général de l'État a justifié ces actes en affirmant qu'il y avait des armes et de la drogue. Cependant, l'enquête initiale n'a pas réussi à étayer ces allégations et quelques heures plus tard, un mandat d'arrêt pour homicide a été délivré. Ces actions démontrent que le système judiciaire a été manipulé pour incarcérer ces personnes et les maintenir en détention préventive pour un crime qui n'a aucune base juridique ou factuelle. Dans tous ces cas elles ont été maltraitées et au moins huit d'entre elles ont été torturées. En outre, les avocats et les membres du Centro de Derechos Humanos de la Montaña Tlachinollan ont fait l'objet d'une calomnie publique pour avoir défendu les personnes incarcérées.

Plus d'un an après sa détention arbitraire, le défenseur des droits humains Marco Antonio Suástegui Muñoz, 16 autres membres du CECOP et de la police communautaire sont toujours privés de liberté.

En dépit des preuves démontrant que plusieurs détenus n'étaient pas sur les lieux et que plusieurs d'entre eux ont été torturés, les autorités judiciaires n'ont pas encore entièrement examiné les témoignages des accusés et n'ont ouvert aucune enquête sur les actes de tortures et les graves violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité.

Nous faisons part de nos vives préoccupations concernant ces atteintes commises contre les défenseur-ses des droits humains du CECOP et de la CRAC-PC en raison de leur travail légitime pour la défense du droit à la terre et au territoire, et contre le projet hydroélectrique qui menace leurs moyens de subsistance et la sécurité des communautés locales.

Nos organisations réitèrent leurs inquiétudes concernant cette tendance à la criminalisation au Mexique qui vise à réduire au silence les voix des défenseur-ses des droits humains ; cette tendance est corroborée par le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire. Au cours des dernières années, le groupe a rendu huit avis dans lesquels il juge la détention de 32 DDH arbitraire et appelle à leur libération immédiate.

Demain, le 6 février, une audience intermédiaire aura lieu devant le tribunal pour le contrôle et les procédures pénales, dans le district de Tabares ; les preuves seront présentées et le juge déterminera l'avenir du procès. Il s'agit d'une audience très importante car elle déterminera si les preuves obtenues sous la torture et les autres preuves discréditées par la défense seront prises en compte ou non. Si le juge rejette ces preuves, les 17 DDH devraient être libérés.

Pour ces raisons, nos organisations réclament la fin de la détention arbitraire de Marco Antonio Suástegui Muñoz et des 16 autres membres du CECOP et de la police communautaire. En outre, nous demandons l'ouverture d'une enquête indépendante et impartiale sur les graves violations des droits humains signalées, notamment l'abus de pouvoir et les allégations de torture, de mauvais traitements et les exécutions extrajudiciaires.

Organisations Signataires :

Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains

Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains

Coordinación Alemana por los Derechos Humanos en México

Asociación de Investigación y Especialización sobre Temas Iberoamericanos (AIETI)

Asociación Pro Derechos Humanos España (APDHE)

Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CS. CC.OO.)

Ecologistas en Acción

Front Line Defenders

Mexiko-Forum Schweiz

Protection International

Stichting Hester

Taula per Mèxic

Vredesbeweging PAX
 

Pour plus d'informations, contactez :

OMCT : Miguel Martín Zumalacárregui / Delphine Reculeau : (+41) 22 809 49 39
FIDH : José Carlos Thissen: (+51) 95 41 31 650
Coordinación Alemana: Sandra Schleimer : (+49) (0) 221 25994541
AIETI : Raffaela Galante (+34) 915 770 640
APDHE : Carmen Molina Muñoz (+34) 914 02 23 12
CS. CC.OO : Mohammed Anouar Haidour (+34) 91 702 80 88
Ecologistas en Acción paz@ecologistasenaccion.org ; global@ecologistasenaccion.org
Front Line Defenders : Sandra Patargo (+ 52) 1 55 5050 9822
Mexiko-Forum Schweiz : Theres Höchli (+41) 78 656 47 34
Protection International : Mireia Crespo (+32) (0) 609 44 09
Stichting Hester : Ingrid de Vries (+31) (0) 624 481 571
Taula per Mèxic : Arturo Landeros ot.taulapermexic@gmail.com
Vredesbeweging PAX : Sander Otten Otten@paxforpeace.nl