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25 Mars 2016

Cher Abdulhadi,

Abdulhadi Al Khawaja - demo Dublin 2012

Cher Abdulhadi,

Le 25 mars, les Nations Unies marqueront la Journée internationale de solidarité avec les membres du personnel détenus ou portés disparus.

Aujourd'hui, Front Line Defenders réitère son appel à la libération de notre ancien collègue, le défenseur des droits humains bahreïni Abdulhadi Al-Khawaja. Abdulhadi était Coordinateur de protection pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MOAN) à Front Line Defenders pendant plus de deux ans. Pendant cette période, il a voyagé dans toute la région pour rencontrer ses collègues défenseur-ses des droits humains, soutenir leur travail, plaider pour leur protection et enquêter sur les violations perpétrées contre eux. Il était coordinateur de protection pour la région MOAN de 2008 à 2011, lorsqu'il a démissionné pour se consacrer à la révolution pacifique en faveur de la démocratie qui avait gagné les rues de son propre pays.

Abdulhadi était et reste une voix pacifique puissante qui appelle à la mise en place de réformes dans le domaine des droits humains au Bahreïn. Le 9 avril 2011, les autorités bahreïnies l'ont arrêté dans le cadre d'une vague de répression lancée après les manifestations pro-démocratie, et le 22 juin 2011, un tribunal militaire a condamné Abdulhadi et huit autres militants à la prison à vie, sur la base de preuves largement reconnues comme ayant été obtenues sous la torture. La propre Commission d'enquête indépendante du gouvernement du Bahreïn (BICI) a conclu qu'il avait été torturé et victime de traitements inhumains lors de son arrestation et de sa détention. Il avait été violemment passé à tabac, entrainant une fracture de la mâchoire, et a ensuite passé deux mois à l'isolement, où il a été soumis à des tortures physiques, psychologiques et sexuelles.

Pendant son incarcération, il a continué à plaider pour les droits des Bahreïnis et à dénoncer les arrestations de masse, les procès motivés par la politique, et les actes de tortures perpétrés dans les prisons du Bahreïn.

Près de cinq ans après son arrestation, l'emprisonnement d'Abdulhadi n'est pas seulement une injustice, c'est la preuve définitive que le régime du Bahreïn n'a aucune intention de mettre en place des réformes.

Les militants tels qu'Abdulhadi doivent être libres de pouvoir travailler pacifiquement et légitimement pour les droits de leurs communautés, et non souffrir derrière des barreaux.

Alors que nous renouvelons notre appel en faveur de la libération d'Abdulhadi, Andrew Anderson, directeur adjoint de Front Line Defenders, a écrit une lettre ouverte à notre ami et ancien collègue:

Cher Abdulhadi,

Nous venons de terminer une autre semaine réunissant tout le personnel à Dublin, et peu importe combien les discussions ont été positives, cela nous rappelle toujours que tu ne peux être parmi nous. Tes conseils sages et ton humour subtil nous manquent. Ton esprit est toujours avec nous.

Je sais très bien que le 5e anniversaire de ta détention approche, et c'est une source d'immense frustration de ne pas avoir été en mesure de faire plus qu'attirer l'attention sur ton affaire et la répression contre les défenseur-ses des droits humains au Bahreïn. Toutefois, nous allons persévérer et je reste confiant que, peu importe combien de temps la lutte durera, tes efforts et ceux des autres au Bahreïn finiront par gagner. Il y a un sentiment de désespoir face aux actions du régime bahreïni, qui nous l'espérons fera réaliser qu'il doit suivre un nouveau chemin.

Nous sommes en train de planifier nos activités pour 2016, et nous essaierons de nouveau d'attirer l'attention pour que tu sois libéré. S'il y a quoi que ce soit qui selon toi pourrait être utile, fais-le nous savoir. J'espère également avoir l'opportunité de venir au Bahreïn, nous allons de nouveau essayer de faire une demande dans les semaines à venir.

Nous t'avons envoyé une copie de Dispatches, tu verras que nous avons réussi à y glisser ton image.

C'était très agréable de recevoir Maryam à diner à Édimbourg en décembre, mais il est grand temps que nous parvenions à ce que ce soit toi qui nous rendes visite. Nous continuons à y travailler.

Amitiés

Andrew