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Tareg Hassan Yagoub Elmalik

DDH, avocat

Tareg Hassan Yagoub Elmalik, était défenseur des droits humains et avocat ; il fournissait une aide juridique aux victimes de violations des droits humains. Il a également été l’un des membres fondateurs du Barreau du Darfour, une organisation d’avocats soudanaise fondée en 1995. L’association a reçu le Prix de la démocratie 2020 pour son soutien et son aide juridique aux victimes de violations des droits humains au Darfour. Tareg Hassan Yagoub Elmalik était membre du comité de direction du Barreau soudanais. Il faisait également partie d’un groupe d’avocats qui ont porté plainte contre le groupe paramilitaire Rapid Support Forces (RSF), les accusant d’horribles attaques contre le camp de déplacés de Krinding à El Geneina les 16 janvier 2021 et 28 avril 2022. Le défenseur était âgé de 50 ans, marié et avait quatre enfants. Il a été tué à El Geneina, dans l’ouest du Darfour, le 18 juin 2023.

Les violences qui font actuellement rage entre les forces gouvernementales, les milices pro gouvernementales et les groupes armés qui luttent contre le gouvernement forment un contexte dans lequel les défenseur·ses des droits humains (DDH) sont harcelés, arbitrairement arrêtés, détenus au secret et torturés par l’armée soudanaise et les forces de sécurité. La liberté d’expression et les libertés d’association et de réunion sont de plus en plus restreintes. Les membres d’ONG, les journalistes et militants étudiants sont particulièrement pris pour cibles.

Les défenseur-ses des droits humains sont victimes d’arrestations arbitraires et de détentions orchestrées par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS). La loi de 2010 sur la sécurité nationale accorde au NISS des pouvoirs étendus pour arrêter et détenir des individus jusqu’à quatre mois et demi sans intervention de la justice, et en toute impunité lorsque la détention est arbitraire. Les défenseur·ses des droits humains sont détenus au secret, sans accès à un avocat et les visites de leurs familles sont refusées sans raison. Les DDH emprisonnés sont souvent retenus dans des cellules du NISS qui sont hors de la juridiction des lois et règles des prisons, où ils sont également victimes de mauvais traitements et de torture.