Back to top

Sit Alnfor Ahmed Bakar

DDH, Infirmière

Sit Alnfor Ahmed Bakar était défenseuse des droits humains, infirmière et dirigeante de comités de résistance dans la région d’Alkadaro, au Nord de Khartoum, au Soudan. Elle était une leader communautaire et une mobilisatrice. Sit Alnfor Ahmed Bakar était également infirmière bénévole pendant la révolution. Elle était bien connue pour son travail à Khartoum lors des sit-in, et elle avait prodigué des soins médicaux d’urgence à des milliers de manifestants blessés pendant plus de deux mois. Sit Alnfor Ahmed Bakar militait pour les droits des femmes, elle était une entrepreneuse sociale et une artiste. Elle utilisait son art pour offrir aux jeunes femmes la possibilité de devenir économiquement indépendantes. Le 14 novembre 2021, à l’âge de 24 ans, Sit Alnfor Ahmed Bakar a été tué par balle par les forces de sécurité lors d’une manifestation pacifique à Bahry.

Les violences qui font actuellement rage entre les forces gouvernementales, les milices pro gouvernementales et les groupes armés qui luttent contre le gouvernement forment un contexte dans lequel les défenseur-ses des droits humains (DDH) sont harcelés, arbitrairement arrêtés, détenus au secret et torturés par l'armée soudanaise et les forces de sécurité. La liberté d'expression et les libertés d'association et de réunion sont de plus en plus restreintes. Les membres d'ONG, les journalistes et militants étudiants sont particulièrement pris pour cible.

Les défenseur-ses des droits humains sont vulnérables aux arrestations et détentions arbitraires menées par le service nationa de renseignement et de sécurité (NISS). La loi de 2010 sur la sécurité nationale accorde au NISS des pouvoirs étendus pour arrêter et détenir des individus jusqu'à quatre mois et demi sans intervention de la justice, et en toute impunité lorsque la détention est arbitraire. Les défenseur-ses des droits humains sont détenus au secret, sans accès à un avocat et les visites de leurs familles sont refusées sans raison. Les DDH emprisonnés sont souvent retenus dans des cellules du NISS qui sont hors de la juridiction des lois et règles des prisons, où ils sont également victimes de mauvais traitements et de torture.