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Seelan Palay

DDH

Les êtres humains, selon moi, devraient être libres de s’exprimer, même s’ils ne sont pas des artistes, tant que l’exercice de leurs droits ne prive quiconque des leurs. Il devrait y avoir un libre marché des idées parallèlement à notre célèbre libre marché financier.

Seelan Palay est un artiste visuel de Singapour, qui travaille avec des techniques mixtes, des installations, des performances, le cinéma et le son. En 2018, il a fondé l'espace artistique indépendant "Coda Culture".

Le 1er octobre 2017, pendant sa performance intitulée "32 ans : L'interrogatoire d'un mirroir", Seelan a été arrêté devant le parlement national. Dans le spectacle, célébré juste avant son 32e anniversaire, Seelan faisait référence à Chia Thye Poh, le plus ancien prisonnier politique au monde, contraint de passer 32 ans en prison et assigné à résidence pour des activités présumées pro-communistes.

Un an plus tard, le 3 octobre 2018, Seelan Palay a été inculpé et condamné à une amende de 2500 dollars de Singapour (1575 euros) en vertu de la loi sur l'ordre public devant un tribunal de district. La demande de Seelan visant à obtenir l’autorisation pour sa performance avait été approuvée par le National Parks Board (NParks) de Singapour, mais celui-ci avait limité l’autorisation au Speakers' Corner (coin de ceux qui parlent) dans le parc Hong Lim. Le tribunal l'a condamné pour avoir poursuivi sa performance au-delà du parc Hong Lim, jusqu'à la National Gallery et au Parlement. Parce qu'il a refusé de payer l'amende, il a été immédiatement menotté et placé en détention pour purger une peine de deux semaines de prison.

Singapore

Par contraste avec sa réputation de centre économique prospère, les défenseur-ses des droits humains (DDH) à Singapour sont la cible de poursuites judiciaires, amendes, arrestations, détentions et interdictions de voyager à cause de leur travail légitime. Singapour possède une législation extrêmement stricte en matière de diffamation ; selon cette loi, les personnes indirectement impliquées, telles que les imprimeurs et les marchands de presse, peuvent aussi être poursuivis. Chee Soon Juan, leader du Singapore Democratic Party et ardent défenseur de la liberté d’expression, a fait faillite après de nombreuses affaires intentées contre lui pour diffamation par les ministres du pays. Actuellement il n’est pas autorisé à se présenter à un poste public ni à quitter le pays. Le Speaker’s Corner (coin de ceux qui parlent), reste l’unique espace dans cette cité-État où la liberté d’expression peut s’exercer librement.