Ibrahim Sabbar
Ibrahim Sabbar Testimony
J'ai disparu de force pendant 10 ans et quelques mois, sans procès. Ma famille a cru que j'avais disparu et que j'avais été torturé à mort car c'était commun à Dakhla à cette époque. Lorsque je les ai retrouvés, ma mère ne pouvait pas parler à cause du choc émotionnel , et mon père faisait bien plus vieux que son âge.
Ibrahim Sabbar est secrétaire général de l'Association sahraouie pour les victimes de graves violations des droits humains perpétrées par l'État marocain (ASVDH), une ONG de défense des droits humains indépendante qui opère au Sahara occidental sous administration marocaine.
En 2006, M. Sabbar a été condamné à deux ans de prison peu après que l'ASVDH a publié un rapport sur les arrestations arbitraires, les tortures et mauvais traitements au Sahara Occidental. En détention, lui et 16 autres prisonniers politiques ont été brutalement agressés par des policiers qui les ont violemment frappés avec des matraques. Pendant cette attaque, la jambe d'Ibrahim Sabbar a été cassée et il n'a pas été autorisé à recevoir de soins.
Le conflit relatif à l'autodétermination avec le Maroc a engendré des tensions politiques et sécuritaires dans toute la zone du Sahara, et affecte tous les aspects de la vie, notamment le travail des défenseur-ses des droits humains. Les défenseur-ses des droits humains sahraouis sont toujours victimes d’intimidation, de harcèlement, d’interrogatoires, d’arrestations, de détentions au secret, et de procès inéquitables.
