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#Gambie

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En 2016, Adama Barrow a été élu président de la Gambie, mettant fin au règne de 24 ans de l’ancien président Yahya Jammeh. Une Commission pour la vérité, la réconciliation et la réparation a été créée pour documenter les violations commises de 1994 à janvier 2017 et superviser les dédommagements aux victimes. En septembre 2018, la Gambie a ratifié le Deuxième Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant l’abolition de la peine de mort, et le Président Barrow a commué la peine de mort de 22 prisonniers en emprisonnement à vie en mai 2019. Le 9 mai 2018, la Cour suprême gambienne a jugé inconstitutionnelle la loi pénale sur la diffamation et la loi sur les fausses informations sur Internet, mais la loi sur la sédition par rapport au président reste en vigueur.

Malgré l’engagement pris par l’administration Barrow en 2017 de créer un environnement plus propice pour les ONG, la loi continue d’exiger que celles-ci s’inscrivent auprès du Conseil consultatif national. Elle confère au conseil le pouvoir de refuser, de suspendre ou d’annuler le droit d’une ONG à exercer ses activités dans le pays.

La liberté de réunion et d’association pacifiques ainsi que la liberté d’expression sont menacées par la répression du mouvement de protestation contre la décision de Barrow de rester président pendant cinq ans au lieu des trois qu’il avait précédemment promis. En janvier 2020, la police a tiré des gaz lacrymogènes et arrêté 137 personnes au cours de l’une de ces manifestations. Le « mouvement JOTNA 3 ans », un groupe qui a mené des semaines de manifestations pour demander la démission de Barrow, a été interdit par le gouvernement pour subversion, violence et activités illégales. Le gouvernement a ordonné à deux stations de radio, Home Digital FM et King FM, de fermer et a arrêté leurs directeurs, les accusant d’incitation à la violence, de mettre à l’antenne une manifestation contre Barrow et de menacer la sécurité de la Gambie.

Le 30 juin 2020, le défenseur des droits humains Madi Jobarteh a été accusé de « diffuser de fausses informations » en vertu de l’article 181A (1) du Code pénal. Les accusations portées contre lui étaient liées à un entretien dans lequel il critiquait l’inaction du gouvernement dans l’enquête sur les décès de Haruna Jatta, Ousman Darboe et Kebba Secka, trois citoyens qui auraient été tués par des policiers gambiens entre juin 2017 et juillet 2019. Le 10 juillet 2020, l’inspecteur général de la police gambienne a abandonné les accusations portées contre lui.

Malgré les engagements pris par le gouvernement pour le respect des droits humains, il n’y a pas de loi protégeant les défenseur⸱ses des droits humains en Gambie.

Malgré la criminalisation des mutilations génitales féminines/excision (MGF/E), cette pratique est profondément ancrée dans la société et celles et ceux qui dénoncent et militent contre les MGF/E font face à un environnement de travail hostile. La Gambie n’offre aucune protection contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Bien que le président Barrow ait promis de ne pas poursuivre les couples de même sexe pour des actes sexuels consensuels, le gouvernement n’a pas abrogé les lois qui criminalisent l’homosexualité, notamment la loi d’octobre 2014 qui impose des peines pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité pour « homosexualité aggravée ». Avec une forte discrimination sociale contre les personnes LGBTI+, l’environnement est particulièrement hostile à l’encontre des DDH travaillant sur ces droits.

En septembre 2020, l’Assemblée nationale de Gambie a rejeté le projet de loi de promulgation de la Constitution. 31 députés de l’Assemblée nationale ont voté en faveur du nouveau projet de Constitution et 23 députés ont voté contre, mais il aurait fallu 75 % des députés pour qu’il soit adopté. Le projet de Constitution est le fruit de deux ans et demi de travail et d’une consultation nationale avec les Gambiens. Le projet de constitution prévoyait un mandat présidentiel de deux mandatures de cinq ans et des dispositions visant à assurer de meilleurs droits aux groupes vulnérables, y compris les femmes, les membres âgés de la société, les personnes handicapées, les enfants et les jeunes.