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Charges portées contre le défenseur des droits humains Madi Jobarteh

Statut: 
Abandon des charges
À propos de la situation

Le 29 juillet 2020, le défenseur des droits humains Madi Jobarteh a reçu des informations selon lesquelles il serait placé sous la surveillance d'agents des services de renseignement de l'État (SIS).

Le 10 juillet 2020, l'Inspecteur général de la police de Gambie a abandonné les accusations de "diffusion de fausses informations" qui pesaient contre le défenseur des droits humains Madi Jobarteh.

Le 30 juin 2020, le défenseur des droits humains Madi Jobarteh a été accusé d'"avoir diffusé de fausses informations" en vertu de l'article 181A, paragraphe 1, du code pénal gambien. S'il est reconnu coupable, il risque une peine de six mois à cinq ans d'emprisonnement ou une amende allant de 500 à 50000 dalasis (entre 9 et 860 euros environ).

À propos Madi Jobarteh

Madi JobartehMadi Jobarteh est un défenseur des droits humains qui se concentre sur la promotion de la démocratie et des droits humains en Gambie. Il est l'ancien directeur exécutif de l'Association of Non-Governmental Organizations in The Gambia (TANGO) et il est également membre de la Foundation for Legal Aid Research and Empowerment (FLARE). Le défenseur représente actuellement le pays au sein de la Westminster Foundation for Democracy.

6 Août 2020
Surveillance présumée du défenseur des droits humains Madi Jobarteh

Le 29 juillet 2020, le défenseur des droits humains Madi Jobarteh a reçu des informations selon lesquelles il serait placé sous la surveillance d'agents des services de renseignement de l'État (SIS). L'information provenait d'un article posté sur les réseaux sociaux indiquant que lui et cinq autres personnes étaient surveillés parce que le gouvernement les considérait comme des menaces pour la sécurité. Selon la publication sur les réseaux sociaux, la surveillance inclut leurs véhicules et leurs appareils de communication, tout en prévenant également que des agents de l'État pourraient essayer de dissimuler des drogues illégales dans leurs véhicules.

Le même jour, Madi Jobarteh a reçu un message vocal sur Whatsapp d'un homme qui prétendait être un agent des renseignements. Il a indiqué que le directeur du SIS avait organisé une réunion, répertoriant les personnes qui seraient ciblées, et qu'une équipe avait été déployée pour les surveiller. Même si le présumé agent des renseignements n'était pas à la réunion, il a déclaré avoir été informé de la liste des personnes ciblées et l'a partagée avec Madi Jobarteh. La liste comprend vingt personnes, dont certaines sont militants politiques, journalistes, avocats et défenseurs des droits humains. La personne qui prétend être agent des renseignements a allégué que le directeur du SIS est la personne qui a ordonné l'arrestation du défenseur le 30 juin 2020 ainsi que les accusations de "fausses informations et diffusion" portées contre lui.

 

14 Juillet 2020
Abandon des charges contre Madi Jobarteh

Le 10 juillet 2020, l'Inspecteur général de la police de Gambie a abandonné les accusations de "diffusion de fausses informations" qui pesaient contre le défenseur des droits humains Madi Jobarteh.

3 Juillet 2020
Charges portées contre le défenseur des droits humains Madi Jobarteh

Le 30 juin 2020, le défenseur des droits humains Madi Jobarteh a été accusé d'"avoir diffusé de fausses informations" en vertu de l'article 181A, paragraphe 1, du code pénal gambien. S'il est reconnu coupable, il risque une peine de six mois à cinq ans d'emprisonnement ou une amende allant de 500 à 50000 dalasis (entre 9 et 860 euros environ).

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Madi Jobarteh est un défenseur des droits humains qui se concentre sur la promotion de la démocratie et des droits humains en Gambie. Il est l'ancien directeur exécutif de l'Association of Non-Governmental Organizations in The Gambia (TANGO) et il est également membre de la Foundation for Legal Aid Research and Empowerment (FLARE). Le défenseur représente actuellement le pays au sein de la Westminster Foundation for Democracy.

Le 30 juin, Madi Jobarteh a reçu l'ordre de se présenter au poste de police de Kairaba, à Serrekunda, pour répondre à certaines questions. La demande concerne une interview qu'il a donnée à un journal lors de la manifestation Black Lives Matters qu'il a organisée le 27 juin à Serrekunda devant l'ambassade américaine. Lors de l'entretien, il a critiqué l'inaction du gouvernement dans l'enquête sur les décès de Haruna Jatta, Ousman Darboe et Kebba Secka, trois citoyens qui auraient été tués par des policiers gambiens entre juin 2017 et juillet 2019.

Haruna Jatta aurait été tué par des membres des forces de l'ECOMIG lors d'une manifestation pacifique à Kanilai en juin 2017, tandis qu'Ousman Darboe aurait été torturé à mort en juin 2019 par des officiers de l'unité anti-criminalité alors qu'il était en garde à vue à Bijilo. Selon un communiqué de presse publié par les forces de police gambiennes, Kebba Secka, une étudiante de l'Université de Gambie, a été poignardée à mort en juillet 2019 et le suspect identifié était un officier des forces de police gambiennes.

Dans le bureau du commissaire adjoint Pateh Bah au poste de police de Kairaba, le défenseur des droits humains a été invité à rédiger une déclaration revenant sur les commentaires qu'il avait faits lors de l'entretien. Après voir rédigé la déclaration, le défenseur a été arrêté et accusé d'"avoir diffusé de fausses informations" en vertu de l'article 181A (1), du Code pénal gambien.

Madi Jobarteh a été libéré sous caution le jour-même et invité à se présenter au poste de police le lendemain. Le 2 juillet, le défenseur a de nouveau reçu l'ordre de se présenter au poste de police de Kairaba, mais il a ensuite été renvoyé devant le parquet au poste de Kanifing. Il devra à nouveau s'y présenter le 6 juillet. À ce jour, aucune date n'a été fixée pour son audience.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par l'arrestation arbitraire de Madi Jobarteh ainsi que par les accusations portées contre lui. Il semble qu'il soit pris pour cible uniquement à cause de ses activités légitimes et pacifiques et pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression.