La police perquisitionne le domicile de Maitree Chamroensuksakul
Le 29 mai 2017, la maison du défenseur des droits humains Maitree Chamroensuksakul a été perquisitionnée par la police alors qu'il revenait d'une rencontre avec le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseur-ses des droits humains, Michel Forst, à l'occasion d'une visite non officielle à Bangkok les 26 et 27 mai 2017. La perquisition a eu lieu dans le village de Chaiyaphum Pasae, un défenseur des droits humains Lahu abattu par des militaires au début de l'année, lors d'une opération anti-drogue à Ban Kong Phak Ping, district de Chiang Dao, dans la province de Chiang Mai dans le nord de la Thaïlande. Maitree Chamroensuksakul était le mentor de Chaiyaphum Pasae et le témoin principal du meurtre. Le même jour, la belle sœur du défenseur, Nawa Ja-ue, et le cousin de Chaiyaphum Pasae, Chanthana Pasae, ont été arrêtés et accusés d'avoir fourni de la drogue à Chaiyaphum Pasae le jour où il a été tué.
Maitree Chamroensuksakul est défenseur des droits de de la minorité Lahu, citoyen journaliste et membre du groupe Rak Lahu, qui documente les violations des droits humains perpétrées contre les populations autochtones et en faveur de leur autonomisation. Il cherche à obtenir justice pour le meurtre de Chaiyaphum Pasae, 17 ans, défenseur des droits de la minorité Lahu et des droits des minorités vulnérables dans le nord de la Thaïlande. Maitree Chamroensuksakul a signalé avoir reçu des menaces de mort et avoir été victime d'autres actes d'intimidation après le meurtre de Chaiyaphum Pasae par des militaires lors d'un contrôle à un checkpoint le 17 mars 2017.
Le 29 mai 2017, la maison du défenseur des droits humains Maitree Chamroensuksakul a été perquisitionnée par la police alors qu'il revenait d'une rencontre avec le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseur-ses des droits humains, Michel Forst, à l'occasion d'une visite non officielle à Bangkok les 26 et 27 mai 2017. La perquisition a eu lieu dans le village de Chaiyaphum Pasae, un défenseur des droits humains Lahu abattu par des militaires au début de l'année, lors d'une opération anti-drogue à Ban Kong Phak Ping, district de Chiang Dao, dans la province de Chiang Mai dans le nord de la Thaïlande. Maitree Chamroensuksakul était le mentor de Chaiyaphum Pasae et le témoin principal du meurtre. Le même jour, la belle sœur du défenseur, Nawa Ja-ue, et le cousin de Chaiyaphum Pasae, Chanthana Pasae, ont été arrêtés et accusés d'avoir fourni de la drogue à Chaiyaphum Pasae le jour où il a été tué.
Le 29 mai 2017, des policiers et des agents du bureau pour l'éradication des narcotiques ont perquisitionné le domicile de Maitree Chamroensuksakul à Ban Kong Phak Ping, district de Chiang Dao, à l'occasion de ce que les autorités ont appelé une opération anti-drogue conjointe. La perquisition s'est déroulée alors que Maitree Chamroensuksakul revenait chez lui après une réunion à Bangkok avec Michel Forst, le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseur-ses des droits humains. Sa belle sœur, Nawa Ja-ue, a été arrêtée avec le cousin de Chaiyaphum Pasae, Chanthana Pasae. La perquisition aurait été menée par le même commandant de la police régionale qui a déclaré aux médias, après le meurtre de Chaiyaphum Pasae, que celui-ci vivait fastueusement avec l'argent du trafic de drogue.
Le 17 mars 2017, Chaiyaphum Pasae a été abattu par des militaires qui tentaient de l'arrêter le soupçonnant d'être un trafiquant de drogue. Lui et un ami se rendaient dans la ville de Chiang Mai en voiture, lorsque des soldats les ont stoppés à un checkpoint et arrêtés pour possession présumée de drogue. Les autorités affirment que Chaiyaphum Pasae a résisté à son arrestation et qu'il a été abattu en "légitime défense".
Après le meurtre, des soldats et responsables de l'armée se sont rendus à Kong Phak Ping à plusieurs reprises et certains membres de la communauté des défenseurs ont été convoqués par les autorités. Le 23 mars 2017, Maitree Chamroensuksakul a été menacé avec des balles posées devant sa salle de bain. Des inconnus se sont rendus chez lui plusieurs fois pour prendre des photos. Pendant la nuit du 16 mai 2017, pendant les préparatifs des commémorations du "60e jour de la mort de Chaiyaphum Pasae", deux militaires en civil se sont postés devant la maison de Maitree Chamroensuksakul. Les commémorations de la mort de Chaiyaphum Pasae ont été organisées sous étroite surveillance.
Les défenseur-ses des droits humains qui travaillent dans le nord de la Thaïlande, en particulier ceux qui défendent les droits des minorités, signalent régulièrement des menaces et des actes de harcèlement perpétrés par l'armée. Les opérations anti-drogue sont souvent menées par des fonctionnaires violents pour déguiser leurs attaques contre les défenseur-ses qui dénoncent les actes répréhensibles des autorités ou qui protègent les droits des minorités.
Front Line Defenders exhorte les autorités thaïlandaises à immédiatement libérer Nawa Ja-ue et Chanthana Pasae et à cesser tout autre acte de harcèlement contre Maitree Chamroensuksakul et ceux qui réclament justice pour le décès de Chaiyaphum Pasae.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Thaïlande à:
1. Cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre Maitree Chamroensuksakul et sa famille, car Front Line Defenders pense que la perquisition de son domicile est uniquement liée à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Libérer immédiatement et sans condition Nawa Ja-ue et Chanthana Pasae, car Front Line Defenders pense qu'ils sont pris pour cible uniquement à cause de leurs liens familiaux avec les défenseurs Maitree Chamroensuksakul et Chaiyaphum Pasae;
3. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort contre Maitree Chamroensuksakul, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
4. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Maitree Chamroensuksakul et de tous les membres de sa famille;
5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.