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Irada Javadova radiée du barreau

Statut: 
Radiée du barreau
À propos de la situation

Le 14 juin 2018, l'avocate en droits humains Irada Javadova a fait appel de sa radiation, une décision prise par le président du barreau. Elle a été radiée le 11 juin 2018 suite à la plainte de l'un de ses clients.

À propos d'Irada Javadova

Irada JavadovaIrada Javadova est membre du barreau d'Azerbaïdjan depuis 13 ans; elle a défendu de nombreuses affaires relatives aux droits humains, notamment des affaires de violations des droits de la propriété et des exactions contre les activistes politiques et les défenseur-ses des droits humains. Elle est également l'ex représentante de l'ONG "Human Rights Education".

29 Juin 2018
L'avocate en droits humains Irada Javadova radiée du barreau

Le 14 juin 2018, l'avocate en droits humains Irada Javadova a fait appel de sa radiation, une décision prise par le président du barreau. Elle a été radiée le 11 juin 2018 suite à la plainte de l'un de ses clients.

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Irada Javadova a fait part de ses préoccupations à propos de la possible détention arbitraire de l'une de ses clientes, dans une lettre ouverte, après que la mère de la cliente lui a demandé de se renseigner sur l'endroit où se trouve sa fille. La procédure de radiation a été intentée après la plainte de cette cliente. La plaignante a déclaré qu'Irada Javadova avait écrit la lettre ouverte à propos de son affaire sans son accord et sans procuration, et elle demande au barreau d'agir contre la défenseuse. Le 11 juin 2018, le conseil du barreau a annoncé la radiation d'Irada Javadova.

Irada Javadova dément les allégations, déclarant qu'elle avait l'accord de sa cliente et qu'elle l'avait légitimement défendue en agissant dans le cadre de la loi. Elle a soumis l'accord de la plaignante au barreau, mais ses collègues ont remis en cause l'authenticité de la signature de la cliente. Le 12 juin elle a rencontré le président du conseil du barreau et a présenté de nouvelles preuves, cependant, on lui a dit qu'il y aurait un appel devant le tribunal administratif n°1 à Bakou où elle pourrait se défendre. Irada Javadova pense que le conseil disciplinaire était partial et erroné.

Plusieurs avocats en droits humains, dont Khalid Baghirov, Aslan Ismayilov, Alaif Hasanov, Elchin Namazov, Yalchin Imanov, Farhad Mehdiyev, Muzaffar Bakhshaliyev, Annaghi Hajibeyli et Intigam Aliyev, ont vu leur licence suspendue ou révoquée après avoir publiquement fait part de leurs inquiétudes concernant de possibles violations des droits humains de leurs clients. Les procédures disciplinaires contre les avocats en Azerbaïdjan sont critiquées pour leur manque d'objectivité, leur caractère prévisible et leur transparence. En 2017, Irada Javadova était la seule membre du conseil du barreau à voter contre la radiation de l'avocat en droits humains Yalchin Imanov. Elle aurait perdu sa place au sein du conseil après avoir pris la défense de Yalchin Imanov.

Front Line Defenders est préoccupée par l'acharnement judiciaire et administratif contre les défenseur-ses des droits humains en Azerbaïdjan et pense que la radiation du barreau d'Irada Javadova est un acte de représailles contre son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains en Azerbaïdjan.

Front Line Defenders exhorte le barreau azerbaïdjanais à:

1. Immédiatement lever la suspension d'Irada Javadova car il semble que cela soit un acte de représailles contre son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains et garantir que les procédures disciplinaires contre les avocats soient justes, objectives et transparentes, et ;

Les autorités azerbaïdjanaises à:

2. Respecter leurs obligations internationales relatives aux droits humains, prises en vertu des Principes fondamentaux de l'ONU relatifs au rôle des avocats en respectant l'indépendance des avocats pour qu'ils puissent exercer librement leur métier sans craindre d'acharnement judiciaire ou administratif et sans compromettre leur moyen de subsistance ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Azerbaïdjan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.