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Intimidation contre la défenseuse des droits humains Yonaide Sanchéz

Statut: 
Intimidée
À propos de la situation

Le 8 mai 2017, la maison des défenseur-ses des droits humains Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez a été cambriolée pour la troisième fois alors qu'ils se trouvaient à Barquisimeto, État de Lara, et des inconnus ont fouillé dans leurs affaires. Les intrus ont laissé une pioche et deux couteaux dans la salle à manger, ce qui semble destiné à intimider les défenseur-ses.

À propos de Yonaide Sanchéz

yonaide_sanchez.jpgYonaide Sanéz est professeure à la Cátedra de Derechos Humanos de la Universidad de Lisandro Alvarado (programme de droits humains de l'université Lisandro Alvarado), à Barquisimeto. La défenseuse agit dans les secteurs des médias et de la recherche universitaire, le secteur social, populaire et communautaire à Barquisimeto, et elle accompagne plus particulièrement les victimes de violences d'État et soutient d'autres organisations de défense des droits humains.

11 Mai 2017
Intimidation contre les défenseur-ses des droits humains Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez

Le 8 mai 2017, la maison des défenseur-ses des droits humains Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez a été cambriolée pour la troisième fois alors qu'ils se trouvaient à Barquisimeto, État de Lara, et des inconnus ont fouillé dans leurs affaires. Les intrus ont laissé une pioche et deux couteaux dans la salle à manger, ce qui semble destiné à intimider les défenseur-ses.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez sont professeurs à la Cátedra de Derechos Humanos de la Universidad de Lisandro Alvarado (programme de droits humains de l'université Lisandro Alvarado), à Barquisimeto. Ils agissent tous deux dans les secteurs des médias et de la recherche universitaire, le secteur social, populaire et communautaire à Barquisimeto, et ils accompagnent plus particulièrement les victimes de violences d'État et soutiennent d'autres organisations de défense des droits humains. Nelsón Freitez était membre du Comité de Víctimas contra la Impunidad del Estado Lara (comité de victimes contre l'impunité dans l'État de Lara), une organisation qui travaille avec des proches de victimes d'exécutions extrajudiciaires perpétrées par des agents des forces de l'ordre et des militaires dans la région, sous la gouvernance du Général Luis Reyes Reyes dans l'État de Lara.

Le Général Luis Reyes Reyes est membre du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), qui a occupé des postes au sein du pouvoir exécutif national, notamment le poste de Ministre, sous la présidence d'Hugo Chávez. Le général est actuellement président de CORPOLARA, une corporation créée et soutenue par le gouvernement fédéral, avec des pouvoirs parallèles à ceux du gouvernement de l'État, tels que l'amélioration, l'évaluation et le contrôle de l'administration publique, la gestion des ressources publiques et l'application des politiques publiques.

Le 8 mai 2017, lorsque les défenseur-ses des droits humains sont rentrés chez eux vers 20h, ils ont constaté que quelqu'un s'était introduit chez eux et avait fouillé dans leurs affaires. Dans la salle à manger, ils ont trouvé une pioche et deux couteaux, ce qui pour eux est un message menaçant et intimidant.

C'est la troisième fois que des inconnus s'introduisent chez eux. En novembre 2016, leur maison a été cambriolée et plusieurs objets leur appartenant, dont des ordinateurs, ont été volés. Le second cambriolage a eu lieu en avril 2017, et des affaires personnelles avaient également été volées alors qu'ils étaient absents.

Depuis le 19 avril, le gouvernement vénézuelien applique le Plan Zamora dans la région de Barquisimeto. Le Plan Zamora est un plan militaire visant à mettre en place une surveillance et un contrôle stricts et des patrouilles dans des zones déterminées, par le biais d'une plus grande présence militaire et policière. L'application du plan dans plusieurs zones du Venezuela a entrainé de très nombreuses arrestations et des civils sont accusés et jugés devant des tribunaux militaires pour des crimes liés à l'armée, tels que l'insubordination.

Les récents grands mouvements de protestation au niveau national entrainent des mobilisations et des manifestations, y compris à Barquisimeto, qui sont réprimées de façon disproportionnée par la Garde nationale bolivarienne - GNB. Dans certains cas, la répression est soutenue par des civils armés et a lieu durant la nuit dans des zones résidentielles.

Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez travaillent avec le Consejo de Estado por la Paz y la Justicia en Lara – CEPAZ-Lara (Conseil d'État pour la justice et la paix) en tant que médiateurs, et tentent de mettre un terme à la répression et de prendre soin des blessés. Les défenseur-ses des droits humains condamnent les violences et accusent le commandant de la Zona Operativa de Defensa Integral de Lara – ZODI-Lara, José Rafael Torrealba, d'être responsable de l'usage excessif de la force et des violations des droits humains perpétrées par l'armée et les paramilitaires dans la région.

Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez considèrent que les cambriolages et les menaces dont ils sont victimes ont un lien direct avec le rapport qu'il ont fait sur les actions de l'armée et des groupes paramilitaires.

Front Line Defenders est préoccupée par les actes perpétrés contre Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez, ainsi que contre d'autres défenseur-ses et organisations de défense des droits humains, et pense que ces actes ont un lien direct avec leur travail légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders est aussi préoccupée par la situation générale au Venezuela, notamment par l'État d'urgence actuellement en vigueur, ainsi que par les nombreuses exactions perpétrées contre les défenseur-ses des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités vénézuéliennes à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur le cambriolage et les actes d'intimidation contre Yonaide Sanchéz et Nelsón Freitez, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires, en accord avec les défenseur-ses, pour garantir leur intégrité physique et psychologique et leur sécurité;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Venezuela, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.