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Détention illégale de Cristina Erandeni Parades Lachino

Statut: 
Détention illégale
À propos de la situation

Le 2 mai 2017, la défenseuse des droits humains Cristina Erandeni Parades Lachino a été illégalement détenue par le bureau de la sûreté publique de Torreón Nuevo, Morelia, Michoacán, Mexique. À sa libération le 3 mai 2017, la défenseuse a dit avoir été torturée.
 

À propos de Cristina Erandeni Parades Lachino

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Cristina Erandeni Parades Lachino est membre du Comité de Familiares de Personas Detenidas Desaparecidas del Estado de Michoacán “Alzando Voces” - COFADDEM (Comité des proches de personnes détenues disparues dans l'État du Michoacan "élever les voix"). L'organisation travaille avec les parents, amis et compagnons de personnes détenues qui ont disparues dans les États du Michoacán, de Veracruz, de Puebla et de Guerrero, en raison des activités des groupes paramilitaires et des milices, dont beaucoup sont soutenues par les forces de l'État. COFADDEM appelle à la fin des disparitions, plaide pour le droit à la vérité et tente de faire en sorte que les responsables soient traduits en justice. 

 

11 Mai 2017
Détention illégale de Cristina Erandeni Parades Lachino

Le 2 mai 2017, la défenseuse des droits humains Cristina Erandeni Parades Lachino a été illégalement détenue par le bureau de la sûreté publique de Torreón Nuevo, Morelia, Michoacán, Mexique. À sa libération le 3 mai 2017, la défenseuse a dit avoir été torturée.

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Le 2 mai 2017, la défenseuse des droits humains Cristina Erandeni Parades Lachino a été illégalement détenue par le bureau de la sûreté publique de Torreón Nuevo, Morelia, Michoacán, Mexique. Pendant sa détention, la défenseuse a été entravée et l'un des agents a pointé une armé en direction de sa tête. Aucun mandat d'arrêt n'a été présenté et la défenseuse n'a pas été informée des raisons de sa détention. Cristina Erandeni Parades Lachino s'est elle même présentée comme une défenseuse des droits humains, mais l'un des agents des forces de sécurité a crié "maintenant nous allons te traiter comme une criminelle. Je sais qui tu es. Tu es leader d'un groupe de personnes. Je vais bien prendre soin de rassembler toutes les preuves pour te garder en prison". Les agents ont filmé et pris des photos d'elle pendant toute la procédure.

La défenseuse a été traduite devant le parquet du Michoacán, où elle a été contrainte de se dévêtir et de s'accroupir 10 fois devant un employé afin de vérifier qu'elle n'avait aucun objet dans son corps. Elle a été placée dans une cellule insalubre, qui sentait fortement l'ammoniaque et n'avait aucune ventilation. Ensuite, vers 17 heures, le procureur et deux avocats ont tenté de la contraindre à signer une fausse déclaration, dans laquelle elle endossait la responsabilité des crimes de dégradation et de vols, et dans laquelle il était inscrit que seulement deux policiers (et non 13 comme c'était le cas) avaient participé à son arrestation.

Cristina Erandeni Parades Lachino a informé les fonctionnaires qu'elle est diabétique et qu'elle est dépendante à l'insuline, mais ils ont refusé de lui fournir les soins nécessaires à son état de santé. Vers 18h, la sœur de la défenseuse, Janahuy Paredes Lachino, également membre du COFADDEM, a conclu que sa sœur avait été arrêtée à cause de témoignages. Janahuy Paredes n'a initialement pas été autorisée à voir Cristina Erandeni Parades Lachino, mais elle a réussi à lui parler pendant 10 minutes et elle a remarqué des ecchymoses et des gonflements sur ses deux poignets, la défenseuse ayant été délibérément menottée trop serré.

Le 3 mai 2017 vers 1h, la défenseuse a été libérée sans charge. Les autorités ont confirmé que l'arrestation était due à un vol signalé à proximité de l'endroit où elle a été arrêtée.

Cristina Erandeni Parades Lachino bénéficie du Mecanismo de Protección para Personas Defensoras de Derechos Humanos y Periodistas (mécanisme de protection des défenseur-ses des droits humains et des journalistes), un programme créé par le gouvernement mexicain pour protéger les personnes menacées à cause de leur travail de défense des droits humains. Malgré tout, le gouvernement fédéral et le gouvernement local ne sont pas parvenus à assurer sa sécurité afin qu'elle continue son travail en faveur de la vérité.

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez, a souligné plusieurs fois que la torture et les mauvais traitements sont des pratiques fréquemment perpétrées par les forces de sécurité pour obtenir des aveux ou comme punition contre des personnes suspectées de crimes. "Cela se produit dès qu'une personne est détenue jusqu'à ce qu'il ou elle soit traduit-e devant un juge", selon un rapport du rapporteur daté de 2014. Ces pratiques comprennent l'asphyxie, les violences sexuelles, des chocs électriques, des menaces de mort, des coups et des tortures psychologiques.

Front Line Defenders condamne la détention illégale et les actes de tortures infligés à la défenseuse des droits humains Cristina Erandeni Parades Lachino, car cela semble dû à son travail pour le COFADDEM.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur la détention de Cristina Erandeni Parades Lachino et sur les allégations de torture, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre les mesures nécessaires, en accord avec la défenseuse, afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Cristina Erandeni Parades Lachino et de tous les membres du COFADDEM;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Mexique puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.