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Exécution extrajudiciaire du défenseur des droits des minorités et jeune militant Chaiyaphum Pasae

Statut: 
Assassiné
À propos de la situation

Le 17 mars 2017, Chaiyaphum Pasae, jeune militant Lahu, a été abattu par des militaires qui tentaient de l'arrêter le prenant pour un suspect présumé dans une affaire de drogue, dans le district de Chiang Dao, province de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Lui et un ami se rendaient dans la ville de Chiang Mai en voiture, lorsque des soldats les ont stoppés à un checkpoint et arrêtés pour possession de drogue présumée. Les autorités affirment que Chaiyaphum Pasae a résisté à son arrestation et qu'il a été abattu en "légitime défense".

À propos de Chaiyaphum Pasae

chaiyaphum_pasae.jpgChaiyaphum Pasae avait 17 ans et défendait les droits de la minorité Lahu; il était un fervent défenseur des droits des minorités ethniques vulnérables du le nord de la Thaïlande. Il travaillait avec le Young Seedlings Network Camp à Chiang Dao, et plaidait pour le droit de sa communauté à obtenir la citoyenneté thaïe par le biais d'actions non violentes. Chaiyaphum Pasae avait participé à de nombreux évènements pour faire connaitre les problèmes des minorités ethniques et il employait son talent dans la musique et la réalisation de films pour promouvoir leur droit à la citoyenneté, aux soins et à l'accès à l'éducation. Il faisait partie d'un groupe de 19 jeunes représentants des minorités ethniques qui assistaient à un forum de jeunes militants organisé par le National Institute for Child and Family Development à Bangkok le 15 mars 2017. Chaiyaphum Pasae dénonçait aussi les abus perpétrés par les forces de sécurité thaïes contre sa communauté lors d'opérations anti-drogue. Selon ses proches, il militait contre l'usage de la drogue depuis son enfance.

21 Mars 2017
Exécution extrajudiciaire du défenseur des droits des minorités et jeune militant Chaiyaphum Pasae

Le 17 mars 2017, Chaiyaphum Pasae, jeune militant Lahu, a été abattu par des militaires qui tentaient de l'arrêter le prenant pour un suspect présumé dans une affaire de drogue, dans le district de Chiang Dao, province de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Lui et un ami se rendaient dans la ville de Chiang Mai en voiture, lorsque des soldats les ont stoppés à un checkpoint et arrêtés pour possession de drogue présumée. Les autorités affirment que Chaiyaphum Pasae a résisté à son arrestation et qu'il a été abattu en "légitime défense".

Download the Urgent Appeal (PDF)

Le 17 mars 2017, Chaiyaphum Pasae et son colocataire, Pongsanai Saengtala, se rendaient à Chiang Mai après avoir assisté à un concert dans leur école à Chiang Dao, lorsqu'ils ont été stoppés à un checkpoint par des soldats des forces opérationnelles du 5e régiment de cavalerie et les forces opérationnelles de Pha Muang. La voiture était conduite par Pongsanai Saengtala. Selon les dires des militaires présents au checkpoint, 2800 comprimés de méthamphétamines auraient été retrouvés cachés dans le filtre à air de la voiture. Les deux jeunes hommes sont sortis de la voiture et une dispute aurait éclaté entre eux et les militaires. Les soldats affirment que Chaiyaphum Pasae aurait tenté de fuir et qu'il aurait sorti un couteau du coffre de la voiture, ajoutant qu'il s'est battu pour échapper à son arrestation. Pendant cette soi-disant mêlée, les soldats affirment avoir tiré sur Chaiyaphum Pasae pour se défendre alors qu'il tentait de jeter une grenade sur eux. Le seul civil témoin de l'incident est Pongsanai Saengtala, le conducteur de la voiture, qui est désormais détenu par la police. Il a été conduit dans la prison de Chiang Mai en détention préventive après l'approbation de la cour. Le 21 mars 2017, le soldat responsable d'avoir tiré sur Chaiyaphum Pasae s'est rendu à la police et a été accusé de meurtre.

Les défenseur-ses des droits humains (DDH) en Thaïlande sont victimes de menaces, agressions physiques, détentions arbitraires, acharnement judiciaire et exécutions extrajudiciaires. Les défenseur-ses des droits humains qui opèrent dans le nord de la Thaïlande, en particulier ceux qui défendent les droits des minorités, sont menacés et harcelés par l'armée. Selon Human Rights Watch, des fonctionnaires violents utilisent depuis longtemps les opérations anti-drogue pour couvrir leurs attaques contre les militants qui dénoncent les mauvaises actions ou qui defendent les droits des minorités.

Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat de Chaiyaphum Pasae, car il semble uniquement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Thaïlande.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Thaïlande à:

1. Condamner fermement l'assassinat du défenseur des droits humains Chaiyaphum Pasae;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'assassinat du défenseur des droits humains Chaiyaphum Pasae, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

3. Prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires, en accord avec les défenseur-ses, pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de tous les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.