Back to top

Des défenseur-ses de l'environnement et leurs communautés victimes de harcèlement continu

Statut: 
Harcelés
À propos de la situation

Le 27 mars 2021, des membres de la communauté paysanne de Muchik Santa Catalina de Chongoyape et du groupe Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense sauvons Chaparrí) ont enregistré les dernières activités suspectes menées dans la réserve écologique de Chaparrí, et notamment la présence d’individus armés qui tentent de se cacher sur le territoire.

Des membres de la communauté campesino de Muchik Santa Catalina de Chongoyape et du groupe Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí) ont signalé des incidents répétés de harcèlement de la part d'agents de l'Unité environnementale de la Police nationale péruvienne (PNP) depuis la première semaine de février. Les défenseur-ses de l'environnement sont victimes de harcèlement sous la forme d'opérations de police dans la communauté, de menaces de criminalisation et de citations à comparaître.

À propos du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí

Save Chaparri Defense FrontLe Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí) est une organisation composée de membres de la communauté de Santa Catalina de Chongoyape et de l'Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri - ACOTURCH (Association pour la conservation de la nature et du tourisme durable) qui se consacre à la défense et à la conservation de la réserve naturelle "Área de Conservación Privada Chaparrí".

2 Avril 2021
L'intimidation des défenseurs de l'environnement de Chaparrí persiste

Le 27 mars 2021, des membres de la communauté paysanne de Muchik Santa Catalina de Chongoyape et du groupe Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense sauvons Chaparrí) ont enregistré les dernières activités suspectes menées dans la réserve écologique de Chaparrí, et notamment la présence d’individus armés qui tentent de se cacher sur le territoire.

Des membres de la communauté et des défenseurs de l'environnement de Chaparrí, dont Edivar Juan Carrasco Vásquez, étaient en train de reboiser une parcelle lorsqu'ils ont remarqué la présence d'une camionnette et d'au moins quatre personnes munies d'armes longues se cachant dans des buissons à proximité. Les individus armés ont quitté les lieux lorsqu'il ont réalisé que les membres de la communauté les avaient vus.

Le 28 mars 2021, Edivar Juan Carrasco Vásquez, le président de la communauté, a porté plainte devant la police nationale péruvienne (PNP) au poste de Changoyape. Compte tenu de la forte augmentation des actes d'intimidations, de la criminalisation, du harcèlement et des attaques contre les membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí depuis décembre 2020, le défenseur des droits humains estime que cet incident aurait pu entraîner une tentative de meurtre à son encontre si les individus armés n'avaient pas été dérangés.

Bien qu'ils bénéficient de mesures de sécurité personnelle accordées par le ministère de l'Intérieur depuis mars 2018, les défenseur-ses de l'environnement du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí continuent à faire face à des risques élevés à cause de leur travail. Les mesures de sécurité n’ont pas été mises en œuvre efficacement et les individus derrière les attaques n’ont pas fait l’objet d’enquêtes.

Les récents actes d'intimidation semblent être directement liés à leur travail de défense des terres et du territoire de la réserve de Chaparrí, notamment la récupération de 1500 hectares de terres protégées qui pourraient autrement être endommagées ou utilisées pour des intérêts privés, y compris par des fermes de monoculture. Des groupes liés à des fermes de monoculture sont responsables d'attaques perpétrées contre la communauté.

Front Line Defenders réitère sa vive préoccupation face aux actes d'intimidation contre le défenseur des droits humains Edivar Juan Carrasco Vásquez et la communauté Muchik Santa Catalina de Chongoyape, qui semblent être directement liés à leur défense de la terre et de l'environnement. Front Line Defenders exhorte l'État du Pérou à adopter toutes les mesures nécessaires pour assurer la mise en œuvre effective des mesures de sécurité accordées par le ministère de l'Intérieur, ainsi que pour garantir l'ouverture d'une enquête approfondie et impartiale sur les attaques contre eux.

4 Mars 2021
Des défenseur-ses de l'environnement et leurs communautés victimes de harcèlement continu

Des membres de la communauté campesino de Muchik Santa Catalina de Chongoyape et du groupe Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí) ont signalé des incidents répétés de harcèlement de la part d'agents de l'Unité environnementale de la Police nationale péruvienne (PNP) depuis la première semaine de février. Les défenseur-ses de l'environnement sont victimes de harcèlement sous la forme d'opérations de police dans la communauté, de menaces de criminalisation et de citations à comparaître.

Download the Urgent Appeal

Le 6 février 2021, une douzaine d'agents de l'Unité environnementale de la PNP ont mené une opération dans la communauté rurale de Muchik Santa Catalina de Chongoyape. L'opération était dirigée par l'Unité pour tenter de vérifier les crimes environnementaux qui auraient été commis par des membres de la communauté, y compris des défenseur-ses de l'environnement du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí.

Au cours de l'opération, les agents ont enregistré les noms et les documents d'identité d'environ 30 membres de la communauté, y compris des femmes et des hommes défenseurs des droits humains qui, à ce moment-là, se mobilisaient pour préparer des sentiers et promouvoir le reboisement et menaient des activités légitimes dans la réserve. Les 30 personnes ont été menacées d'être arrêtées si elle ne quittaient pas la zone ou si elle ne mettaient pas un terme à leurs activités. Des membres de la communauté ont rapporté qu'au cours de la même opération, les policiers ont menacé d'intenter une action en justice contre le défenseur de l'environnement Edivar Juan Carrasco Vásquez, actuellement président de la communauté. Le 10 février 2021, une autre opération de police a eu lieu dans la communauté, cette fois avec un nombre accru d'agents ; ce qui est, selon des membres de la communauté, " sans précédent sur les terres communales ". Des agents de la police anti-émeute faisaient partie de l'opération, ainsi que le commandant de l'unité environnementale de la PNP, M. Lizardo Urbieta Pacheco. Les agents ont de nouveau dit qu'ils devaient enquêter pour déterminer si les membres de la communauté avaient commis des crimes environnementaux.

Le 13 février 2021, des inconnus dans un véhicule sont entrés sur la propriété d'Edivar Juan Carrasco Vásquez et sont repartis quelques minutes plus tard. Le même incident s'est reproduit une semaine plus tard. Edivar Juan Carrasco Vásquez pense que ces actions visent à l'intimider.

 

Le 15 février 2021, le procureur provincial de Lambayeque spécialisé sur les questions environnementales a officiellement remis à Wilson Bautista Sánchez une citation à témoigner devant le procureur le 19 mars. Le défenseur des droits humains a été victime d'une agression physique et d'une tentative d'arrestation par quatre policiers le 16 janvier 2021 dans la zone communautaires où les deux dernières opérations policières ont eu lieu. Wilson Bautista Sánchez n'a pas encore reçu d'information quant à  l'avancement de la plainte qu'il a déposée contre les quatre policiers qui l'ont agressé.

Les récentes opérations de police dans la communauté et le harcèlement de ses membres contribuent en outre au climat d'intimidation lié au travail de défense du territoire du Frente de Defensa Salvemos Chaparri, qui est depuis longtemps une activité lourde de risques, comme en témoigne l'assassinat du défenseur des droits humains de Chaparrí, Napoleón Tarrillo Astonitas, en décembre 2017.

Front Line Defenders réitère sa vive préoccupation quant au harcèlement et à la criminalisation des défenseur-ses de l'environnement de la communauté Muchik Santa Catalina de Chongoyape, ainsi que des dirigeants du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí.

Front Line Defenders condamne l’escalade continue des tensions à Chaparrí, qui semble coïncider avec l’approbation par le tribunal régional de Lambayeque d’études de faisabilité pour la construction du barrage «La Montería» dans la réserve écologique de Chaparrí.