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Antécédents de l'affaire: Rasim Aliyev

Statut: 
Assassiné
À propos de la situation

Rasim Aliyev est décédé le 9 août 2015 à l'hôpital de Bakou après avoir été violemment passé à tabac le 8 août. Il avait indiqué avoir reçu de nombreuses menaces de mort et intimidations sur les réseaux sociaux dans les trois semaines avant son meurtre.

À propos de Rasim Aliyev

Rasim Aliyev Rasim Aliyev était journaliste, défenseur des droits humains et président de l'Institute for Reporters’ Freedom and Safety IRFS (Institut pour la liberté et la sécurité des reporters).

10 Août 2015
Meurtre du journaliste Rasim Aliyev

Dans une déclaration conjointe publiée aujourd'hui, Front Line Defenders condamne le meurtre brutal du journaliste et défenseur des droits humains azerbaïdjanais Rasim Aliyev.

Rasim Aliyev, président de l'Institute for Reporters’ Freedom and Safety (IRFS), est décédé le 9 août à l'hôpital de Bakou après avoir été violemment passé à tabac le 8 août. Il avait indiqué avoir reçu de nombreuses menaces de mort et intimidations sur les réseaux sociaux dans les trois semaines avant son meurtre.

Le meurtre de Rasim Amiyev est le dernier incident d'un cercle vicieux de violence contre les défenseur-ses des droits humains et les journalistes en Azerbaïdjan. Dès la fin des Jeux européens de 2015 à Bakou, il y a eu plusieurs attaques contre des journalistes spécialisés dans les droits humains et leur famille, notamment des menaces contre Emin Milli et l'arrestation des proches de Ganimat Zahid. .

Azerbaïdjan: Meurtre du journaliste Rasim Aliyev alors que la répression continue au lendemain des Jeux européens.

La coalition Sport for Rights condamne fermement le meurtre brutal du journaliste azerbaïdjanais Rasim Aliyev, décédé le 9 août à l'hôpital de Bakou après avoir été violemment passé à tabac le 8 août par un groupe d'individus. Rasim Aliyev avait indiqué avoir reçu de nombreuses menaces de mort et intimidations sur les réseaux sociaux dans les trois semaines avant son meurtre.

Les autorités d'Azerbaïdjan ont lancé une enquête sur cette agression et ont arrêté au moins une personne pour le moment. Les autorités relient l'attaque à un message posté sur Facebook le 3 août, dans lequel Rasim Aliyev critiquait un joueur de football. Les proches du joueur seraient responsables de ce passage à tabac.

Cependant, avant de poster le message en question sur Facebook, Rasim Aliyev avait déjà reçu des messages de menaces liés à une série de photos postée sur internet montrant la brutalité policière et le mécontentement social, y compris des manifestants brandissant des banderoles sur lesquelles on peut lire "démission". Rasim Aliyev avait déclaré avoir reçu des menaces qui disaient "tu seras puni pour ces photos". Il a rendu les menaces publiques le 25 juillet et a porté plainte, mais la police n'a rien fait pour protéger Rasim Aliyev.

Rasim Aliyev était membre du conseil et employé de la principale organisation pour la liberté de la presse en Azerbaïdjan, l'Institute for Reporters’ Freedom and Safety (IRFS), et avait été élu président de l'organisation en octobre 2014. Rasim Aliyev était la cible de diverses formes de pression dans le cadre de son travail pour l'IRFS et il avait notamment été passé à tabac par la police en 2013; des photos de l'incident avaient été prises et largement diffusées.

L'attaque contre Rasim Aliyev a eu lieu exactement un an après que les autorités azerbaïdjanaises ont fermé de force l'IRFS et que le fondateur et président de l'organisation, Emin Huseynov, a été contraint de se cacher pour assurer sa propre sécurité, le 8 août 2014.

"Nous sommes profondément choqués et attristés par le meurtre de Rasim Aliyev" a déclaré Melody Patry, responsable du plaidoyer à Index on Censorship. "L'agression de Rasim a eu lieu dans un contexte défavorable pour les professionnels des médias et de la société civile en Azerbaïdjan. Rasim était un journaliste indépendant qui a continué à travailler après la fermeture de l'IRFS. L'IRFS existait pour soutenir les journalistes tels que Rasim, en particulier quand les menaces, intimidations et violences contre les journalistes sont fréquentes dans le pays. Nous appelons les autorités à mener une enquête approfondie et transparente sur l'attaque et à traduire les coupables en justice".

Le meurtre de Rasim Amiyev est le dernier incident d'un cercle vicieux de violence contre les journalistes en Azerbaïdjan. Au cours des 10 dernières années, il y a eu des centaines d'attaques contre les journalistes des droits humains dans le pays, y compris le meurtre d'Elmar Huseynov, rédacteur en chef du magazine Monitor, en 2005, et de l'écrivain Rafig Tagi en 2011. Les deux meurtres n'ont toujours pas été résolus, comme presque tous les autres cas d'attaque contre les journalistes. Un autre journaliste, Novruzali Mammadov, rédacteur en chef de Tolishi Sedo, est décédé en 2009 alors qu'il purgeait une peine de 10 ans de prison pour des accusations aux motifs politiques.

Cette attaque a eu lieu dans le cadre d'une répression brutale au lendemain des Jeux européens et à la veille des élections parlementaires en Azerbaïdjan. Au cours des dernières semaines, un autre journaliste azerbaïdjanais, Emin Milli, directeur de Meydan TV basé à Berlin, a déclaré avoir reçu de nombreuses menaces sérieuses suivies d'une pression contre nombre de ses proches. Quatre employés de Meydan TV ont ensuite été interdits de quitter l'Azerbaïdjan.

"Les nombreuses violations perpétrées en Azerbaïdjan sont la preuve des efforts permanents des autorités pour faire taire toute forme de critique et de dissidence, comme l'affaire des défenseur-ses des droits humains Leyla et Arif Yunus et de la journaliste Khadija Ismayilova, actuellement emprisonnés pour des accusations aux motifs politiques", ont déclaré le président honoraire de la FIDH Souhayr Belhassen et le secrétaire général de l'OMCT Gerald Staberock, dont les organisations travaillent conjointement dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains. Le procureur a requis des peines de prison incroyablement longues pour le couple Yunus, malgré leur état de santé préoccupant et des problèmes de santé qui s'aggravent ; ils devraient être remis en liberté immédiatement pour des raisons humanitaires, sinon politiques.

Sport for Rights appelle les autorités azerbaïdjanaises à mener une enquête approfondie et transparente sur le meurtre de Rasim Aliyev et à traduire les coupables et les commanditaires devant la justice. Le cycle de violence contre les journalistes en Azerbaïdjan doit cesser et les personnes coupables doivent être poursuivies. Les menaces proférées contre les journalistes doivent être prises au sérieux et les journalistes menacés et leur famille doivent bénéficier de mesures de protection appropriées. La coalition appelle aussi les autorités à prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation générale des droits humains dans le pays, y compris la libération immédiate et sans condition de tous les journalistes et défenseur-ses des droits humains emprisonnés.

Sport for Rights appelle aussi la communauté internationale à maintenir son attention sur l'Azerbaïdjan maintenant que l'attention des médias ne se porte plus sur le pays après les Jeux européens. Comme le montre le meurtre de Rasim Aliyev, les voix critiques n'ont jamais autant été en danger. La communauté internationale doit maintenant agir pour que l'Azerbaïdjan soit responsable et applique ses obligations en matière de droits humains et promeuve les réformes nécessaires dans le pays.

Organisations solidaires:

Article19
FIDH, la fédération Internationale des Droits de l'Homme, dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseur-ses des droits humains
Front Line Defenders
Helsinki Foundation for Human Rights
Human Rights House Foundation
Index on Censorship
International Media Support (IMS)
Netherlands Helsinki Committee
PEN American Center
Polish Green Network
Organisation Mondiale contre la torture (OMCT), dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseur-ses des droits humains