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Antécédents de l'affaire: Mai Adil

Statut: 
Détenue au secret
À propos de la situation

Plus de 15 jours après le raid des forces de sécurité dans les bureaux de l'avocat M. Nabil Adib le 5 mai 2016, et l'arrestation de 10 étudiants militants, ces derniers sont toujours détenus au secret dans les bureaux du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) à Khartoum. Les arrestations ont eu lieu après une manifestation pacifique organisée sur le campus de l'université de Khartoum le 13 avril 2016. Le 5 mai 2016, des agents en civil et armés ont fait irruption dans les bureaux du défenseur des droits humains Nabil Adib, alors qu'il était en réunion avec un groupe d'étudiants militants, dont mesdames Wefag Gorashi, Mai Adil et Nafisa Mohamed.

À propos de Mai Adil

Mai AdilMai Adil est une défenseuse des droits humains soudanaise, leader étudiante au sein de la Female Student Association à l'Université de Khartoum et membre du Student Democratic Front. Elle plaide pour les droits des femmes, les droits politiques et civils et a activement participé aux récentes manifestations contre la vente des terres de l'université de Khartoum, et à cause de cela elle a été suspendue de ses études pour deux ans.

19 Mai 2016
Détention au secret de plusieurs défenseur-ses des droits étudiants après une manifestation pacifique

Plus de 15 jours après le raid des forces de sécurité dans les bureaux de l'avocat M. Nabil Adib le 5 mai 2016, et l'arrestation de 10 étudiants militants, ces derniers sont toujours détenus au secret dans les bureaux du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) à Khartoum. L'arrestation a eu lieu après une manifestation pacifique organisée sur le campus de l'université de Khartoum le 13 avril 2016. Le 5 mai 2016, des agents en civil et armés ont fait irruption dans les bureaux du défenseur des droits humains Nabil Adib, alors qu'il était en réunion avec un groupe d'étudiants militants, dont mesdames Wefag Gorashi, Mai Adil et Nafisa Mohamed.

Nabil Adib est un avocat en droits humains soudanais et président de Sudan Human Rights Monitor (SHRM), une organisation de défenseurs des droits humains basée à Khartoum qui documente les violations des droits humains au Soudan, fournit une aide juridique aux victimes d'exactions perpétrées par l'État et qui œuvre pour la défense des minorités dans le pays.

Wefag Gorashi milite en faveur des droits des étudiants; elle est leader au sein de plusieurs groupes pour la jeunesse à Khartoum et elle est membre du syndicat étudiant Khartoum University Student Committee, qui organise des manifestations pacifiques principalement liées à l'interdiction de toute forme de violence et de port d'arme au sein de l'université. Mai Adil est une défenseuse des droits humains soudanaise, leader étudiante au sein de la Female Student Association à l'Université de Khartoum et membre du Student Democratic Front. Elle plaide pour les droits des femmes, les droits politiques et civils et a activement participé aux récentes manifestations contre la vente des terres de l'université de Khartoum, et à cause de cela elle a été suspendue de ses études pour deux ans. Nafisa Mohamed défend les droits des étudiants à l'université de Khartoum et elle est membre du Sudanese Conference Party; elle plaide pour les droits des femmes et participe à l'organisation de manifestations étudiantes contre la récente décision de vendre des terres appartenant à l'université de Khartoum.

Suite au rejet d'une demande pour former un syndicat étudiant et suite à la possible décision de déménager les locaux de l'université de Khartoum, qui va peut-être être vendue à des investisseurs, plusieurs manifestations ont été organisées pour s'opposer à la décision et pour défendre les droits des étudiants. Le 5 mai 2016, l'université de Khartoum a décidé d'expulser 12 étudiants militants et en a suspendu six autres pour deux ans, dont les trois défenseuses des droits des étudiants.

Une réunion qui a rassemblé des étudiants, des avocats et des employés du cabinet d'avocats de Nabil Adib a eu lieu le même jour pour parler d'un possible appel contre la décision de renvois et de suspension des étudiants. Pendant la réunion, les officiers ont perquisitionné le cabinet et ont arrêté dix étudiants, deux avocats et deux employés. Aucun mandat n'a été présenté. En outre, les officiers du NISS ont frappé deux employés et ont saisi des dossiers ainsi que l'ordinateur portable personnel de Nabil Adib.

Les avocats et les employés ont été transférés dans les bureaux du NISS dans le nord de Khartoum pour y être interrogés, puis ils ont été libérés le jour même; les sept étudiants masculins sont toujours détenus à l'isolement dans la section politique du NISS dans le quartier de Shendi dans le nord de Khartoum, et les trois étudiantes ont été placées dans la prison pour femme Omdurman. Aucun d'entre eux n'a été autorisé à contacter sa famille ou son avocat.

Outre les défenseur-ses des droits des étudiants susmentionnés, entre le 2 et le 7 mai 2016, des officiers ont arrêté plusieurs autres militants étudiants actuellement détenus au secret après une manifestation pacifique à l'université de Khartoum pour avoir "attaqué un policier pendant la manifestation".

Front Line Defenders est vivement préoccupée par les arrestations et détentions au secret des défenseur-ses des droits étudiants au Soudan, car il semble que ces actes soient directement motivés par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités de la République du Soudan à:

1. Libérer immédiatement et sans condition les défenseur-ses des droits humains susmentionnés, et s'abstenir de tout acte de harcèlement futur à leur encontre, car Front Line Defenders pense qu'ils sont uniquement pris pour cible à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Autoriser les défenseur-ses des droits humains à contacter immédiatement et sans entrave leurs familles et leurs avocats;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en République du Soudan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.