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Antécédents de l'affaire: Fabian Oyaga

Statut: 
Menacé
À propos de la situation

Les organisations de défense des droits humains en Colombie sont toujours menacées d'être attaquées. Tout au long de l'année 2015, des tracts distribués ou envoyés par e-mail à de nombreuses personnes et groupes, déclaraient que les personnes citées et les défenseur-ses des droits humains devaient quitter la région dans laquelle ils se trouvent et mettre un terme à leurs activités. Les tracts, signés et marqués d'un tampon du groupe paramilitaire "Las Aguilas Negras", menaçaient de cibler de plus en plus les militants qui choisissent de poursuivre leur travail.

À propos de Fabian Oyaga

fabian oyagaFabian Oyaga est directeur de l'Unidad de Restitución de Tierra del Magdalena.

26 Mars 2015
Publications de tracts menaçant des défenseur-ses des droits humains

Les organisations de défense des droits humains en Colombie continuent à être menacées, notamment le Movimiento de Victimas de Crimenes de Estado – MOVICE (Mouvement des victimes de crimes d'État) et le Comité de Solidaridad con los Presos Políticos – CSPP (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques).

Ces tracts, distribués ou envoyés par e-mail à de nombreuses personnes et groupes, déclarent que les personnes citées et les défenseur-ses des droits humains doivent quitter la région dans laquelle ils se trouvent et mettre un terme à leurs activités. Les tracts, signés et marqués d'un tampon du groupe paramilitaire "Las Aguilas Negras" dans la majorité des cas, menacent de cibler de plus en plus les militants qui choisissent de poursuivre leur travail.

Au mois de mars, les tracts menaçants visaient les défenseur-ses des droits humains suivants: José Humberto Torres, M. Deivis Flórez et Mme María Cedeño (membres du CSPP); Mme Martha Díaz, Mme Ingrid Vergara Chávez (membres du MOVICE); M. Mauricio Aviles, membre de la Corporación de Centros de Estudios y Desarrollo de los Derechos Humanos – CEDERHNOS (Corporation du centre d'étude et de développement des droits humains); Mme Soraya Bayuelo, Directrice du Colectivo de Comunicaciones Montes de María (Collectif de communications de Montes de María); M. Fabian Oyaga, Directeur de l'Unidad de Restitución de Tierra del Magdalena (Unité de Magdalena pour la restitution des terres); M. Jerry Garavito, membre du Centro de Investigación y Educación Popular (Centre d'investigation et d'éducation populaire); M. Juan David Ortega Jiménez, avocat pour la Fundación Infancia Feliz (Fondation pour l'enfance heureuse); M. Jairo Barreto López, leader communautaire et défenseur des droits humains à Montes de María; M. Gary Martínez Gordon, défenseur des droits humains et leader étudiant; ainsi que les défenseur-ses des droits humains Mme Sandra Manjarrés et M. Agustín Jiménez.

La distribution de ces tracts a eu lieu alors que les membres du MOVICE et d'autres organisations de la société civile sont harcelés depuis très longtemps dans toute la Colombie. Les défenseur-ses des droits humains colombiens sont constamment victimes de menaces, intimidation, détentions arbitraires, disparitions forcées, agressions physiques, torture, assassinats, perquisitions illégales de leurs domiciles et bureaux, et de stigmatisation à cause de leurs activités en faveur des droits humains.

Le 21 janvier 2015, le corps du défenseur des droits humains M. Carlos Alberto Pedraza Salcedo a été découvert par des membres de la police judiciaire dans une zone inhabitée de San Bartolomé, dans la ville de Gachancipá, dans le département de Cudinamarca. Carlos Alberto Pedraza Salcedo aurait été tué d'une balle dans la tête.

Carlos Alberto Pedraza Salcedo était membre du Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes de Estado – MOVICE (Mouvement des victimes de crimes d'État) et du Proyecto Colombia Nunca Más (Projet Colombie jamais plus).

Depuis le décès de Carlos Alberto Pedraza Salcedo, les défenseur-ses des droits humains sont toujours harcelés et menacés. Le 16 mars 2015 vers 20h30, une Twingo (dont nous connaissons le numéro d'immatriculation) a été vue devant le domicile de la défenseuse Ingrid Vergara Chavéz. Quelques minutes plus tard, deux inconnus qui circulaient sur une moto de grosse cylindrée sont passés à plusieurs reprises devant la maison de la défenseuse. Ingrid Vergara Chavéz a téléphoné à la police nationale, car le téléphone qui lui a été fourni par l'Unité nationale de protection dans le cadre du programme de sécurité, la renvoyait directement vers la messagerie vocale. Elle aussi téléphoné à ses gardes qui sont arrivés immédiatement. La voiture noire a démarré en trombe et les gardes ont tenté de la prendre en chasse mais ils n'ont pas réussi à la rattraper. Ingrid Vergara Chavéz a rappelé la police, et les officiers sont arrivés 45 minutes après le premier appel. Le 17 mars 2015, des membres de sa communauté ont informé la défenseuse que la veille, plusieurs hommes qui se trouvaient dans le même type de voiture que le véhicule susmentionné, avaient posé des questions à son sujet et qu'ils s'étaient présentés comme des membres de la Seccional de Investigación Criminal – SIJIN (section d'investigation criminelle) de la police nationale, et qu'ils voulaient lui parler.

Front Line Defenders reste profondément préoccupée par l'intégrité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains en Colombie. De plus, étant donné que la Colombie continue d'enregistrer certains des plus hauts taux d'agressions contre les DDH - 55 assassinats signalés en 2014 -, Front Line Defenders rappelle que le gouvernement est responsable de la mise en œuvre immédiate de mesures efficaces pour protéger les personnes menacées, sans tenir compte des questions de budget au sein de l'unité nationale de protection.