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Agression physique du défenseur des droits LGBTI Bouhdid Belhedi

Statut: 
Agressé
À propos de la situation

Le 29 août 2016, un inconnu a agressé physiquement le défenseur des droits LGBTI M. Bouhdid Belhedi dans le centre de Tunis, après avoir réalisé que ce dernier est affilié à l'association LGBTI Shams.   L'incident s'est produit à la vue de nombreux passants et devant un policier.

Ce n'est pas la première fois que Bouhdid Belhedi est agressé et menacé. Le 27 avril 2016, un groupe d'hommes a brutalement agressé Bouhdid Belhedi à Hammamet, sa ville natale.
 

À propos de Bouhdid Belhedi

Bouhdid BelhediBouhdid Belhedi est un défenseur de la communauté LGBTQ; il lutte pour les droits des minorités sexuelles en Tunisie et contre l'homophobie. Il est membre du bureau de Shams, une organisation non-gouvernementale qui lutte pour les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et queer (LGBTQ). L'association milite pour la dépénalisation de l'homosexualité en Tunisie et propage des valeurs de tolérance et d'acceptation. Après plusieurs tentatives, en mai 2015, le ministère de l'Intérieur tunisien a officiellement enregistré Shams, mais il a suspendu l'enregistrement pour 30 jours en janvier 2016, sur ordre du tribunal de première instance. Shams a fait appel et peut poursuivre ses activités.

30 Août 2016
Agression physique homophobe contre le défenseur des droits LGBTI Bouhdid Belhedi

Le 29 août 2016, un inconnu a agressé physiquement le défenseur des droits LGBTI M. Bouhdid Belhedi dans le centre de Tunis, après avoir réalisé que ce dernier est affilié à l'association LGBTI Shams.   

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Bouhdid Belhedi est un défenseur des droits LGBTI; il lutte pour les droits des minorités sexuelles en Tunisie et contre l'homophobie. Il est membre du bureau de Shams, une organisation non gouvernementale qui lutte pour les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (LGBTI). L'association milite pour la dépénalisation de l'homosexualité en Tunisie et encourage des valeurs de tolérance et d'acceptation envers la communauté LGBTI.

Le 29 août 2016 vers 10h, un inconnu a stoppé le défenseur des droits humains près de l'hôtel Majestic dans le centre de Tunis; il lui a dit qu'il reconnaissait son visage et il l'a frappé en lui assénant un coup de poing à la tête, dans les côtes, dans le ventre et il lui a donné des coups de pieds sur le corps alors que Bouhdid Belhedi était à terre. L'agresseur a proféré des phrases et des insultes homophobes tout en frappant le défenseur. Selon Bouhdid Belhedi, un policier qui se trouvait à proximité n'est pas intervenu pour le protéger ou pour arrêter l'agresseur. À cause des coups, le défenseur souffre de plusieurs ecchymoses au cou. 

Ce n'est pas la première fois que Bouhdid Belhedi est agressé et menacé. Le 27 avril 2016, un groupe d'hommes a brutalement agressé Bouhdid Belhedi à Hammamet, sa ville natale. En juin 2015, après une interview donnée à la chaine de télévision Nessma TV à propos de Shams, il a été menacé de mort et a fait l'objet de remarques diffamatoires sur les réseaux sociaux et de la part de leaders religieux. Bouhdid Belhedi n'a pas voulu porter plainte contre ses agresseurs, car une précédente plainte qu'il a déposée a été ignorée par les autorités, ainsi qu'en raison d'une campagne de diffamation homophobe récemment lancée par la police contre les défenseur-ses LGBTI en Tunisie, notamment par le biais de menace d'emprisonnement et de torture. L'homosexualité étant un crime en Tunisie, les victimes sont traitées comme des criminels et subissent des examens violents afin de prouver leur "culpabilité".

Dans une affaire distincte, en avril 2016, un prêcheur islamique de la ville de Sfax a ouvertement appelé à l'exécution des homosexuels en Tunisie pendant son sermon du vendredi. Le 2 juin 2016, Shams a porté plainte contre ce prêcheur devant le procureur de Tunisie, mais à ce jour, aucune enquête n'a été ouverte.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les cas de violence physique et les incitations à la violence contre la communauté LGBTI en Tunisie et contre les défenseur-ses des droits LGBTI, et exhorte vivement les autorités tunisiennes à enquêter sur ces incidents et à assister les victimes de violence homophobe de façon efficace afin qu'elles obtiennent justice et des remèdes.
 
Front Line Defenders exhorte les autorités tunisiennes à:

1. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Bouhdid Belhedi;

2. Ouvrir une enquête minutieuse et impartiale sur les cas de violence physique et d'incitation à la violence contre les défenseur-ses LGBTI, notamment Bouhdid Belhedi, et à garantir l'intégrité physique et psychologique des membres de la communauté LGBTI qui dénoncent des agressions homophobes;

3. Abolir l'article 230 du Code pénal qui pénalise l'homosexualité

3 Mai 2016
Tunisie - le défenseur des droits LGBTQ Bouhdid Belhedi agressé physiquement

Le 27 avril 2016, trois jeunes hommes ont brutalement agressé le défenseur des droits LGBTQ Bouhdid Belhedi, dans sa ville natale Hammamet, après l'avoir reconnu comme étant affilé à l'association de défense des droits LGBTQ Shams. L'agression a été perpétrée dans un contexte de violence contre les défenseur-ses des droits LGBTQ en Tunisie.

Le 27 avril 2016, le défenseur effectuait une visite dans sa ville natale, Hammamet, afin de faire des analyses médicales et d'être soigné pour un état de santé fragile. Avant de rentrer à Tunis, la capitale du pays, trois hommes se sont approchés de lui et lui ont demandé s'il faisait partie de l'association Shams. Lorsqu'il a confirmé son appartenance à l'organisation, il a été insulté, frappé au ventre, menacé et n'a pu s'échapper que lorsque des passants ont décidé d'intervenir.

Après l'incident, Bouhdid Belhedi n'a pas voulu porter plainte contre ses agresseurs, car une précédente plainte qu'il a déposée est restée totalement ignorée, mais aussi en raison d'une campagne de diffamation homophobe récemment lancée par la police contre les défenseur-ses LGBT en Tunisie, notamment par le biais de menace d'emprisonnement et de torture.

Le défenseur a aussi évité de se rendre à l'hôpital, car il n'avait pas de rapport de police, qui est nécessaire pour être admis à l'hôpital en cas d'agression. En juin 2015, après une interview donnée à la chaine télévisée Nessma TV à propos de Shams, il a été menacé de mort et a fait l'objet de remarques diffamatoires sur les réseaux sociaux, mais aussi de la part des leaders religieux.

Front Line Defenders est très préoccupée par le harcèlement contre le défenseur des droits humains Bouhdid Belhedi, cela semble uniquement lié à son travail en faveur des droits humains en particulier en faveur des droits LGBTQ en Tunisie.

Front Line Defenders exhorte les autorités Tunisiennes à:

1. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Bouhdid Belhedi;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression injustifiée de Bouhdid Belhedi dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Tunisie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.