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Intimidation et menaces de mort contre Ana Mirian Romero

Statut: 
Menacée de mort
À propos de la situation

Le 7 décembre 2016, les défenseur-ses du droit à la terre, de l'environnement et des droits des populations autochtones Ana Mirian Romero, Roberto Gómez, María Felicita Lopez et Rodolfo Vasquez, ont été menacés de mort et intimidés. Depuis 2014, les membres du Consejo Indígena San Isidro Labrador sont constamment menacés et attaqués. Selon certaines sources, entre septembre et novembre 2015, il y a eu plusieurs actes de violences contre les membres des Conseils autochtones perpétrés par des agents de sécurité armés de l'État ou civils.

 

À propos d'Ana Mirian Romero

Ana Mirian RomeroAna Mirian Romero est une éminente défenseuse des droits humains hondurienne. Elle est membre du Movimiento Indígena Lenca de La Paz Honduras – MILPAH (Mouvement indigène Lenca de la Paz Honduras) et du Consejo Indígena San Isidro Labrador (Conseil autochtone San Isidro Labrador). La défenseuse lutte pour la reconnaissance du droit à la terre des communautés autochtones depuis 2010, depuis que le MILPAH et le Consejo Indígena San Isidro Labrador ont demandé à la justice de reconnaitre leur terres ancestrales dans la municipalité. Ana Mirian Romero est l'une des finalistes du Prix Front Line Defenders 2016 pour les défenseur-ses des droits humains en danger, qui récompense le travail des défenseur-ses des droits humains qui, à travers un travail non violent, contribuent courageusement et de manière remarquable à la promotion et à la protection des droits humains de leur communauté, souvent au prix de risques personnels importants.

15 Décembre 2016
Intimidation et menaces de mort contre des membres des conseils autochtones de Santiago Apóstol et San Isidro Labrador

Le 7 décembre 2016, les défenseur-ses du droit à la terre, de l'environnement et des droits des populations autochtones Ana Mirian Romero, Roberto Gómez, María Felicita Lopez et Rodolfo Vasquez, ont été menacés de mort et intimidés par deux partisans présumés du maire de Santa Elena, Victor Ventura, ainsi que par les autorités locales de la communauté voisine d'El Potrero.

Ana Mirian Romero est leader du Consejo Indígena San Isidro Labrador  et membre du Movimiento Independiente Indígena Lenca de La Paz Honduras – MILPAH. Elle est lauréate du Prix Front Line Defenders 2016 pour les défenseur-ses des droits humains en danger: María Felicita López et Rodolfo Vásquez sont également membres du Consejo Indígena San Isidro Labrador. Roberto Gómez est président du Consejo Indígena Santiago Apostol, et défenseur du droit à la terre, de l'environnement et des populations autochtones. Tous les défenseur-ses des droits humains susmentionnés bénéficient de mesures de précaution (MC589/15) accordées par la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH).

Les défenseur-ses des droits humains sont activement opposés à la construction du barrage électrique de Los Encinos (Hidroelétrica Los Encinos) sur la rivière Chinacla, par Los Encinos S. de R.L.. Depuis 2010, ils plaident pour la reconnaissance de leurs terres ancestrales à Santa Elena, dans le département de La Paz. La permission de construire le barrage a été accordée sans le consentement libre, préalable et informé, des populations indigènes affectées. Le 10 juillet 2016, MILPAH a organisé une consultation qui a révélé l'opposition écrasante des populations à la construction du barrage, avec 825 voix contre et 94 voix pour. Le Maire de Santa Elena aurait menacé de retirer les aides gouvernementales et de stopper les projets de développement dans les quartiers où les habitants ont participé à la consultation. Le maire a aussi ordonné aux agents de sécurité de l'État de harceler, intimider et attaquer les défenseur-ses des droits humains locaux qui s'opposent au barrage. Des membres de la communauté d'El Potrero, à qui les propriétaires du projet hydroélectrique auraient promis plusieurs aides, ont violemment attaqué plusieurs défenseur-ses des droits humains autochtones en représailles à leur opposition au projet.

Le 7 décembre 2016, un groupe de personnes de la communauté d'El Potrero et trois soutiens présumés de Victor Ventura, maire de Santa Elena, se sont rendus dans la communauté d'El Volcan, où vivent les défenseur-ses susmentionnés. Les défenseur-ses vivaient à El Potrero mais ils ont déménagés à El Volcan après une série d'attaques violentes perpétrées par les partisans du barrage hydroélectrique. Lorsqu'ils ont été avertis de la présence des visiteurs à El Volcan, les défenseur-ses se sont réunis et sont allés à leur rencontre pour leur demander de partir. Le groupe a prétendu effectuer des mesures des terres pour un projet soutenu par USAID. Les défenseur-ses ne les ont pas crus car ils n'ont pas été consultés à propos de l'utilisation de leurs terres ancestrales et ont déclaré que ces terres avaient déjà été allouées à la construction d'une école.

Le groupe a répliqué par des intimidations et des menaces. Santos Vásquez López, qui a déclaré être le porte-parole de la communauté d'El Potrero, a demandé à Ana Mirian Romero de présenter les documents prouvant qu'elle possède les terres. Il a menacé de la frapper avec une canne et a aussi menacé de retrouver Roberto Gómez pour le tuer. Un autre habitant d'El Potrero a également menacé Ana Mirian Romero. Un visiteur, Hernan Ventura, a menacé María Felicita López et Rodolfo Vásquez avec une machette. La situation n'a pas dégénéré grâce à l'intervention de la police.

Depuis 2014, les membres du conseil sont constamment menacés et attaqués. Selon les informations disponibles, entre septembre et novembre 2015, il y a eu plusieurs actes de violences contre les membres des Conseils autochtones perpétrés par des agents de sécurité armés de l'État ou civils. Le 2 novembre 2015, des inconnus ont tiré 15 coups de feu devant le domicile d'Ana Miran Romero. Cet incident s'est produit le jour où elle sortait de l'hôpital, où elle venait d'être soignée suite à une précédente agression perpétrée le 22 octobre 2015. Ce jour-là, vers 4h30, la police a fait un raid dans la maison d'Ana Mirian Romero. Un contingent de 30 policiers est entré de force dans la maison sans présenter de mandat. Lors de cet incident, des policiers ont frappé Ana Miran Romero qui était enceinte de 24 semaines à ce moment-là, ainsi que Maria Felicita López. Ana Miran Romero a été conduite à l'hôpital dans un état grave. Ces attaques ont fini par conduire la CIDH à approuver des mesures de précaution.

En dépit de ces mesures, les attaques n'ont pas stoppé. Le 29 janvier 2016, des inconnus ont incendié la maison d'Ana Mirian Romero et Rosario Vasquez Pineda. L'attaque a eu lieu alors que la famille était absente et les coupables n'ont pas été identifiés. Le 9 mai 2016, Ana Mirian Romero et ses enfants ont été menacés de mort et intimidés chez eux par quatre hommes.

Front Line Defenders condamne les actes d'intimidation et les menaces proférées contre les défenseur-ses des droits humains des conseils autochtones de San Isidro Labrador et Santiago de Apostol, car cela semble être lié à leur travail légitime et pacifique en faveur du droit à la terre et de l'environnement, et leur opposition à la construction d'un barrage hydroélectrique sur leur territoire.

Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:

1. Agir immédiatement afin de garantir l'intégrité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains Ana Mirian Romero, Roberto Gómez, María Felicita López et Rodolfo Vásquez, en particulier en appliquant les mesures de précaution (MC589/15) accordées par la Commission interaméricaine des droits humains le 24 novembre 2015, en accord avec les défenseur-ses et/ou leur représentants;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort et les actes d'intimidation perpétrés contre les défenseur-ses des droits humains, dans le but de publier les conclusions et de traduire les coupables en justice conformément aux normes internationales;

3. Agir immédiatement pour respecter les droits des populations autochtones concernant leurs terres ancestrales, ainsi que leur droit à un consentement libre, préalable et éclairé dans le cadre de tout projet qui affecte leur communauté.

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.

11 Mai 2016
Menaces de mort et intimidation contre la défenseuse des droits humains Mme Ana Mirian Romero

Le 9 mai 2016, Mme Ana Mirian Romero et ses enfants ont reçu des menaces de mort et ont été intimidés par quatre hommes, chez eux à Santa Elena, dans le département de La Paz.

Vers 16h, quatre hommes de la communauté de Potrero sont entrés chez la défenseuse armés de machettes et d'un revolver. La défenseuse était avec ses enfants et les intrus les ont menacés et intimidés. La défenseuse a reconnu deux des hommes, qui l'ont déjà menacée. Ces actes de harcèlement contre Ana Mirian Romero font suite à la visite d'un journaliste de la BBC et d'un journaliste hondurien, plus tôt dans la journée, qui souhaitaient enregistrer un documentaire pour la radio à propos de l'histoire de la défenseuse des droits humains.

L'intimidation et les menaces de mort contre la défenseuse ont eu lieu quelques mois après que la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a ordonné des mesures de précaution en faveur d'Ana Mirian Romero et de sa famille, le 24 novembre 2015. Douze autres membres du Consejo Indígena San Isidro Labrador et du MILPAH bénéficient également de ces mesures de précaution.

La défenseuse a déjà été victime d'actes d'intimidation et d'une agression. Le 29 janvier 2016, des inconnus ont mis le feu à sa maison. Le 2 novembre 2015, des inconnus ont tiré 15 coups de feu devant chez elle. Cet incident s'est produit le jour où Ana Mirian Romero est sortie de l'hôpital, où elle venait d'être soignée suite à une précédente agression perpétrée le 22 octobre 2015. Ce jour-là, vers 4h30 la police a fait un raid dans la maison d'Ana Mirian Romero. Un contingent de 30 policiers est entré de force dans la maison sans présenter de mandat. Lors de cet incident, des policiers ont frappé Ana Mirian Romero qui était enceinte de 24 semaines. Elle a ensuite été conduite à l'hôpital dans un état grave, et elle a été exposée au risque d'un possible avortement à cause de cette agression.

Les agressions de Ana Mirian Romero ont été perpétrées dans un contexte d'intensification des risques pour les défenseur-ses des droits humains autochtones dans le département de La Paz. Le20 décembre 2015, le corps de M. Javier Vásquez Benítez, le fils de l'éminent défenseur des droits humains et leader indigène M. Gilberto Vásquez a été retrouvé dans un ravin à Santa Elena. En mai 2015, M. le corps du défenseur des droits humains M. Silvestre Manueles Gómez a été retrouvé démembré sur les berges de la rivière Chinacla, à la frontière des départements d'Intibucá et La Paz. En janvier 2015, le défenseur des droits humains membre du MILPAH M. Juan Francisco Martinez a été tué.

Front Line Defenders condamne fermement l'intimidation et les menaces de mort proférées contre Ana Mirian Romero et ses enfants chez eux; il s'agit de la dernière agression et du dernier acte d'intimidation grave perpétrés contre des défenseur-ses des droits humains et leaders autochtones dans le département de la Paz au Honduras, démontrés internationalement par l'assassinat de Berta Cáceres. Front Line Defenders pense que ces attaques ont un lien direct avec le travail légitime et pacifique des défenseur-ses des droits humains et des leaders autochtones en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'intimidation et les menaces de mort proférées contre la défenseuse des droits humains Ana Mirian Romero et sa famille, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Ana Mirian Romero et des membres de sa famille, notamment en mettant immédiatement en place les mesures de précaution ordonnées par la Commission interaméricaine des droits humains.

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.

5 Février 2016
Honduras: Arson attack at the home of human rights defenders Ana Mirian Romero and Rosario Vasquez Pineda

On 29 January 2016, unknown assailants carried out an arson attack at the home of human rights defenders Ms Ana Mirian Romero and Mr Rosario Vasquez Pineda. The arson attack took place when the family were away from their home, and the assailants have not been identified yet. Almost all of the family's belongings were destroyed in the attack. On 2 February 2016, a complaint concerning the incident was presented by the human rights defenders before the Public Ministry (Ministerio Público).

The attack on the home of the human rights defenders comes approximately two months after the Inter-American Commission on Human Rights (IACHR) issued precautionary measures in favour of Ana Mirian Romero, Rosario Vasquez and their family, on 24 November 2015. The precautionary measures were also issued in favour of 12 other members of the Consejo Indígena San Isidro Labrador and MILPAH.

The human rights defenders had previously been subjected to acts of intimidation and assault. On 2 November 2015, unidentified men fired over fifteen shots outside their home. This incident occurred on the same day that Ana Mirian Romero was discharged from hospital following a previous attack, which took place on 22 October 2015. At approximately 4:30 am on the date, Ana Mirian Romero and Rosario Vasquez Pineda's home was raided by police. A contingent of 30 officers entered their house using excessive force and without displaying a warrant. During the incident, the police officers beat Ana Mirian Romero, who was 24 weeks pregnant. She was subsequently taken to the hospital in a serious health condition and facing a possible abortion as a result of the attack.

The attacks on Ana Mirian Romero and Rosario Vasquez Pineda have come in the context of intensifying risks faced by indigenous human rights defenders in the department of La Paz. On 20 December 2015, the body of Mr Javier Vásquez Benítez, the son of human rights defender and prominent indigenous leader Mr Gilberto Vásquez, was found in a ravine in Santa Elena. In May 2015, the body of human rights defender Mr Silvestre Manueles Gómez was found, dismembered, on the bank of the river Chinacla, on the border of the departments of Intibucá and La Paz. In January 2015, human rights defender and MILPAH member Mr Juan Francisco Martinez was killed.

Front Line Defenders strongly condemns the arson attack on the home of Ana Mirian Romero and Rosario Vasquez Pineda, the most recent in a serious of attacks and intimidatory acts perpetrated against human rights defenders and indigenous leaders in the department of La Paz. Front Line Defenders believes these attacks to be directly linked to the legitimate and peaceful work of human rights defenders and indigenous leaders in the defence of the human rights.