Back to top

Arrestation de Konstantin Reutski et Yevhenii Vasyliev et perquisition du domicile de Taciana Reviaka

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 14 août vers 2 heures du matin, Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été libérés du même centre de détention. Ils étaient détenus depuis le 12 août 2020.

Le 12 août 2020, les défenseurs des droits humains ukrainiens Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été arrêtés à Minsk par des agents de la police de la circulation. On ignore l'endroit où ils se trouvent actuellement. Plus tard dans la journée, une perquisition a été effectuée au domicile de la défenseuse des droits humains biélorusse Taciana Reviaka, où les deux défenseurs des droits humains avaient séjourné.

À propos de Konstantin Reutski

Konstantin ReutskiKonstantin Reutski est directeur exécutif du mouvement civique Vostok SOS. Vostok SOS est une initiative qui se concentre sur l'aide aux personnes exposées à la violence en Ukraine, y compris aux violences politiques. Elle surveille également les violations des droits humains perpétrées dans l'est de l'Ukraine. Le mouvement a été créé en 2014 suite à la fusion du centre des droits humains "Postup" (Chemin) et du centre des droits humains "Diya" (Action).

20 Août 2020
Kryscina Vitushka, Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski remis en liberté

Le 13 août 2020 vers 5 heures du matin, Kryscina Vitushka a été libérée du centre de détention de la rue Akrescina à Minsk, où elle était détenue depuis le 10 août 2020. Le 14 août vers 2 heures du matin, Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été libérés du même centre de détention. Ils étaient détenus depuis le 12 août 2020.

La défenseuse Kryscina Vitushka et son mari Andrey Vitushka avaient été arrêtés le 10 août près du poste de police du district de Centralny à Minsk alors qu'ils cherchaient des informations sur le sort de leur fils Miron Vitushka âgé de 16 ans. Elle a déclaré avoir été détenue dans une cellule de 10 mètres carrés conçue pour accueillir quatre personnes mais qui en contenait 55. Aucune des personnes détenues n'a dormi en raison de la surpopulation et du manque de ventilation, et les détenus n'ont pas reçu de nourriture ou les mesures d'hygiène de base.

Kryscina Vitushka est diabétique et avait ses médicaments sur elle au moment de sa détention, mais cette insuline lui a été retirée à son arrivée au centre de détention. Un infirmier lui a dit que "de toute façon ils n'allaient pas la nourrir, donc qu'elle n'en aurait pas besoin". Pendant sa détention la défense a reçu de l'insuline deux fois par jour.

Au cours des trois jours de détention, Kryscina Vitushka n'a pas eu accès à son avocat et n'a pas été autorisée à contacter sa famille. L'endroit exact où la défenseuse était détenue n'a pas été officiellement divulgué avant sa libération. Andrey Vitushka a été libéré dans la nuit du 13 août d'un centre de détention à Zhodzina.

Les défenseurs des droits humains Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été arrêtés par la force par la police de la circulation de Minsk le 12 août 2020 vers 17 heures, alors qu'ils filmaient l'arrestation brutale d'une personne dans la rue sans raison évidente ou apparente. Les deux défenseurs des droits humains ukrainiens étaient arrivés en Biélorussie ce matin-là pour une mission de surveillance, et leur présence y était conforme à la loi.

Après leur détention, les deux défenseurs ont été conduits au poste de police du district de Sovetsky, où ils ont été séparés et interrogés ; ils ont tous deux déclaré avoir été accusés d'être des coordinateurs venus d'Ukraine pour "organiser un Maydan". Ils ont ensuite été conduits dans la même pièce et ont reçu l'ordre de décliner leur identité ainsi que le but de leur visite devant une caméra.

Ensuite, les défenseur disent avoir été emmenés dans une cour où tous leurs effets personnels ont été confisqués et ils ont été forcés de passer 17 heures debout contre une clôture, les jambes écartées, les bras tendus et les paumes tournées en arrière. Les défenseurs estiment qu'il y avait près de 50 prisonniers détenus de cette manière et ont rapporté que si l'un d'entre eux essayait de changer de position, il était frappé avec une matraque. Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont rapporté avoir vu de nombreux détenus torturés, battus et menacés de viol.

Après des heures de mauvais traitements, les détenus ont été contraints de signer des rapports d'enquête sans être autorisés à les lire. Selon les défenseurs, ceux qui ont refusé de signer le rapport ont été battus jusqu'à ce qu'ils acceptent de signer sous la contrainte. Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski rapportent avoir été ensuite transférés dans un centre de détention - qui s'est avéré être le centre de détention de la rue Akrescina à Minsk - par la police anti-émeute, qui a encore frappé des détenus. Alors qu'ils chargeaient les détenus dans les fourgons, les policiers n'ont pas trouvé le nom d'Evhenii Vasyliev sur leur liste, mais lorsqu'ils ont découvert qu'il était d'Ukraine, les agents ont commencé à le taxer de "coordinateur" avant de former un couloir de 10 mètres de long et de le forcer à marcher au milieu, tout en le frappant avec des matraques en passant.

Dans le centre de détention, une sorte de procès a eu lieu, mais Konstantin Reutski pense que la personne qui présidait ce procès officieux n'était pas un juge mais un convoyeur de prisonniers. Les deux défenseurs ont finalement été libérés aux premières heures du 14 août et, bien qu'ils se soient vu restituer certains de leurs effets personnels, ils n'ont pas pu récupérer leurs téléphones et passeports.

Bien que Front Line Defenders salue la libération de Kryscina Vitushka, Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski, elle estime qu'ils n'auraient jamais dû être détenus en premier lieu à cause de leur travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders est vivement préoccupée par les conditions de détention en Biélorussie, notamment les informations faisant état de torture, d'agression physique, de déclarations obtenues sous la contrainte, de refus d'accès à la nourriture, à l'eau et aux produits d'hygiène, et le refus d'accorder aux détenus leur droit de contacter leurs avocats et leurs familles. Front Line Defenders exhorte les autorités biélorusses à garantir que le traitement des défenseurs des droits humains pendant leur détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les "Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement" adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988.

13 Août 2020
Arrestation de Konstantin Reutski et Yevhenii Vasyliev et perquisition du domicile de Taciana Reviaka

Le 12 août 2020, les défenseurs des droits humains ukrainiens Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été arrêtés à Minsk par des agents de la police de la circulation. On ignore l'endroit où ils se trouvent actuellement. Plus tard dans la journée, une perquisition a été effectuée au domicile de la défenseuse des droits humains biélorusse Taciana Reviaka, où les deux défenseurs des droits humains avaient séjourné.

Télécharger l'appel urgent

Konstantin Reutski est directeur exécutif du mouvement civique Vostok SOS et Yevhenii Vasyliev est coordinateur des programmes de suivi des violations des droits humains de ce mouvement. Vostok SOS est une initiative qui se concentre sur l'aide aux personnes exposées à la violence en Ukraine, y compris aux violences politiques. Elle surveille également les violations des droits humains perpétrées dans l'est de l'Ukraine. Le mouvement a été créé en 2014 suite à la fusion du centre des droits humains "Postup" (Chemin) et du centre des droits humains "Diya" (Action). Taciana Reviaka est coordinatrice de la Maison biélorusse des droits humains, une initiative qui réunit des organisations de défense des droits humains biélorusses et norvégiennes. Son travail est axé sur le plaidoyer en faveur des droits humains, la protection des défenseur-ses des droits humains, le soutien aux victimes de la répression et l'éducation liée aux questions relatives aux droits humains. L'organisation œuvre aussi spécifiquement en faveur du renforcement des capacités et de l'autonomisation des défenseur-ses des droits humains et de leurs organisation

Le 12 août 2020, vers 17 heures, Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été arrêtés par la police de la circulation près de la place de la Victoire à Minsk. Ils ont été arrêtés alors qu'ils filmaient l'arrestation brutale d'une personne sans raison évidente ou apparente. Les deux défenseurs des droits humains ukrainiens sont arrivés en Biélorussie dans la matinée du 12 août pour une mission de surveillance, et leur présence y était conforme à la loi. L'arrestation de Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski a été menée avec une force excessive et, depuis leur arrestation, on ignore où ils se trouvent.

Plus tard le même jour, des enquêteurs ont perquisitionné le domicile de la défenseuse des droits humains biélorusse Taciana Reviaka, où Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski séjournaient pendant leur mission de surveillance. Le procureur du district Sovietsky à Minsk a lancé un mandat de perquisition dans le cadre d'une enquête pénale ouverte en vertu de l'article 293 du Code pénal, pour "organisation ou participation à une émeute de masse". La police a saisi les ordinateurs de Taciana Reviaka et Konstantin Reutski, ainsi que le passeport de Yevhenii Vasyliev lors de la perquisition de la maison.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par la sûreté et la sécurité de Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ; elle a en effet reçu de nombreux témoignages concernant le recours à la torture et les mauvais traitements des personnes détenues depuis le début des manifestations en Biélorussie qui ont éclaté suite aux résultats des élections présidentielles du 9 août 2020. Elle est également préoccupée par la situation actuelle en Biélorussie, où plus de 6000 personnes auraient été arrêtées depuis dimanche. Front Line Defenders pense que Yevhenii Vasyliev et Konstantin Reutski ont été arrêtés uniquement pour avoir surveillé les droits humains de manière pacifique et légitime.