Alejandro Cerezo Contreras interdit de transiter par le Panama

Le 1er octobre 2018, le défenseur des droits humains Alejandro Cerezo Contreras a été contraint d'embarquer sur un vol pour retourner au Mexique, depuis le Panama, alors qu'il se rendait au 3e Séminaire international sur les mécanismes de protection pour les défenseur-ses des droits humains à Asunción, Paraguay.

Alejandro Cerezo Contreras est membre du Comité Cerezo et coordinateur d'Acción Urgente para Defensores de Derechos Humanos. Depuis plusieurs années, le Comité Cerezo documente les attaques contre les défenseur-ses des droits humains au Mexique dans le but d'identifier des tendances de répression sociale. Un autre aspect important de son travail est la promotion de la protection des défenseur-ses des droits humains.

Le défenseur devait se rendre au Paraguay depuis le Mexique, via une escale au Panama ; des agents de l'immigration de l'aéroport Tocuman au Panama ont demandé son passeport et son téléphone portable et l'ont conduit dans un bureau de l'immigration. Après l'avoir minutieusement interrogé sur des questions personnelles et à propos de son emprisonnement en 2001, ils lui ont dit qu'il ne pouvait pas transiter en raison de restrictions juridiques au Panama imposées aux personnes déjà inculpées. Il n'a pas été autorisé à passer un appel ni à recevoir une aide consulaire avant d'être renvoyé au Mexique quelques heures plus tard. Son passeport et son téléphone portable lui ont été rendus à son arrivée à Mexico. En 2012, il avait eu un problème similaire pour quitter et revenir au Mexique lors d'un voyage en Allemagne pour recevoir le prix Aquisgran pour la Paix. Cette même année, il n'avait pas été autorisé à embarquer à bord d'un vol pour la Belgique.

Alejandro Cerezo Contreras a été arbitrairement arrêté et torturé en 2001 et été maintenu en détention jusqu'à ce qu'il soit blanchi et libéré en mars 2005. Malgré la reconnaissance internationale du travail du Comité Cerezo, ses membres sont toujours stigmatisés. Alejandro Cerezo Contreras bénéficie des mesures de précaution de la commission inter-américaine des droits humains depuis qu'il a reçu des menaces de mort pour son rôle de défenseur des droits humains en 2006 ; l'une des mesures requiert que l'État mexicain s'abstienne de considérer le défenseur et sa famille comme des criminels.

Front Line Defenders est préoccupée par l'impact international de la criminalisation d'Alejandro Cerezo Contreras et de ses effets sur son bien-être et son travail de défenseur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à:

1. Demander des clarifications au gouvernement Panaméen concernant le refus de transit d'Alejandro Cerezo Contreras ;

2. Prendre des mesures pour garantir la libre circulation d'Alejandro Cerezo Contreras ;

3. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Alejandro Cerezo Contreras et sa famille.