Back to top

Antécédents de l'affaire: Hélène Kokolou Zogbelemou

Statut: 
Menacée
À propos de la situation

Le 12 février 2016, vers 18 h, la défenseuse des droits humains Mme Hélène Kokolou Zogbelemou a reçu un appel menaçant de M. Pépé Koulémou, un avocat qui prétend travailler pour la défense des droits des villageois. L'homme lui a demandé d'arrêter de gêner les "exciseuses" - les femmes qui pratiquent l'excision, une mutilation génitale des femmes (MGF) - et de stopper son travail contre cette pratique, sinon elle serait poursuivie.

 

À propos d'Hélène Kokolou Zogbelemou

Hélène Kokolou ZogbelemouHélène Zogbelemou est présidente de l'ONG Humanitaire pour la Protection de la Femme et de l’Enfant – HPFE, une organisation qui lutte contre toute forme de violence dans le sud-est de la Guinée Équatoriale, en particulier le viol, les violences domestiques et les MGF.

26 Février 2016
Menaces et intimidations contre la défenseuse des droits humains Hélène Kokolou Zogbelemou

Le 12 février 2016, vers 18 h, la défenseuse des droits humains Mme Hélène Kokolou Zogbelemou a reçu un appel menaçant de M. Pépé Koulémou, un avocat qui prétend travailler pour la défense des droits de son village. L'homme lui a ordonné d'arrêter de gêner les "exciseuses" - les femmes qui pratiquent l'excision, une mutilation génitale des femmes (MGF) - et de stopper son travail contre cette pratique, sinon elle serait poursuivie.

Hélène Zogbelemou est présidente d'Humanitaire pour la Protection de la Femme et de l’Enfant – HPFE, une ONG qui lutte contre toute forme de violence dans le Sud-est de la Guinée Équatoriale, en particulier le viol, les violences domestiques et les MGF.

La défenseuse des droits humains a reçu un appel téléphonique menaçant après avoir plusieurs fois essayé d'accéder au village de Magbozou, où elle voulait informer la communauté à propos des dispositions juridiques interdisant les MGF et sensibiliser à cette question.

Les violences basées sur le genre sont un problème grave et persistant en Guinée, où les MGF sont une pratique très commune. Selon l'UNICEF, en Guinée, 96 pour cent des filles sont excisées, dont la plupart avant l'âge de 15 ans. La pratique est généralement soutenue par des arguments culturels et religieux, bien que les MGF soient illégales selon le droit guinéen et international.

Les défenseur-ses des droits des femmes qui travaillent sur cette question sont généralement pris pour cible et harcelés. Dans la plupart des cas, elles ne peuvent pas compter sur le soutien d'autres groupes de la société civile, à cause de mythes et superstitions entourant cette pratique.

Début novembre 2015, Hélène Zogbelemou a été contactée par un paysan local à Magbozou, près de la ville de Koropara, lui disant que les "exciseuses" avaient complètement détruit sa plantation de café. Sans son consentement, les "exciseuses" souhaitaient établir un "camp d'initiation" dans le village, un lieu où les filles pourraient assister à un rite de passage , appelé initiation, et où elles seraient excisées.

Le 29 novembre 2015, la défenseuse s'est rendue chez un autre membre de l'HPFE pour rassembler des informations sur les faits. Bien que l'incident ait été signalé aux autorités administratives et judiciaires, aucune mesure n'a été prise pour empêcher les "exciseuses" de pratiquer des MGF. Depuis, Hélène Zogbelemou n'a pas été autorisée à entrer dans la propriété et elle a été menacée et intimidée.

Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant l'intimidation et les menaces proférées contre la défenseuse des droits humains Hélène Kokolou Zogbelemou, car il semble que cela soit directement lié à son travail en faveur des droits humains.