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Shahidul Islam

DDH
Bangladesh Garment and Industrial Workers’ Federation

Shahidul Islam était président de l’unité Gazipur de la Bangladesh Garment and Industrial Workers’ Federation — BGIWF (Fédération des ouvriers du secteur textile et industriel). Il a défendu les droits des travailleurs durant ses 25 années de carrière. Ancien travailleur du secteur textile, Shahidul Islam avait remarqué le manque de transparence en ce qui concerne les droits des travailleurs et avait commencé à travailler comme organisateur, puis comme leader syndical. De 1999 à 2002, il a travaillé pour la Bangladesh Independent Garment Workers’ Union Federation (BIGUF). De 2003 à 2006, le défenseur a travaillé pour les organisations de la société civile Nari Uddog Kendro et la Bangladesh Krishi Federation. En 2006, il a rejoint le Bangladesh Centre for Workers’ Solidarity (BCWS) en tant qu’organisateur principal et y a travaillé jusqu’en 2012. La même année, il est devenu organisateur principal de la BGIWF, puis président du comité de district de Gazipur. Tout au long de sa carrière, Shahidul Islam a réussi à mobiliser des milliers de travailleurs et de dirigeants d’usine afin qu’ils rejoignent les syndicats. Il a également aidé des milliers de travailleurs à recevoir des arriérés et des indemnités de départ que leurs employeurs leur avaient refusés à tort. Le travail de Shahidul Islam et ses contributions au mouvement syndical ont contribué de façon significative à sensibiliser le public à la situation des droits des ouvriers au Bangladesh.

Les défenseur⸱ses des droits humains au Bangladesh sont la cible d’acharnement judiciaire, d’arrestations arbitraires, de fausses accusations, d’enlèvements, d’agressions physiques, de torture et d’exécutions extrajudiciaires. Des groupes extrémistes locaux ayant prêté allégeance à Al-Qaida dans le sous-continent indien revendiquent souvent les attaques qui ciblent les DDH qui écrivent à propos du droit des femmes, des droits des populations autochtones, la liberté de religion et d’autres questions relatives aux droits humains. Malgré les risques, il n’y a pas eu d’élan de la part du gouvernement pour fournir une protection aux DDH. Jusqu’à présent, les autorités n’ont pas réussi à enquêter correctement sur la majorité des meurtres et l’impunité reste une grave source de préoccupation.

Les DDH qui travaillent sur différentes questions, telles que les droits des populations autochtones, les droits économiques, sociaux et culturels, les droits des femmes, les droits des migrants, le droit du travail, les droits des personnes LGBTI, la liberté d’expression, les brutalités policières, les exécutions et disparitions extrajudiciaires ainsi que les droits sexuels et reproductifs, ont indiqué avoir réduit leur activisme et leurs écrits sur internet dans leur domaine d’expertise. Les défenseuses des droits humains sont particulièrement vulnérables : beaucoup d’entre elles sont harcelées et agressées sexuellement.

Les loi restrictives constituent également une menace pour le travail des DDH au Bangladesh. La loi de 2016 de régulation des donations étrangères (activités bénévoles) restreint encore plus l’espace des organisations de défense des droits humains en criminalisant les ONG financées par l’étranger qui mènent des « activités contre l’État » ou qui font des « commentaires désobligeants à propos de la constitution et des institutions constitutionnelles ». Face aux critiques entourant la loi sur les technologies de l’information et des communications, les législateurs bangladais ont rédigé la loi de 2018 sur la sécurité numérique, destinée à répondre au besoin d’une législation sur la cybercriminalité. Cependant, la loi criminalise de nombreuses formes de liberté d’expression et prévoit de lourdes amendes et des peines de prison pour les formes légitimes de dissidence. Elle donne au gouvernement le pouvoir absolu d’ouvrir des enquêtes sur toute personne dont les activités sont considérées comme une « menace » en donnant à la police le pouvoir d’arrêter sans mandat, simplement en cas de suspicion qu’un crime a été commis par le biais de médias numériques. La DSA a été largement utilisée l’an dernier pour cibler les DDH et elle entraîne le retrait de tout contenu jugé « sensible » par le gouvernement.