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#Afghanistan

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L’insécurité permanente et l’instabilité dans le pays ont un impact négatif sur la capacité des défenseuses et des défenseurs des droits humains (DDH) à mener à bien leur travail. Ils font l’objet de menaces, intimidation, harcèlement, surveillance, détentions arbitraires, disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires. Les coupables sont à la fois des acteurs étatiques ou non étatiques qui agissent en toute impunité, sachant que l’État manque de capacité et d’engagement pour assurer la sécurité des défenseur-ses et garantir la responsabilité de ceux qui commettent les crimes. Les défenseur⸱ses des droits humains qui travaillent dans les régions éloignées sont particulièrement vulnérables aux attaques. Les défenseuses des droits humains (FDDH) et les personnes qui travaillent sur les droits des femmes et des filles sont systématiquement menacées et attaquées — pour le travail qu’elles font et ce qu’elles représentent. Les FDDH sont perçues comme une menace directe au statu quo. Elles ne bénéficient pas de la protection de l’État, y compris de la police, et font face à des obstacles et à des menaces au sein de leurs propres communautés et venant des agences d’État et des groupes extrémistes.

Les élections présidentielles afghanes de 2019 ont vu le pays entrer dans une tourmente politique, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah revendiquant la victoire et formant leurs propres gouvernements. Alors que les deux dirigeants ont signé un accord de partage du pouvoir le 16 mai 2020, Ghani restant président et Abdullah dirigeant les pourparlers avec les talibans, l’impact de cette crise a durement frappé la gouvernance du pays ainsi que la sécurité des défenseur·ses.

Les pourparlers de paix en cours avec les talibans et le retrait des États-Unis présentent également leurs propres risques pour les défenseur·ses, en particulier les FDDH. En février, après plus de dix-huit ans de conflit, les États-Unis et les talibans ont signé un « accord de paix ». Cependant, les talibans continuent d’imposer des restrictions sévères dans les zones sous leur contrôle. Les DDH sont toujours ciblés par de graves représailles lorsqu’ils expriment et documentent les violations des droits humains.

La violence contre les femmes reste endémique malgré l’adoption d’une loi historique pour l’éradication de la violence contre les femmes, qui reste largement inappliquée, surtout dans les zones rurales. Au cours des dernières années, des groupes de défense des droits des femmes afghanes et d’autres activistes de la société civile ont réclamé une plus large représentation des femmes afghanes dans les pourparlers et la préservation des acquis des droits humains, y compris des garanties constitutionnelles sur l’égalité des femmes, dans tout règlement.

Le travail de l’Afghanistan’s Independent Human Rights Commission (AIHRC) est gravement affecté par le manque de ressources adéquates. Les membres de la commission sont de plus en plus attaqués, et plusieurs d’entre eux ont été intimidés, kidnappés et même tués. Malgré un engagement public pour protéger les défenseur·ses et le lancement d’une stratégie de protection des DDH début 2020, le gouvernement n’a pas enquêté et n’a pas rendu justice à ceux qui ont été victimes et ciblés en raison de leur travail en faveur des droits humains.

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