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Antécédents de l'affaire: FRENTE DE MUJERES DEFENSORAS DE LA PACHAMAMA

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 8 juillet 2016, le tribunal a rendu un verdict contre huit défenseuses des droits humains du Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama (Front des femmes défenseuses de la Pachamama), dans le cadre d'une plainte qu'elles avaient déposée après avoir été arbitrairement frappées et détenues par la police lors d'une manifestation pacifique contre un projet minier à Rio Blanco, le 20 octobre 2015.

À propos du Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama

Frente de Mujeres Defensoras de la PachamamaLe Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama (Front des femmes défenseuses de la Pachamama) a été créé en 2008 à Cuenca, dans la province d'Azucay, pour promouvoir les droits humains et en particulier les questions relatives à l'environnement et au genre, dans les zones rurales. L'organisation est impliquée dans une lutte contre les projets miniers de Río Blanco et de Loma Larga, qui selon elle, auraient un profond impact négatif sur la société et l'environnement dans la région.

26 Juillet 2016
La justice statue contre une organisation de défenseuses des droits humains autochtones dans une affaire de violences policières

Le 8 juillet 2016, un tribunal de la province d'Azucay a rendu un verdict contre huit défenseuses des droits humains du Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama (Front des femmes défenseuses de la Pachamama), dans le cadre d'une plainte qu'elles avaient déposée après avoir été arbitrairement frappées et détenues par la police lors d'une manifestation pacifique contre un projet minier à Rio Blanco, le 20 octobre 2015.

Les huit femmes défenseuses des droits humains ciblées pendant la manifestation sont mesdames Elsa Urgiles Lazo, Herlinda Gutama, Rosa Misacango Chuñir, Georgina Gutama Muevecel, Lina Solano Ortiz, María Angeles Chuñir Gutama, Rosa Nacy Gutama Gutama et María Mercedes Gutama Tibillín.

Le Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama a été créé en 2008 à Cuenca, dans la province d'Azucay, pour promouvoir les droits humains et en particulier les questions relatives à l'environnement et au genre, dans les zones rurales. L'organisation est impliquée dans une lutte contre les projets miniers de Río Blanco et de Loma Larga, qui selon elle, auraient un profond impact négatif sur la société et l'environnement dans la région.

Le 8 juillet 2016, la Coordinación General Defensorial Zona 6 de la Defensoría del Pueblo en Azuay (coordination générale du défenseur du peuple - Ombudsman- de la zone 6 d'Azucay), a statué contre huit défenseuses des droits humains, dans le cadre d'une plainte qu'elles ont déposée en 2015 contre la police, qui les avait agressées et arbitrairement placées en détention pendant une manifestation pacifique.

Au lieu de condamner l'agression des femmes, la décision de l'Ombudsman fait l'éloge du comportement de la police qui aurait ainsi garanti l'intégrité et la sécurité des participants ainsi que des biens publics et privés, et le droit à la liberté de rassemblement ("Reconocer la actuación de la Policía Nacional en el marco de la manifestación pública efectuada en la parroquia Molleturo, al haberse garantizado la integridad y seguridad de los actores sociales intervinientes y los bienes públicos y privados. así como el derecho a la manifestación pública y los derechos conexos que le asisten a los miembros de la Organización Mujeres Defensoras de la Pachamama como una expresión democrática en el marco de la no violencia").

Plus inquiétant encore, l'Ombudsman a déclaré que l'attaque des défenseuses et leur détention arbitraire étaient nécessaires, que l'usage de la force était raisonnable et proportionnel et il a encouragé les forces de sécurité à continuer à agir de la sorte lorsqu'il est nécessaire de gérer les rassemblements publics ("Exortar a la fuerza pública a seguir promoviendo la aplicación de principios y normas del uso necesario, razonable y proporcional de la fuerza en garantía de la vida, integridad y seguridad ciudadana, conforme actúo en el presente caso, así como el ejercicio del derecho a la manifestación pública no violenta en futuras situaciones análogas").

Le 20 octobre 2015, la police et les forces de sécurité ont agressé et arrêté arbitrairement plusieurs femmes défenseuses des droits humains (FDDH) qui manifestaient contre l'inauguration de l'entreprise chinoise Junefield et de son projet minier Rio Blanco. Lorsque le président Rafael Correa est arrivé dans le parc de Molleturo, plusieurs membres du Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire: "Minería responsable, cuento miserable" ("les mines sont responsables [de cette] misérable histoire"). Les policiers sont immédiatement intervenus et ont tenté de prendre leur banderole par la force, violant le droit des défenseuses à se rassembler et s'exprimer librement.

Lorsque les défenseuses ont refusé de remettre leur banderole, la police a commencé à les attaquer physiquement et à les insulter, avant de les trainer dans le parc, et ce, sans tenir compte du fait que certaines FDDH étaient âgées ou avaient de jeunes enfants avec elles. La police a confisqué la banderole et un panneau sur lequel il y avait le logo du Front des femmes. La police a ensuite détenu les défenseuses pendant deux heures, jusqu'à ce que le président Rafael Correa termine son discours pendant la cérémonie d'inauguration.

Front Line Defenders condamne cette décision partiale et injuste rendue par la coordination générale du défenseur du peuple (Ombudsman) de la zone 6 d'Azucay; non seulement cette décision ne reconnait pas l'agression et l'arrestation arbitraire des huit membres du Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama, mais elle aura potentiellement un effet dissuasif, décourageant les défenseur-ses des droits humains de porter plainte lorsque leurs droits sont violés. La décision de légitimer, louer et encourager l'usage arbitraire et non nécessaire de la force par les forces de sécurité détériorera l'intégrité de la police et le public n'aura plus confiance en l'éthique de ces forces de sécurité.

20 Octobre 2015
WHRDs attacked and arbitrarily detained during a demonstration against the Río Blanco Mining Project

On 20 October 2015, police and security forces assaulted and detained several women human rights defenders (WHRDs) protesting the inauguration of the Chinese owned company Junefield and their Río Blanco Mining Project.

The protest, assaults and arrests occurred at the inauguration ceremony, attended by President Rafael Correa, for a new mining project in Molleturo, Ecuador.

When President Rafael Correa arrived at the Central Park of Molleturo, several WHRDs from Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama opened a banner that read: “MINERÍA RESPONSABLE, CUENTO MISERABLE” ("MINING RESPONSABLE [for this] MISERABLE STORY"). Members of the police and the political security immediately intervened, attempting to take the banner away by force in a clear violation of the WHRDs' right to freedom of expression and protest. When the human rights defenders refused to hand over the banner the police began to attack and insult them, followed by dragging them through the park, despite the fact that some of the human rights defenders were elderly or had young children with them. The banner was taken by the police, along with a sign bearing the Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama's logo. The police then held the human rights defenders for over two hours until President Rafael Correa had given his speech at the inauguration ceremony.

Human rights defender Fernando Mejia, from the Coordinadora por la Vida y la Soberanía was also beaten by police and agents of political security when he tried to intervene on behalf of the WHRDs, telling the security agents that were violating their rights. He was punched in the face, knocked to the ground and kicked several times.

Human rights defenders have been subjected to severe repression in Ecuador when conducting peaceful protests, including the case on Ms Margoth Escobar earlier this year. The HRD was arrested in August in the aftermath of a general strike and demonstration in the town of Puyo against President Correa's attempt to run for indefinite re-election. In the same context of demonstrations, Franco-Brazilian journalist and human rights defender Ms Manuela Picq had her Ecuadoran visa cancelled and was forced to self-exile in Brazil.