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4 Janvier 2019

Répression violente de manifestations pacifiques et actes contre les activistes et DDH au Soudan

Le 19 décembre 2018, des manifestations pacifiques ont commencé dans les rues de la ville d'Atbara dans le nord du Soudan. Depuis, les manifestations se sont répandues dans tout le pays, y compris à Khartoum, la capitale.

Les manifestants dénonçaient initialement la hausse du coût de la vie et les pénuries de nourriture et d'essence, mais elles ont ensuite commencé à appeler à la démission du président Omar Al-Bashir après la réponse violente des autorités soudanaises.

Selon les défenseur-ses des droits humains présents sur place, les forces de sécurité ont répliqué avec une force excessive et ont fait des morts. Le 28 décembre 2018, des centaines de personnes ont été visées par du gaz lacrymogène à Omdurman après une manifestation qui devait se dérouler après la prière du vendredi. Beaucoup des personnes tuées à ce moment là auraient été abattues par les forces de sécurité.

Des douzaines de défenseur-ses des droits humains, dont des militants, des journalistes et des avocats ont été arrêtés et placés en détention. Le 3 janvier 2018, Hasan Abd Al Ati, du National Civil Forum, qui œuvre en faveur du développement et des droits humains, a été arrêté avec deux collègues dans les bureaux de l'orgganisation à Khartoum. Le même jour, Faisal Mohamed Saleh a été arrêté dans son bureau de Teebaa Press, une ONG qui organise des formations pour les journalistes. 

Hisham Ali Mohammed Ali devait être libéré le 1er janvier (après avoir été acquitté par la cour en novembre dernier), mais au terme de la procédure de libération, il a été de nouveau arrêté avec son avocat. Hisham Omar Al Nour a aussi été arrêté le 1er janvier.

Adila Al Zaibaq, Sumaia Isaaq, Samia Arqawi et Amal Jabr Allah ont été arrêtées le 25 décembre 2018 tandis qu'Ihsan Faqiri a été arrêtée le 21 décembre. Adila Al Zaibaq et Sumaia Isaaq sont toutes deux membres de la Sudanese Women’s Union (SWU), qui milite pour les droits des femmes. Les cinq défenseuses des droits humains sont toujours détenues.

D'autres défenseur-ses des droits humains et journalistes, dont Shamael Al-Noor, Maha Altilib, Mohamed Suliman, Ammar Hasan, et Ali Fassab, qui ont été arrêtés fin décembre ont ensuite été libérés.

Cette vague d'arrestations a aussi touché des étudiants dont Ziryab Abdulrahman Dahab, Mohamed Alwali Omar, Abdulrahman Muhassab et Abdulnasir Mohamed Wad-Andi, qui sont tous membres du Congress of Independent Students, une association étudiante qui défend les droits des étudiants au Soudan.

Front Line Defenders condamne fermement la violence continue et la répression menée par les autorités, ainsi que les arrestations de masses et les meurtres, qui ciblent toujours les miitants et les défenseur-ses des droits humains.