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11 Février 2019

La libération de Damián Gallardo et Enrique Guerrero doit signifier la mise en oeuvre d'une politique publique pour mettre fin à la criminalisation

Genève-Paris-Stuttgart-Dublin-Munich, 11 février 2019 - Les organisations internationales célèbrent la libération des défenseurs des droits humains Damián Gallardo et Enrique Guerrero mais exhortent les autorités mexicaines à inclure la fin de la criminalisation des défenseur-ses des droits humains au centre des priorités de ce mandat présidentiel.

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Messieurs Damián Gallardo Martínez et Enrique Guerrero Aviña ont été libérés le 28 décembre 2018, après une décision du 8e district de procédure pénale du tribunal de l'État de Jalisco. Les deux défenseur-ses des droits humains étaient arbitrairement emprisonnés depuis mai 2013 et ont été victimes de multiples atteintes de leurs droits depuis leur arrestation, notamment des actes de torture et des mauvais traitements, ainsi que de nombreuses violations des procédures requises.

Nos organisations saluent la libération des deux défenseurs et remercient les institutions et les citoyens qui ont intercédé en faveur de la résolution de cette affaire emblématique de la criminalisation des défenseur-ses des droits humains au Mexique. Cependant, nous condamnons fermement le fait que l'État mexicain ne respecte pas les avis du Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire dans les affaires de Damián Gallardo Martínez (23/2014) et Enrique Guerrero Aviña (55/2015).

Par ailleurs, nous demandons aux autorités mexicaines de prendre des mesures adéquates pour réparer les préjudices causés, que les procédures de responsabilité contre les autorités coupables des gaves atteintes commises contre les DDH soient fixées afin qu'elles rendent des comptes, et que toutes les mesures nécessaires soient prises pour garantir leur intégrité physique et psychologique, ainsi que celle de leur famille et des organisations qui les ont accompagnés. Enfin, nos organisations soulignent l'obligation des autorités mexicaines de mettre en place des garanties fiables pour que cela ne se reproduise pas.

À ce titre, nous exhortons une nouvelle fois l'administration mexicaine à inclure, en priorité de son programme relatif aux droits humains, une politique publique pour mettre fin à la criminalisation des défenseur-ses des droits humains au Mexique, avec la participation de la société civile 1. Le groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires a émis huit avis à propos du Mexique, dans lesquels il estime que les arrestations de 32 défenseur-ses sont arbitraires et appelle à leur libération immédiate ; ces avis n'ont toujours pas été pris en compte. Six des huit avis correspondent à des affaires dans l'État de Oaxaca, où les libérations actuelles ont été précédées par la libération d'autres personnes incluses dans des avis, dont Librado Baños (19/2015), ainsi que plusieurs membres de l'organisation Sol Rojo (17/2016).

Enfin, les organisations signataires font part de leur solidarité inébranlable envers les familles, les amis et les organisations qui accompagnent les défenseur-ses des droits humains criminalisés.

1 Voir la lettre ouverte au président élu des États Unis du Mexique, M. Andrés Manuel López Obrador, datée du 28 août 2018, "Mettre fin à la criminalisation des défenseur-ses des droits humains doit être une priorité pour le nouveau gouvernement mexicain", disponible ici : http://www.omct.org/human-rights-defenders/urgent-interventions/ mexico/2018/08/d25007/.

Organisations Signataires :

  • Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains
  • FIDH, dans le cadre de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains
  • Coordinación Alemana por los Derechos Humanos en México
  • Front Line Defenders
  • Oficina Ecuménica por la Paz y la Justicia

Pour plus d'informations, contactez :

  • OMCT : Miguel Martín Zumalacárregui / Delphine Reculeau : (+41) 22 809 49 39
  • FIDH : José Carlos Thissen : (+51) 95 41 31 650
  • Coordinación Alemana : Sandra Schleimer : (+49) (0) 221 25994541
  • FLD : Sandra Patargo : (+ 52) 1 55 5050 9822
  • Oficina Ecuménica por la Paz y la Justicia : Cristina Valdivia : (+49) 89 448 59 45