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31 Janvier 2019

Répression continue contre les défenseur-ses des droits humains

Au Soudan, les forces de sécurité ont lancé une nouvelle vague d'arrestations contre les défenseur-ses des droits humains en représailles à la poursuite des manifestations. Au cours du mois de janvier, des douzaines de défenseur-ses des droits humains, dont des femmes défenseuses des droits humains, des avocats, des journalistes et des universitaires, ont été arbitrairement arrêtés, non seulement lors des manifestations dans la rue, mais aussi chez eux et sur leurs lieux de travail.

Le 31 janvier 2019, les forces de sécurité soudanaises ont arrêté Nazim Siraj, médecin et défenseur des droits humains qui participe activement à différents groupes pour la jeunesse et coordinateur d'"Accidents Street", une initiative qui apporte gratuitement un traitement médical et une rééducation aux citoyens soudanais, notamment aux victimes d'exactions.

Le 30 janvier 2019, l'écrivain et avocat en droits humains Kamal Al jazouli a été arrêté à son bureau. Le 28 janvier 2019, les forces de sécurité ont arrêté le défenseur des droits humains et économiste Sedgi Kabalo chez lui et l'ont conduit dans un lieu inconnu. Le journaliste et membre du Sudanese Journalist’s Network, Adel Ibrahim, est toujours détenu dans un lieu inconnu depuis son arrestation le 15 janvier.

De nombreuses FDDH qui ont participé aux manifestations pacifiques ont également été arrêtées au cours des deux dernières semaines. Bien que certaines aient fini par être libérées, plus de 16 défenseuses des droits humains sont toujours derrière les barreaux. Il s'agit notamment des leaders du Sudanese Women’s Union (SWU), Dr. Ihsan Faqiri, Dr. Amal Jabr et Adeela Al-Zaibaq. Les avocates Hanan Nour, Hanadi Fadl, Samia Arqawi et Amani Othman. Les éminentes journalistes et défenseuses des droits humains Somia Ishaq et Amani Idriss sont toujours détenues. Certaines ne sont pas autorisées à contacter un avocat ni à recevoir les visites de leur famille, et d'autres ont besoin de soins médicaux d'urgence.

Le 13 janvier 2019, la médecin et défenseuse des droits humains Heba Omar Ibrahim a été arrêtée et des policiers ont fait pression sur elle afin qu'elle révèle les noms d'autres défenseur-ses des droits humains qui travaillent dans le secteur de la santé.

Front Line Defenders condamne fermement l'actuelle vague d'arrestations arbitraires et de répression menée par les autorités soudanaises contre les militant-es et les défenseur-ses des droits humains.

Front Line Defenders appelle le gouvernement soudanais à :

  • Libérer immédiatement et sans condition tous les défenseurs et défenseuses des droits humains toujours détenus, car Front Line Defenders pense qu'ils sont détenus uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
  • Assurer que le traitement des défenseur-ses des droits humains pendant leur détention préventive, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement » adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
  • Cesser immédiatement de cibler les défenseur-ses des droits humains et les militant-es au Soudan et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.