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17 Janvier 2019

Des organisations internationales créent l'Observatoire international sur la situation des droits humains au Nicaragua

Le 18 avril 2018 a marqué un tournant dans l'histoire récente du Nicaragua, avec le déclenchement d'une crise politique et sociale qui a gravement impacté le respect et les garanties des droits du peuple nicaraguayen.

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Neuf mois après le début de la crise des droits humains, la répression menée par l'État contre les manifestants, les leaders, les organisations de défense des droits humains et les mouvements sociaux se poursuit, et il est de plus en plus difficile de défendre les droits humains et la participation sociale. Le gouvernement du Président Daniel Ortega et de la Vice-présidente Rosario Murrilo rejette également toute forme d'observation internationale, qu'il avait initialement souhaitée, telle que le mécanisme de suivi de la situation au Nicaragua (MESENI) de la commission interaméricaine des droits humains (CIDH) et du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme.

Selon la déclaration du secrétaire exécutif de la CIDH, Paulo Abrão, lors de sa dernière présentation devant le Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA), "les caractéristiques de la violence d'État montrent que l'État a décidé d'employer la force de telle sorte que de multiples actes criminels ont été commis contre les manifestants et les opposants politiques, notamment des meurtres, des emprisonnements, des persécutions, des viols, des tortures voire même des disparitions forcées".

Selon ce que la CIDH a documenté, l'escalade de la violence a fait plus de 325 morts et plus de 2000 blessés ; 550 personnes ont été arrêtées et poursuivies et près de 300 professionnels de la santé ont été renvoyés de leur poste ; et au moins 144 étudiants ont été exclus de l'Université autonome du Nicaragua (UNAN).

Avec la possible fin de l'observation internationale, le blocage de l'espace des organisations de la société civile pour suivre les atteintes aux droits humains, la criminalisation des défenseur-ses des droits humains et de leurs organisations, la fermeture des organisatios de la société civile et la hausse de la migration forcée de milliers de personnes en raison des violences politiques, la nécessité d'établir un mécanisme international pour observer la situation dans le pays est extrêmement urgente.

Dans ce contexte, un groupe d'organisations de défense des droits humains internationales et régionales s'est rassemblé pour former l'Observatoire international sur la situation des droits humains au Nicaragua: Dont : Center for Justice and International Law (CEJIL), Civicus- World Alliance for Citizen Participation, Urgent Action Fund-Latin America (FAU-AL), Front Line Defenders, Due Process of Law Foundation (DPLF), EU -LAT Network , JASS - Just Associates, Iniciativa Mesoamericana de Mujeres Defensoras de Derechos Humanos (IMD), Brot für die Welt (Du pain pour le monde), Plataforma Internacional contra la Impunidad, Race and Equality, Unidad de protección a defensores y defensoras de Guatemala (UDEFEGUA) et le Washington Office on Latin America (WOLA).

L'Observation est constitué en vertu de la crise au Nicaragua, qui rend impératif le renforcement du travail de la société civile pour documenter et suivre la situation des droits humains de manière coordonnée et proactive.