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22 Janvier 2018

Rapport Annuel Sur Les Defenseurs des Droits Humains en Danger en 2017

Alors que les défenseur-ses des droits humains à travers le monde mettent leur vie en jeu pour remettre en question les dictateurs, les multinationales destructrices, les conservateurs religieux, une stratégie de diffamation coordonnée et disposant de ressources se répand, la criminalisation et la violence sont déployées pour intimider, marginaliser et réduire au silence les activistes pacifiques et importants. Le coût humain est élevé. Plus de 300 défenseur-ses des droits humains ont été assassinés en 2017. Pourtant, en dépit de cette violence, il n'y a jamais eu autant de DDH, travaillant sur autant de questions, dans autant de pays.

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Communiqué de presse:

Plus de 300 militants assassinés en 2017: Front Line Defenders lance son rapport annuel sur les défenseurs des droits humains en danger

Dédié à plus de 300 défenseur-ses des droits humains assassinés cette année, le rapport annuel de Front Line Defenders sur les défenseurs des droits humains en danger débute par une liste longue de deux pages, des noms des personnes décédées. Lancé aujourd'hui à Dublin, le rapport détaille les agressions physiques, menaces, actes d'acharnement judiciaire et campagne de diffamation utilisés par les acteurs étatiques, non étatiques et liés au monde de l'entreprise qui visent à entraver le  travail pacifique des défenseur-ses des droits humains (DDH) à travers le monde.

En 2017, selon les données obtenues par Front Line Defenders, 312 défenseur-ses dans 27 pays ont été assassinés à cause de leur travail pacifique. Plus de deux tiers d'entre eux, 67% du nombre total des activistes tués, défendaient le droit à la terre, l'environnement et les droits des populations autochtones, presque toujours dans le contexte de méga-projets liés à l'industrie de l'extraction et aux grandes entreprises.

Dans les affaires analysées, les suspects ont été arrêtés dans seulement 12% de tous les meurtres. L'impunité pour les actes de violence contre les DDH est un environnement propice aux fréquents assassinats, a indiqué l'organisation, tout comme une absence chronique de protection lorsque les DDH sont en danger. Dans les affaires pour lesquelles nous avons collecté des données sur les menaces, 84% des défenseur-ses assassinés avaient été menacés de mort avant d'être tués.

"Partout dans le monde, les défenseur-ses continuent de nous dire que le gouvernement refuse de répondre aux demandes de protection lorsque des menaces de mort ont été proférées contre les militants" a déclaré Andrew Anderson, directeur exécutif, lors de la présentation du rapport à Dublin. "Les assassinats sont presque toujours perpétrés après une série de menaces, ce qui montre que si la police agissait de façon préventive, et que les menaces étaient prises au sérieux par les autorités, les assassinats de DDH pourraient être drastiquement réduits".

"Les assassinats sont presque toujours perpétrés après une série de menaces, ce qui montre que si la police agissait de façon préventive, et que les menaces étaient prises au sérieux par les autorités, les assassinats de DDH pourraient être drastiquement réduits". - Andrew Anderson, directeur exécutif

Outre le taux élevé d'assassinats en 2017, la criminalisation était toujours l'une des stratégies les plus communément employées pour restreindre l'important travail des DDH. En 2017, des milliers de militants ont été placés en détention en vertu de fausses accusations, ils ont fait l'objet de procédures pénales longues, couteuses et inéquitables, ou ont été condamnés à de longues peines de prison. Dans de nombreux pays, les autorités accusaient les DDH "d'engager une guerre contre l'Etat" et de "sécession", des charges passibles de la peine de mort. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, des DDH faisaient l'objet de charges relatives au terrorisme, à la sécurité de l'État et à l'espionnage. En 2017 au Vietnam, le gouvernement a lancé une campagne systématique contre les blogueurs, universitaires et journalistes citoyens, et les activistes ont été arrêtés, accusés, taxés "d'ennemis de l'État" et condamnés à des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison et des années supplémentaires d'assignation à résidence.

Le rapport met aussi en lumière l'importance de la pression internationale sur les gouvernements. Au Soudan, six DDH ont été arrêtés et jugés pour "complot visant à mener des actions d'espionnage et de renseignements en faveur d'ambassades étrangères" et pour "être en guerre contre l'État". Trois d'entre eux ont été détenus pendant près d'un an et deux ont été torturés. Cependant, suite à une forte campagne de pression au niveau national et international, ils ont tous bénéficié d'une grâce présidentielle en août.

Dans de nombreuses affaires dont Front Line Defenders a parlé, l'acharnement judiciaire et les agressions physiques étaient précédés par des campagnes de diffamation locales. Les femmes défenseuses des droits humains à travers le monde ont dénoncé des campagnes de diffamation hyper-sexualisées, qui visent à limiter leur activisme en fragilisant leur réseau de soutien local.

En réponse à cela, selon le directeur exécutif Andrew Anderson, Front Line Defenders travaille pour la promotion de la sécurité des DDH par le biais de différents programmes de protection. Outre des formations sur la gestion des risques et sur la protection numérique, l'organisation a mené des programmes de plaidoyer au niveau national et international, des relocalisations temporaires, et a attribué près de 500 subventions de protection à des activistes en danger en 2017; Front Line Defenders travaille aussi avec les DDH afin de concevoir des campagnes de visibilité visant à contrer les campagnes de diffamation et de calomnie qui les mettent en danger.

 

2017 Annual Report

2017 Annual Report Launch

Pour plus d'informations ou pour parler avec Front Line Defenders, contactez:

Erin Kilbride
erin@frontlinedefenders.org
+353 85 863 3655