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Afzal Kohistani

Afzal Kohistani

DDH

Afzal Kohistani était défenseur des droits humains et militait contre les "crimes d'honneur", dans la région du Kohistan au Pakistan. Il jouait un rôle central pour réclamer justice pour l'assassinat de cinq jeunes femmes et trois jeunes hommes en 2012 et 2013. Les "crimes d'honneur" de 2012 et 2013 étaient liés à une vidéo qui est devenue virale après avoir été postée sur internet en 2012. La vidéo montrait cinq jeunes femmes en train de chanter et taper dans leurs mains tandis que deux jeunes hommes pratiquaient une danse traditionnelle pendant un mariage à Palas, une zone isolée du Kohistan. Mélanger les hommes et les femmes est considéré comme une violation grave des normes tribales au Kohistan, et ces jeunes ont été assassinés à cause du "déshonneur" qu'ils ont causé à leur famille et communauté.

Depuis ces assassinats, Afzal Kohistani a joué un rôle important pour exhorter les autorités à enquêter sur les crimes afin que les coupables soient traduits en justice. Son plaidoyer sur les crimes d'honneur de 2012 a suscité une importante vague d'indignation dans les médias contre ces assassinats, qui a poussé l'ex-président de la cour suprême du Pakistan, Iftikhar Chaudhary, à ordonner une mission d'enquête sur ces meurtres. Après l'échec de la mission d'enquête, qui n'a pas pu déterminer si oui ou non les meurtres avaient eu lieu, la Cour suprême a ordonné l'ouverture d'un Rapport de première information (FIR), enregistré au poste de police de Palas le 31 juillet 2018. Plusieurs suspects ont été arrêtés et ont avoué le meurtre des trois filles. 

Le bilan du Pakistan en termes d'impunité a enhardi les acteurs hostiles et a favorisé un climat de plus en plus violent à l'encontre des DDH, qui sont exposés à d'importants risques, dont des assassinats, des arrestations et détentions arbitraires, des enlèvements, des actes de surveillance, des menaces et l'acharnement judiciaire. Le gouvernement du Pakistan n'a fait aucun effort concret pour soutenir ou protéger leur travail et au contraire, il vote régulièrement contre des résolutions de l'ONU visant à offrir une meilleure protection aux DDH.