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Miller Dussan

Miller Dussán

DDH, Président
ASOQUIMBO
Open Democracy - Article
2017

The practices of an Italian multinational in Huila, Colombia, exemplify how the criminalization of activists is increasingly used to end dissent and real democratic participation in Latin America.

La vraie sagesse vient lorsque nous transformons le monde.

Miller Dussán est leader communautaire, professeur à l'Universidad Sur Colombiana et président d'ASOQUIMBO (Association des personnes touchées par le barrage de Quimbo). Cette organisation regroupe des paysans, pêcheurs, universitaires, agriculteurs et familles locales qui se battent depuis 2009 contre le barrage de Quimbo par des manifestations pacifiques, des barrages, des campagnes et des plaidoyers.

El Quimbo est un barrage construit sur le fleuve Magdalena dans le département d'Huila, dans le sud de la Colombie et opéré par EMGESA, une filiale locale de la multinationale italienne d'énergie ENEL. Pendant la phase de planification du projet, la communauté locale n'a pas été correctement consultée. Selon Elsa Ardilla, ancienne présidente d'ASOQUIMBO, "les processus de consultation étaient une simple formalité, car l'entreprise et le gouvernement n'ont pas pris en compte l'avis des communautés locales". À cause du barrage, près de 1500 personnes ont été expulsées de leurs terres et relocalisées loin du fleuve. De nombreux paysans et pêcheurs ont perdu leurs moyens de subsistance et n'ont pas reçu de compensation adéquate. En outre, EMGESA n'a pas mené d'étude environnementale transparente avant de commencer le projet et n'a pas respecté certains de ses engagements pour protéger l'environnement. Selon l'organisation Democracy Centre, "le fait qu'EMGESA ne respecte pas les règles et n'enlève pas la biomasse du réservoir a transformé celui-ci en une bombe à retardement de méthane à cause de la végétation qui pourrit".

a mural in La Jagua, Huila, one of the municipalities most affected by the El Quimbo dam project on Colombia’s River MagdalenaCredit: International Rivers

Les DDH en Colombie travaillent dans un environnement violent et peu sûr. Ils sont victimes de menaces, intimidations, détentions arbitraires, disparitions forcées, agressions physiques, torture, assassinats, perquisitions illégales de leurs domiciles et bureaux, et de stigmatisation à cause de leurs activités en faveur des droits humains. Les coupables de ces exactions sont souvent des groupes paramilitaires, dont beaucoup ont des liens avec le gouvernement ou les services de sécurité, ou des groupes armés de l'opposition. Les menaces continues ainsi que les graves menaces et attaques à l'encontre des DDH dans tout le pays contredisent les déclarations du gouvernement au sujet de la démobilisation paramilitaire.

Les DDH en danger en Colombie viennent de différents milieux; ils-elles sont: syndicalistes, leaders indigènes, leaders afro-colombiens, militants travaillant avec des personnes déplacées à l'intérieur du pays et sur les questions relatives au droit à la terre, défenseur-ses des droits des femmes, journalistes, avocats, étudiants et jeunes militants, travailleurs ecclésiastiques, militants LGBTI ou sur la question du VIH.

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Mensaje de Miller Dussan Calderon