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Menaces contre les membres de Žene za mir, l’Association citoyenne des femmes pour la paix

Statut: 
Menaces et piratage
À propos de la situation

Depuis le 7 juillet 2022, les membres de l’organisation Žene za mir (Association citoyenne des femmes pour la paix) font face à un certain nombre de menaces et de cyberattaques.

À propos de Ljiljana Nešić

Ljiljana NešićLjiljana Nešić est défenseuse des droits humains et présidente de l’organisation Žene za mir – Les femmes pour la paix. En 1994, la défenseuse a fondé la ligne d’assistance téléphonique d’urgence à Leskovac, en Serbie. Depuis 2007, Ljiljana Nešić protège les droits des femmes et milite pour la paix dans la lutte contre le patriarcat, le nationalisme, le militarisme et le fascisme. Elle est membre du Réseau des femmes contre la violence et du Réseau Résolution 1325 — Femmes, paix et sécurité, où elle participe au suivi et à la mise en œuvre de la Stratégie de sécurité nationale en Serbie.

22 Juillet 2022
Menaces contre les membres de Žene za mir, l’Association citoyenne des femmes pour la paix

Depuis le 7 juillet 2022, les membres de l’organisation Žene za mir (Association citoyenne des femmes pour la paix) font face à un certain nombre de menaces et de cyberattaques.

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Žene za mir (Association citoyenne des femmes pour la paix) est une organisation de défense des droits humains fondée en 2007 à Lebkovac en Serbie. L’organisation gère une ligne d’assistance téléphonique pour les femmes et les enfants victimes de violence domestique et travaille à l’autonomisation des survivantes. Sa mission est de promouvoir, d’éduquer et de protéger les droits des femmes, en s’engageant à renforcer la paix et la non-violence. Ljiljana Nešić est défenseuse des droits humains et présidente de Žene za mir, l’Association citoyenne des femmes pour la paix, Marija Trajkovic est défenseuse des droits humains et coordinatrice de la ligne d’assistance d’urgence.

Depuis le 7 juillet 2022, Ljiljana Nešić et Marija Trajkovic font face à des menaces et à des cyberattaques. Ces menaces seraient liées aux critiques formulées par l’Association citoyenne des femmes pour la paix à l’encontre d’une nouvelle ligne téléphonique pour les victimes de violence domestique, inaugurée à Lescovac et gérée par U–Tim mame i tate (équipe des pères et mères). Le 7 juillet, Ljiljana Nešić a écrit une lettre ouverte au responsable de U–Tim mame i tate, Miodrag Stanković, après qu’il a publiquement qualifié l’organisation Žene za mir de discriminatoire, car elle ne soutient que les femmes. Dans sa lettre, Ljiljana Nešić parle de près de trois décennies d’expérience auprès des victimes de violence conjugale et salue le fait que d’autres initiatives en matière de droits humains rejoignent ce travail important, mais elle se demande si l’équipe de la nouvelle ligne d’assistance a reçu une formation adaptée. Elle exprime également son étonnement quant au fait que la nouvelle équipe d’assistance soit dirigée par Miodrag Stanković, un homme qui a reçu deux condamnations pour violence conjugale en 2016, et que des fonds publics soient alloués à son projet. Lorsque cette information a été rendue publique, Ljiljana Nešić a reçu un appel d’une connaissance qui lui a demandé de parler à Miodrag Stanković, qu’il était prêt à s’excuser personnellement auprès d’elle, afin que l’histoire ne se propage pas plus loin. Ljiljana Nešić a refusé la rencontre en déclarant que Miodrag Stankovic devrait présenter publiquement des excuses à toutes les victimes de violence, et pas seulement à elle. Marija Trajkovic a commencé à recevoir des menaces concernant la perte de tout financement, son emploi et le fait qu’elle serait poursuivie si elle posait des questions sur les accréditations et les compétences de la nouvelle branche de U-Tim mame i tate à Leskovac.

Le 11 juillet 2022, le courriel de l’organisation a été piraté, et certains courriels et relevés bancaires ont été supprimés. Le 7 juillet 2022, à 15 h, en passant devant le parking de la rue Moše Pijade, un inconnu a crié « les putes de Rockefeller » à Ljiljana Nešić et Marija Trajkovic. Le 10 juillet 2022, à 15 h 10, dans la rue Moše Pijade, un inconnu s’est adressé à Ljiljana Nešić en disant : « Je sais que tu as une fille ». Le 12 juillet 2022, vers 15 h 20, un inconnu s’est approché de Marija Trajković en déclarant : « Nous allons te baiser ». Le 15 juillet 2022, à 15 h 10, dans la rue Moše Pijade, un inconnu a dit à Ljiljana Nešić : « Je sais que tu as des petits-enfants ». Dix minutes plus tard, rue Radanska, un inconnu s’est approché de Marija Trajković en déclarant : « Je sais que tu vis seule ». Le 16 juillet 2022, dans la rue Moše Pijade à 14 h 20, un jeune homme inconnu a intercepté les défenseuses des droits humains et a dit à Ljiljana Nešić « tu parles beaucoup ». Le 18 juillet 2022, rue Radanska, un inconnu a menacé les défenseuses en ces termes « vous n’obtiendrez plus jamais de financement, nous vous ferons fermer ». Le 21 juillet 2022, Ljiljana Nešić et Marija Trajkovic ont signalé les menaces à la police locale.

Ce n’est pas la première fois que l’organisation est la cible de menaces. Le 24 mai 2016, l’Association citoyenne des femmes pour la paix a organisé une marche pour la paix à Leskovac pour célébrer la Journée internationale des femmes pour la paix et le désarmement avec le soutien de Women in Black Network. Pendant la marche pour la paix, un groupe de dix hommes a harcelé, menacé et jeté des œufs sur les activistes — la police n’a pas réagi. Malgré plusieurs accusations criminelles portées contre les auteurs, personne n’a été arrêté à ce jour.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces et les cyberattaques contre Žene za mir (Association citoyenne des femmes pour la paix) et ses membres. Front Line Defenders pense que tout cela est uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des femmes victimes de violences. Front Line Defenders condamne les actes d’intimidation et les actions ciblées contre cette organisation de défense des droits humains, qui peuvent avoir un effet paralysant sur la société civile et ne favorisent pas la création d’un environnement sûr et propice dans lequel les défenseur⸱ses des droits humains peuvent effectuer leur travail en Serbie.