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Le tribunal spécial du clergé condamne Ahmad Montazeri à six ans de prison

Statut: 
Suspension de la peine
À propos de la situation

Le 26 novembre 2016, le tribunal spécial du clergé de Qom a condamné M. Ahmad Montazeri à six ans de prison pour avoir "agi contre la sécurité nationale", "propagande contre l'État" et "publication de documents secrets". Sa peine a été prononcée car il a rendu publique une cassette audio qui incriminerait volontairement les autorités iraniennes dans l'exécution illégale de milliers de prisonniers politiques durant l'été 1988.
 

À propos d'Ahmad Montazeri

ahmad_montazeriAhmad Montazeri est un religieux islamique âgé de 60 ans; il est le fils de l'Ayatollah Hossein Montazeri, aujourd'hui décédé, qui était l'un des fondateurs de la République Islamique d'Iran mais qui avait été exclu du pouvoir en 1989 pour avoir critiqué le non respect des droits des citoyens par le gouvernement. En sa qualité de religieux islamique, Ahmad Montazeri est activement impliqué dans la promotion et le soutien des droits des prisonniers politiques et des défenseur-ses des droits humains emprisonnés. Il dénonce aussi ouvertement les violations des droits humains en Iran et a donné des interviews aux médias internationaux tels que la BBC.

6 Décembre 2016
Le tribunal spécial du clergé condamne Ahmad Montazeri à six ans de prison

Le 26 novembre 2016, le tribunal spécial du clergé de Qom a condamné M. Ahmad Montazeri à six ans de prison pour avoir "agi contre la sécurité nationale", "propagande contre l'État" et "publication de documents secrets". Sa peine a été prononcée car il a rendu publique une cassette audio qui incriminerait volontairement les autorités iraniennes dans l'exécution illégale de milliers de prisonniers politiques durant l'été 1988.

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Le 26 novembre, le tribunal spécial du clergé a condamné Ahmad Montazeri à 10 ans de prison pour avoir "agi contre la sécurité nationale", puis à 10 ans de plus pour avoir "publié un fichier audio secret" et à un an de prison pour "propagande contre l'État". Cette peine est liée à sa publication d'un fichier audio enregistré lors d'une conversation entre les autorités iraniennes et son père l'Ayatollah Hossein Montazeri, et lors de laquelle ils semblaient parler de l'exécution de prisonniers politiques pendant l'été 1988. Peu après son inculpation, la peine d'Ahmad Montazeri a été réduite de 21 ans à 6 ans de prison. Dans son verdict, le juge a indiqué que ce choix "prend en compte son âge et l'absence d'antécédent criminel". Le tribunal spécial du clergé a également demandé à ce qu'Ahmad Montazeri soit défroqué, cependant, il a été condamné à être défroqué pendant trois ans pendant lesquels son statut de religieux peut être révoqué s'il commet un autre crime contre la sécurité nationale. Ahmad Montazeri a été cité à comparaitre devant le tribunal spécial du clergé pour son procès le 19 octobre. Il s'est représenté lui-même devant la cour car il n'a pas été autorisé à choisir son propre avocat. Le procureur principal dans l'affaire d'Ahmad Montazeri était l'une des personnes impliquées dans le fichier audio. Ahmad Montazeri a fait appel de sa condamnation.

Le 9 août 2016, Ahmad Montazeri a publié le fichier audio compromettant sur le site web de son père, Amontazeri. Le fichier a été supprimé du site à la demande du ministère iranien des Renseignements.  Entre juillet et septembre 1988, des milliers de prisonniers, en majorité affiliés aux groupes d'opposition Organisation des moudjahidines du peuple iranien et le Fadaian-e Khalgh, ont été exécutés et enterrés dans des charniers, notamment dans le cimetière de Khavaran au sud de Téhéran. Le fichier audio fournissait vraisemblablement des preuves de l'implication des autorités dans l'exécution illégale de prisonniers politiques dans les années 1980.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par la condamnation d'Ahmad Montazeri, car il est pris pour cible uniquement pour avoir dénoncé la responsabilité de l'État dans des violations des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités de la République islamique d'Iran à:

1.  Annuler immédiatement et sans condition la peine prononcée contre AHmad Montazeri;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'exécution de masse des prisonniers politiques dans les années 1980, compte tenu des nouvelles preuves, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

3. Cesser immédiatement de cibler les défenseur-ses des droits humains en Iran et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.