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Campagnes de diffamation et menaces contre des journalistes et des défenseuses des droits humains

Statut: 
Menacée
À propos de la situation

Les campagnes de diffamation, les menaces et le harcèlement en ligne contre plusieurs journalistes et défenseuses des droits humains, dont Mariana Belloso, Bessy Ríos et Karen Fernandez, se sont intensifiés depuis le mois dernier, depuis que le nouveau gouvernement est arrivé au pouvoir début juin 2019. Toutes ces journalistes avaient déjà fait part de leurs préoccupations à propos du possible impact négatif du "nouveau plan de contrôle territorial".

À propos de Bessy Ríos

Bessy RiosBessy Ríos est juriste et défenseuse des droits humains connue au Salvador pour utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir les droits des femmes, la diversité sexuelle, la liberté d'expression ainsi que le renforcement de la démocratie dans le pays. Elle est experte en féminisme et donne des cours sur le sujet.

18 Juillet 2019
Campagnes de diffamation et menaces contre des journalistes et des défenseuses des droits humains

Les campagnes de diffamation, les menaces et le harcèlement en ligne contre plusieurs journalistes et défenseuses des droits humains dont Mariana Belloso, Bessy Ríos et Karen Fernandez, se sont intensifiées depuis le mois dernier, depuis que le nouveau gouvernement est arrivé au pouvoir début juin 2019. Toutes ces journalistes avaient déjà fait part de leurs préoccupations à propos du possible impact négatif du "nouveau plan de contrôle territorial".

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Mariana Belloso est journaliste et travaille pour le journal La Prensa Gráfica. Elle a reçu un prix de l'excellence journalistique en 2017 et écrit des chroniques à propos des questions politiques et économiques au Salvador.

Bessy Ríos est  juriste et défenseuse des droits humains connue au Salvador pour utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir les droits des femmes, la diversité sexuelle, la liberté d'expression ainsi que le renforcement de la démocratie dans le pays. Elle est experte en féminisme et donne des cours sur le sujet.

Karen Fernandez est journaliste pour le programme Focos, qui se concentre sur les questions de politique nationale et dénonce les violations des droits humains au Salvador.

Le 1er juillet 2019, le nouveau président d'El Salvador, Nayib Bukele, a publiquement critiqué le travail de plusieurs journalistes qui dénoncent la nouvelle politique de sécurité du gouvernement, le "plan de contrôle territorial", qui vise à renforcer la présence policière et militaire dans les rues dans certaines régions du pays.

Le 30 juin 2019, Maria Belloso a écrit une chronique intitulée "o conmigo o contra mi" (avec moi ou contre moi) dans laquelle elle critiquait le fait que la liberté d'expression est entravée au Salvador par des attaques et des actes de harcèlement en ligne incessants. Après la publication de la chronique, des personnalités publiques proches du président l'ont taxée de "déchet du journalisme". Cela a été suivi par une vague de cyber harcèlement à son encontre de la part de comptes anonymes. Le 11 juillet 2019, son compte Twitter a été désactivé pendant trois jours après un tweet concernant les gangs criminels au Salvador.

Le 28 juin 2019, lors d'une interview pour l'émission "Republica SV", la journaliste Karen Fernandez a partagé son opinion sur le "plan de contrôle territorial" ; la journaliste a souligné les similitudes entre le discours qui justifie les mesures répressives mises en œuvre par le nouveau gouvernement et le discours utilisé par les gouvernements précédents. En outre, elle a fait par de ses inquiétudes à propos des conditions que les personnes privées de liberté devront subir dans le cadre de ce plan. Après l'interview, le président Nayib Bukele a retweeté certaines parties de l'interview pour les sortir de leur contexte, ce qui a déclenché une vague d'insultes et de menaces sexuelles par des comptes Twitter faux et anonymes.

Ce n'est pas la première fois que Karen Fernandez fait l'objet de harcèlement en ligne. En août 2018, elle a reçu des insultes et des commentaires misogynes après un entretien avec le vice-président. L'avocate et défenseuse des droits humains Claudia Ortiz a également été attaquée sur des réseaux sociaux pour avoir exprimé la même inquiétude à propos d'éventuelles violations des droits humains dans le cadre du "plan de contrôle territorial".

Le 25 juin 2019, la journaliste Bessy Ríos s'est adressée à Guillermo Gallegos, du parti GANA, à la télévision nationale après qu'il a qualifié les défenseurs des droits humains de défenseurs des membres de gangs. Elle a demandé la fin de ce type de discours qui criminalise les défenseur-ses des droits humains. Le même jour, un certain nombre de comptes twitter anonymes ont attaqué la défenseuse en l'associant à des groupes illégaux, en l'accusant d'actes criminels et en menaçant de la tuer.

Front Line Defenders est préoccupée par le fait qu'au lieu de condamner ces attaques contre les journalistes, les dignitaires du gouvernement les encouragent par le biais de tweets et de remarques agressives. Nous restons extrêmement préoccupés par le fait que lorsqu'il s'agit de femmes journalistes, ces menaces soient souvent accompagnées de remarques misogynes, sexistes et dégradantes. Il est particulièrement inquiétant que des chefs d’État et des responsables publics utilisent leur visibilité et leur autorité pour discréditer publiquement les journalistes et les défenseur-ses des droits humains et leur travail, dans la mesure où cela crée un climat défavorable et peut-être plus dangereux pour ceux qui exercent ces professions. Les personnalités publiques sont plus écoutées par le public et ont une plus grande responsabilité quant à leurs discours et l'impact qu'ils ont.