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Campagne de diffamation contre la Fundación San Alonso Rodriguez et sa directrice Juana Esquivel

Statut: 
Campagne de diffamation
À propos de la situation

La défenseuse des droits humains Juana Esquivel, directrice de la Fundación San Alonso Rodriguez, à Tocoa, Colón, Honduras, est la cible d'une campagne de diffamation orchestrée contre elle et son organisation. Cette campagne est liée au soutien qu'elle apporte aux militants du camp de Guapinol, qui sont victimes de tentatives d'expulsion, d'agressions policières et de criminalisation à cause de leurs manifestations pacifiques contre les dégâts environnementaux  causés par la compagnie minière Empresa Minera Inversiones Los Pinares.

À propos de Juana Esquivel

Fundación San Alonso RodríguezJuana Esquivel est défenseuse des droits humains ; en tant que directrice de la Fundación San Alonso Rodriguez, elle soutient et légitimise les initiatives et luttes pacifiques en faveur des droits humains. Elle a donné de nombreuses interviews à propos du camp de Guapinol, et elle en est devenue la porte-parole. La Fundación San Alonso Rodriguez est une organisation à but non lucratif membre du Municipal de Defensa de los Bienes Comunes y Públicos de Tocoa ; elle conseille, accompagne et partage des informations sur la criminalisation de 18 membres du camp Guapinol.

13 Novembre 2018
Campagne de diffamation contre la Fundación San Alonso Rodriguez et sa directrice Juana Esquivel

La défenseuse des droits humains Juana Esquivel, directrice de la Fundación San Alonso Rodriguez, à Tocoa, Colón, Honduras, est la cible d'une campagne de diffamation orchestrée contre elle et son organisation. Cette campagne est liée au soutien qu'elle apporte aux militants du camp de Guapinol, qui sont victimes de tentatives d'expulsion, d'agressions policières et de criminalisation à cause de leurs manifestations pacifiques contre les dégâts environnementaux causés par la compagnie minière Empresa Minera Inversiones Los Pinares.

 

Juana Esquivel est défenseuse des droits humains ; en tant que directrice de la Fundación San Alonso Rodriguez, elle soutient et légitimise les initiatives et luttes pacifiques en faveur des droits humains. Elle a donné de nombreuses interviews à propos du camp de Guapinol, et elle en est devenue la porte-parole. La Fundación San Alonso Rodriguez est une organisation à but non lucratif membre du Municipal de Defensa de los Bienes Comunes y Públicos de Tocoa ; elle conseille, accompagne et partage des informations sur la criminalisation de 18 membres du camp Guapinol.

La défenseuse Juana Esquivel et les membres de la Fundación San Alonso Rodriguez sont la cible d'une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux et dans les grands médias. La radio Cadena Voces affirme sur Facebook que la Fundación San Alonso Rodriguez est la cause de tous les conflits dans le département de Colon et la décrit comme étant "contre le progrès". Plusieurs médias ont filmé les employés de l'organisation devant leurs bureaux en les taxant de criminels. En outre, sur la page Facebook de Mundovison Media, tous les membres du Comité municipal de la Defensa de los Bienes Comunes y Públicos de Tocoa ont été accusés de détruire les biens de l'entreprise Empresa Minera Inversiones Los Pinares. Un autre message accusait Juana Esquivel et les autres membres de la Fundación San Alonso Rodriguez d'être des terroristes et d'avoir armé les manifestants du camp. Ces actes de harcèlement sont liés au soutien que la Fundación San Alonso Rodriguez apporte aux militants du camp Guapinol. Le Campamento Guapinol en Defensa del Agua y la Vida (camp Guapinol pour la défense de l'eau et de la vie) a été installé le 1er août 2018, lorsque des centaines d'habitants de la communauté Guapinol ont commencé à occuper les bords de la route menant à l'Empresa Minera Inversiones Los Pinares. Les militants protestent depuis plus de trois mois contre les atteintes systématiques de leurs droits à la terre, à la nourriture et à l'eau perpétrées par le projet de barrage hydroélectrique de l'entreprise. Le projet de barrage a commencé en 2014 et pollue l'eau de la rivière Guapinol, entrainant la mort du bétail et des maladies au sein de la population. Il y a de nombreux vices de procédure en ce qui concerne la licence et la mise en œuvre du projet. Le 13 septembre 2018, un tribunal national hondurien spécialisé dans le crime organisé a lancé des mandats d'arrêt contre 18 manifestants du camp. Le 27 octobre 2018, l'armée et la police ont attaqué le camp Guapinol avec des balles réelles et du gaz lacrymogène. L'attaque a provoqué la mort du militant Levin Alexander Bonilla et de deux militaires. Depuis, les forces de sécurité maintiennent une présence constante dans la zone. La compagnie minière, qui est privée, est également impliquée dans des attaques et des tentatives d'intimidation contre les membres du camp Guapinol, telles que l'enlèvement de sa leader, Irma Serrano et de ses filles, pendant plus de 20 heures.

Le Honduras est considéré comme comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseur-ses des droits humains. Un communiqué de presse du Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseur-ses des droits humains, Michel Forst, et du Rapporteur de la commission interaméricaine sur les DDH, José de Jesús Orozco Henríquez, demande que le gouvernement du Honduras "doit immédiatement adopter et appliquer des mesures efficaces pour protéger les défenseur-ses des droits humains afin qu'ils puissent mener à bien leur travail en faveur des droits humains sans craindre de violence ou de meurtres". Lors d'une visite officielle dans le pays le 28 juillet 2017, l'Assistant du Secrétaire général de l'ONU, Andrew Gilmour, a rappelé la "nécessité absolue de renforcer la protection des défenseur-ses des droits humains au Honduras".

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'actuelle campagne de diffamation contre la Fundación San Alonso Rodriguez et sa directrice Juana Esquivel, car cela semble être une tentative pour faire perdre toute légitimité à leur travail en faveur de l'environnement et du droit à un accès à l'eau dans la région de Colon. Front Line Defenders craint qu'une telle campagne de diffamation n'aggrave la violence contre les défenseur-ses des droits humains au Honduras.