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Le droit de réunion pacifique de Saturday Mothers/People doit être garanti

Statut: 
Brutalités policières
À propos de la situation

Le 12 octobre 2019, la police a utilisé du spray au poivre et des matraques pour disperser une veillée hebdomadaire organisée par le groupe de défense des droits humains Saturday Mothers/People, après que ce dernier a publié un communiqué de presse dans lequel il demandait où se trouve Cemil Kırbayır, disparu en garde a vue lors du coup d'État militaire de 1980, et dans lequel il faisait part de ses remarques et des revendications de paix concernant l'opération militaire transfrontalière menée par la Turquie dans le nord de la Syrie. Saturday Mothers/People se rassemble chaque samedi devant le siège de l'Human Rights Association (IHD) à Istanbul, pour lire des communiqués de presse hebdomadaires, depuis que l'organisation a été interdite de tenir ses veillées dans leur lieu d'origine sur la place Galatasaray en 2018.

À propos de Saturday Mothers/People

Saturday MothersSaturday Mothers/People est un groupe de défense des droits humains composé de défenseur-ses des droits humains et de familles de victimes de disparitions forcées en Turquie. Ils ont commencé à organiser des veillées hebdomadaires sur la place Galatasaray après la détention de Hasan Ocak le 21 mars 1995 et la découverte ultérieure de son corps torturé dans une fosse commune. Les défenseur-ses des droits de humains et les familles des victimes se sont réunis pour la première fois sur la place Galatasaray le 27 mai 1995 pour réclamer la fin des disparitions forcées, demander des informations sur le lieu où se trouvent les disparus et rendre justice aux victimes. Le groupe avait décidé de mettre fin à ses veillées hebdomadaires le 13 mars 1999 après une recrudescence des attaques policières à leur encontre. Les veillées ont repris le 31 janvier 2009. Le 25 août 2018, l'initiative a fêté sa 700e semaine de manifestation. Selon les données publiées par le Truth Justice Memory Centre, depuis le coup d'État du 12 septembre 1980, au moins 1352 personnes ont disparu de force en Turquie. Parmi les 344 personnes disparues pour lesquelles une plainte a été déposée, leurs auteurs n'ont été condamnés que dans deux de ces cas, un chiffre condamné par la Cour européenne des droits de l'homme.

21 Octobre 2019
Le droit de réunion pacifique de Saturday Mothers/People doit être garanti

Le 12 octobre 2019, la police a utilisé du spray au poivre et des matraques pour disperser une veillée hebdomadaire organisée par le groupe de défense des droits humains Saturday Mothers/People, après que ce dernier a publié un communiqué de presse dans lequel il demandait où se trouve Cemil Kırbayır, disparu en garde a vue lors du coup d'État militaire de 1980, et dans lequel il faisait part de ses remarques et des revendications de paix concernant l'opération militaire transfrontalière menée par la Turquie dans le nord de la Syrie. Saturday Mothers/People se rassemble chaque samedi devant le siège de l'Human Rights Association (IHD) à Istanbul, pour lire des communiqués de presse hebdomadaires, depuis que l'organisation a été interdite de tenir ses veillées dans leur lieu d'origine sur la place Galatasaray en 2018.

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Saturday Mothers/People est un groupe de défense des droits humains composé de défenseur-ses des droits humains et de familles de victimes de disparitions forcées en Turquie. Ils ont commencé à organiser des veillées hebdomadaires sur la place Galatasaray après la détention de Hasan Ocak le 21 mars 1995 et la découverte ultérieure de son corps torturé dans une fosse commune. Les défenseur-ses des droits de humains et les familles des victimes se sont réunis pour la première fois sur la place Galatasaray le 27 mai 1995 pour réclamer la fin des disparitions forcées, demander des informations sur le lieu où se trouvent les disparus et rendre justice aux victimes. Le groupe avait décidé de mettre fin à ses veillées hebdomadaires le 13 mars 1999 après une recrudescence des attaques policières à leur encontre. Les veillées ont repris le 31 janvier 2009. Le 25 août 2018, l'initiative a fêté sa 700e semaine de manifestation. Selon les données publiées par le Truth Justice Memory Centre, depuis le coup d'État du 12 septembre 1980, au moins 1352 personnes ont disparu de force en Turquie. Parmi les 344 personnes disparues pour lesquelles une plainte a été déposée, leurs auteurs n'ont été condamnés que dans deux de ces cas, un chiffre condamné par la Cour européenne des droits de l'homme.

Le 24 août 2019, la veille de la 700e veillée organisée par Saturday Mothers/People, les manifestations organisées sur la place Galatasaray ont été interdites par le gouvernorat du district de Beyoğlu, sur ordre du ministère de l'Intérieur. Le 25 août 2018, la police a dispersé la veillée et arrêté quarante-sept manifestants, dont beaucoup étaient des proches de personnes disparues de force. Les manifestants détenus ont été relâchés plus tard dans la journée. Il n’y a pas eu d’enquête sur les policiers qui ont utilisé la force de manière excessive contre les manifestants pacifiques. Saturday Mothers/People a alors dû commencer à organiser les veillées de désobéissance civile devant le bureau de l'İHD à Istanbul, situé dans une rue très étroite de Beyoğlu, au lieu de son emplacement public d'origine, la place Galatasaray.

Le 12 octobre 2019, les membres de Saturday Mothers/People, dont beaucoup de femmes âgées, se sont rassemblés devant le bureau d'IHD à Istanbul comme chaque samedi. Alors que Gülseren Yoleri, défenseuse des droits humains et présidente de la branche d'IHD d'Istanbul, lisait le communiqué de presse, elle a demandé où se trouvait Cemil Kırbayır, qui avait disparu alors qu'il était en garde à vue lors du coup d'État militaire de 1980. En plus d'avoir déclaré avoir subi les conséquences des destructions massives causées par les politiques de violence et de conflit, Saturday Mothers/People a appelé la Turquie à résoudre tous ses problèmes par des moyens pacifiques, dans le respect des normes du droit et de la justice. Elle a donc réitéré ses demandes en faveur de la paix et a appelé à la fin de la récente opération militaire transfrontalière menée par la Turquie dans le nord de la Syrie, avant que celle-ci ne fasse d'autres victimes. Lorsqu'elle a lu la déclaration, la police a utilisé un spray au poivre et des matraques pour disperser la foule, les forçant à se retirer dans le bâtiment abritant les bureaux de l'IHD.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les actes de harcèlement à l'encontre des veillées hebdomadaires organisées par le Saturday Mothers/People ainsi que par le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques. Front Line Defenders rappelle aux autorités turques que le droit national et international, y compris la Déclaration européenne des droits de l'Homme, à laquelle la Turquie est partie, garantissent le droit de réunion pacifique et la liberté d'expression. Front Line Defenders pense que les membres de Saturday Mothers/People sont pris pour cible uniquement en raison de l'exercice de leurs droits fondamentaux à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique.

Front Line Defenders exhorte les autorités turques à :

1. Garantir le respect du droit à la liberté de réunion et d'expression des membres de Saturday Mothers/People, leur permettant d'organiser des veillées hebdomadaires sans être perturbés sur la place Galatasaray.

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les allégations de brutalités policières contre le groupe, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales.

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Turquie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.