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Nouvelles menaces contre des défenseur-ses de l'environnement à Tolima

Statut: 
Menacés
À propos de la situation

Le 14 mai 2019, des défenseur-ses des droits humains de COSAJUCA, du Comité Ambiental en Defensa de la Vida, de Conciencia Campesina et de l'UCAT, ainsi que le président du conseil municipal de Cajamarca ont reçu des menaces de mort sur internet. Les menaces sont liées à leurs actions en faveur des droits humains autour de la promotion d'une consultation publique avec la communauté de Cajamarca, pour la mise en place d'un projet minier dans la région. Ce n'est pas la première fois que des personnes impliquées dans une consultation publique sont menacées.

À propos du Comité Ambiental en Defensa de la Vida - CADV

Les collectifs et organisations Comité Ambiental en Defensa de la Vida - CADV (Comité environmental pour la défense de la vie), Colectivo Socio-ambiental Juvenil de Cajamarca COSAJUCA (Collectif socio-environmental de la jeunesse de Cajamarca), Conciencia Campesina (Conscience paysanne), des membres de l'Universidad Católica de Colombia UCAT et du conseil municipal de Cajamarca plaident activement pour la justice environnementale et les droits des paysans dans la région de Tolima. Ils se mobilisent pour la défense de l'eau et du droit à la terre, et dénoncent les violations des droits humains résultants de projets d'extraction.

21 Mai 2019
Nouvelles menaces contre des défenseur-ses de l'environnement à Tolima

Le 14 mai 2019, des défenseur-ses des droits humains de COSAJUCA, du Comité Ambiental en Defensa de la Vida, de Conciencia Campesina et de l'UCAT, ainsi que le président du conseil municipal de Cajamarca ont reçu des menaces de mort sur internet. Les menaces sont liées à leurs actions en faveur des droits humains autour de la promotion d'une consultation publique avec la communauté de Cajamarca, pour la mise en place d'un projet minier dans la région. Ce n'est pas la première fois que des personnes impliquées dans une consultation publique sont menacées.

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Les collectifs et organisations Comité Ambiental en Defensa de la Vida - CADV (Comité environmental pour la défense de la vie), Colectivo Socio-ambiental Juvenil de Cajamarca COSAJUCA (Collectif socio-environmental de la jeunesse de Cajamarca), Conciencia Campesina (Conscience paysanne), des membres de l'Universidad Católica de Colombia UCAT et du conseil municipal de Cajamarca plaident activement pour la justice environnementale et les droits des paysans dans la région de Tolima. Ils se mobilisent pour la défense de l'eau et du droit à la terre, et dénoncent les violations des droits humains résultants de projets d'extraction.

Le 14 mai 2019, des défenseur-ses des droits humains et membres des organisations écologistes COSAJUCA, Comité Ambiental en Defensa de la Vida, Conciencia Campesina et UCAT, ainsi que le président du conseil municipal de Cajamarca ont été visés par des menaces de mort sur internet. Vers 9h50, ils ont reçu un e-mail qui les accusait d'avoir illégalement profité de leurs activités en faveur des droits humains et d'avoir bloqué le développement de Cajamarca. Le message contenait des menaces de mort telles que "nous en finirons avec chacun des membres de ces guérillas" et "mort à tous [...] les écologistes". Les défenseur-ses des droits humains qui participent à des consultations publiques sont également la cible d'une campagnes de diffamation orchestrée par des propriétaires terriens, des dignitaires du gouvernement et des entreprises privées qui cherchent à les dépeindre comme des militants illégitimes opposés au progrès.

Le niveau du danger pour les défenseur-ses de l'environnement et les membres d'organisations de défense des droits humains à Tolima a augmenté depuis le 26 mars 2017 et le début d'une consultation publique pour laquelle ils ont milité à Cajamarca. Le référendum concernait la mise en place du projet de la mine d'or de la Colosa, conçu pour être la plus grande mine d'or à ciel ouvert d'Amérique Latine. Plus de 98% des 6000 personnes consultées ont voté contre le projet, mettant fin à sa mise en place. La forte opposition au projet de la Colosa est liée à l'impact destructeur de projets miniers mis en place par le passé dans la municipalité sans le consentement préalable des habitants.

La municipalité de Cajamarca est située dans le département de Tolima, l'une des régions clés pour le développement de méga-projets miniers en Colombie.
Les défenseur-ses des droits humains et les habitants de Cajamarca réclament que le gouvernement respecte le résultat du référendum et bloque la compagnie minière pour qu'elle n'entreprenne pas d'autres projets dans la municipalité. Selon l'article 33 de la loi nationale 136 de 1994 le gouvernement national doit obtenir l'accord du conseil des municipalités concernées pour mettre en oeuvre tout projet qui pourrait impacter significativement l'usage de la terre dans cettre région.

 Les défenseur-ses des droits humains et organisations qui dénoncent les violations liées aux négociations relatives à la mise en place du projet de La Colosa ont été menacés à plusieurs reprises. Le 30 mars 2017, un journaliste local a reçu des menaces de mort par le biais d'appels anonymes. Les menaces étaient liées à son travail de reportage sur l'affaire environnementale intentée contre la Colosa, et ont été proférées alors qu'il couvrait le processus de consultation publique à Cajamarca. Le 25 mars 2017, des membres du Comité Ambiental en Defensa de la Vida et d'autres défenseur-ses des droits humains ont été menacés par sms, et les messages leur ordonnaient d'arrêter de travailler contre le "processus de développement" que les projets miniers apportent à la région.

Le 15 mai 2019, les organisations écologistes  COSAJUCA, Conciencia Campesina, Comité Ambiental en Defensa de la Vida, FUNMATI (Fundación para la Defensa de la Madre Tierra), et Unión Campesina ont publié une déclaration publique appelant à la reconnaissance de la légalité et de la légitimité de la consultation publique.

Les défenseur-ses des droits humains en Colombie sont la cible d'une violence en hausse, qui conduit souvent à des meurtres.
Comme l'a souligné le rapport de Front Line Defenders, Analyse globale, le pays a connu plus d'assassinats de défenseur-ses des droits humains en 2018 que n'importe quel autre pays du monde.

Front Line Defenders condamne les menaces proférées contre les défenseur-ses de l'environnement à Tolima et fait part de ses inquiétudes concernant la hausse du risque de violence auquel ils sont exposés. Front Line Defenders est également préoccupée par l'absence de reconnaissance officielle du caractère systématique des crimes contre les défenseur-ses des droits humains, qui sont souvent perpétrés avec la participation, l'autorisation, le soutien ou le consentement tacite d'agents de l'État, renforçant ainsi le niveau d'impunité pour les violations contre les défenseur-ses des droits humains.