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Le militant pro-palestinien et défenseur des droits humains Ismaïl Lghazaoui condamné à un an de prison

Statut: 
Condamné
À propos de la situation

Le 10 décembre 2024, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné l’activiste pro-palestinien et défenseur des droits humains Ismaïl Lghazaoui à un an de prison et à une amende de 5 000 dirhams marocains (équivalant à 478 euros) pour « incitation à commettre des crimes et des délits par voie électronique ».

À propos d'Ismail Lghazaoui

Ismail Lghazaoui est un défenseur des droits humains, militant pro-palestinien et ingénieur agronome marocain qui défend pacifiquement les droits du peuple palestinien et dénonce la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Il participe activement à la campagne boycott Carrefour, lancée en réponse à l’appel de la société civile palestinienne, en particulier le mouvement BDS, pour boycotter les entreprises en tant que forme de pression internationale non violente sur Israël. Il participe aussi à la campagne « Mask off Maersk », une stratégie visant à stopper le flux d’armes vers Israël. À cause de son activisme pacifique, le défenseur des droits humains a été arrêté par les autorités marocaines et condamné à un an de prison.

16 Décembre 2024
Le militant pro-palestinien et défenseur des droits humains Ismaïl Lghazaoui condamné à un an de prison

Le 10 décembre 2024, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné l’activiste pro-palestinien et défenseur des droits humains Ismaïl Lghazaoui à un an de prison et à une amende de 5 000 dirhams marocains (équivalant à 478 euros) pour « incitation à commettre des crimes et des délits par voie électronique ».

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Ismail Lghazaoui est un défenseur des droits humains, militant pro-palestinien et ingénieur agronome marocain qui défend pacifiquement les droits du peuple palestinien et dénonce la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Il participe activement à la campagne boycott Carrefour, lancée en réponse à l’appel de la société civile palestinienne, en particulier le mouvement BDS, pour boycotter les entreprises en tant que forme de pression internationale non violente sur Israël. Il participe aussi à la campagne « Mask off Maersk », une stratégie visant à stopper le flux d’armes vers Israël. À cause de son activisme pacifique, le défenseur des droits humains a été arrêté par les autorités marocaines et condamné à un an de prison.

Le 10 décembre 2024, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Ismaïl Lghazaoui à un an de prison et à une amende de 5 000 dirhams marocains (équivalant à 478 euros) pour « incitation à commettre des crimes et des délits par voie électronique ». Ni la Cour ni l’accusation n’ont fourni d’informations sur le délit ou le crime spécifique que le défenseur est accusé d’avoir incité à commettre.

Le 19 novembre 2024, Ismaïl Lghazaoui a été cité à comparaître devant la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca. Après les procédures habituelles, il a été détenu pendant 48 heures et interrogé. Deux jours plus tard, le défenseur a comparu devant le Procureur du Roi au tribunal de première instance d’Ain Sebaa à Casablanca. La Cour a rejeté sa demande de libération sous caution et l’a accusé d’avoir « provoqué une ou plusieurs personnes à commettre un crime […] si la provocation n’a pas été suivie d’effet », en vertu de l’article 229-1 du Code pénal marocain. Le 26 novembre 2024, le tribunal de première instance d’Ain Sebaa à Casablanca a fixé une nouvelle date pour l’examen de ces accusations portées contre Ismaïl Lghazaoui. Au cours de l’audience, l’équipe de la défense a renouvelé sa demande de mise en liberté provisoire, mais cette demande a été rejetée pour la deuxième fois par la Cour et l’audience a été reportée au 3 décembre 2024.

Le 25 octobre 2024, la police marocaine a arrêté Ismaïl Lghazaoui alors qu’il se rendait à une manifestation devant le consulat des États-Unis à Casablanca pour protester contre le soutien de l’administration américaine au génocide du peuple palestinien à Gaza, commis par Israël. Le défenseur des droits humains a été agressé et arrêté par des agents dont on pense qu’ils appartiennent à la brigade spécialisée dans les affaires politiques de la police judiciaire nationale. Il a été conduit au siège de la direction de la sûreté de Casablanca, où son identité a été enregistrée avant qu’il ne soit relâché.

BDS Maroc a publié une déclaration affirmant que la condamnation d’Ismaïl Lghazaoui s’apparente à un déni de son droit à la solidarité avec le peuple palestinien et qu’il s’agit d’un indicateur sérieux de la violation croissante des droits et libertés au Maroc, en particulier de la liberté d’expression et de la liberté de réunion et de manifestation pacifique. Le déni de ces droits est le signe de la régression des acquis en matière de droits humains pour lesquels le peuple marocain se bat. Le mouvement considère également que le verdict de la Cour dans le cas d’Ismaïl Lghazaoui est arbitraire, car l’accusation n’a pas précisé à quel délit ou crime il est accusé d’avoir incité. Les avocats du défenseur des droits humains ont également fait valoir que cela invalidait juridiquement les poursuites contre Ismaïl Lghazaoui.

Front Line Defenders condamne les poursuites et la détention d’Ismaïl Lghazaoui, estimant qu’il s’agit d’un acte clair de représailles de la part des autorités marocaines contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Les poursuites engagées contre Ismaïl Lghazaoui s’inscrivent dans un schéma de restrictions du droit à la liberté d’expression et de réunion, d’intimidations, de harcèlement et de représailles à l’encontre des défenseur⸱ses des droits humains et des activistes pacifiques qui soutiennent le peuple palestinien au Maroc.

Front Line Defenders exhorte les autorités marocaines à :

  1. Libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Ismaïl Lghazaoui ;
  2. Cesser de prendre pour cible les activistes pro-palestiniens et les défenseur⸱ses des droits humains au Maroc ;
  3. Veiller à ce que tous les défenseur⸱ses des droits humains au Maroc puissent mener à bien leurs activités en faveur des droits humains et exercer leur droit à la liberté d’expression sans crainte de représailles, conformément aux obligations et engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains.