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Le Premier ministre cherche à faire fermer une organisation de défense des droits humains

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 26 novembre 2017, le Premier ministre cambodgien Hun Sen a appelé à l'ouverture d'une enquête sur le Cambodian Centre for Human Rights (CCHR), avec sa possible fermeture en vue.

À propos du Cambodian Centre for Human Rights

cambodian_centre_for_human_rights.jpgLe Cambodian Centre for Human Rights (CCHR) est une éminente organisation non gouvernementale basée à Phnom Penh qui œuvre pour promouvoir et protéger la démocratie et le respect des droits humains dans tout le Cambodge. C'est la première ONG à avoir organisé des forums publics, et elle a remporté l'Information Society Innovation Fund Award (ISIF) en 2011. En 2016, l'organisation a connu plusieurs succès relatifs aux droits des personnes LGBT, grâce à son projet "Orientation sexuelle et identité des genres" (SOGI). Le CCHR a organisé au moins 165 émissions radio, qui se concentraient entre autres sur le droit à la terre, les entreprises et les droits humains, les droits numériques et le droit à un procès équitable, et il a produit deux vidéos à but éducatif pour promouvoir la liberté d'expression. Il dirige aussi un projet pour les défenseur-ses des droits humains qui vise à promouvoir le droit de défendre les droits humains et à protéger les défenseur-ses en danger.

28 Novembre 2017
Le Premier ministre cherche à faire fermer une organisation de défense des droits humains

Le 26 novembre 2017, le Premier ministre cambodgien Hun Sen a appelé à l'ouverture d'une enquête sur le Cambodian Centre for Human Rights (CCHR), avec sa possible fermeture en vue.

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Le Premier ministre a accusé l'organisation de propager l'influence étrangère et d'être liée au parti d'opposition dissout Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC). Le Premier ministre a aussi affirmé que l'organisation avait été fondée par des étrangers dans le but de servir leurs propres intérêts et non ceux de la population Khmer.

Le jour où l'enquête a été annoncée, le CCHR a publié une déclaration démentant toutes les allégations et réaffirmant son indépendance de tout parti politique et invitant le gouvernement à entamer un dialogue sérieux concernant ces allégations. L'organisation a également réitéré les changements de direction depuis la démission de l'ancien membre Kem Sokha et son indépendance de tout autre ancien employé engagé en politique.

Le 16 novembre 2017, la Cour suprême du Cambodge a dissout le Parti du sauvetage national du Cambodge, le seul parti d'opposition du pays, sans possibilité de faire appel, car il était soupçonné de participer à une "révolution" soutenue par l'étranger. En outre, des interdictions politiques ont été prononcées contre 118 membres du parti. L'ancien président du parti, Kem Sokha, a été arrêté le 3 septembre 2017, et attend son procès pour trahison. Kem Sokha, qui a fondé le CCHR en 2002, a démissionné de l'organisation en 2007 pour reprendre la politique. 

Depuis plusieurs années, le gouvernement cambodgien a lancé une vaste vague de répression contre l'opposition politique et les groupes de défense des droits humains dans le pays. Le 2 mai 2016, six défenseurs des droits humains de la Cambodian Human Rights and Development Association -ADHOC (Association cambodgienne pour les droits humains et le développement), du National Election Committee -NEC (Comité électoral national) et du Haut commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU au Cambodge (HCDH), ont été officiellement accusés. Cinq d'entre eux ont été libérés sous caution après 14 mois de détention préventive.

Front Line Defenders est préoccupée par l'acharnement judiciaire continu contre le Cambodian Centre for Human Rights, car cela semble uniquement lié à son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités cambodgiennes à:

1. Mettre immédiatement fin à l'enquête et au harcèlement contre le Cambodian Centre for Human Rights, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par le travail légitime et pacifique de l'organisation en faveur des droits humains;

2. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou les autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations ou de stigmatiser le travail des défenseur-ses des droits humains et organisations;

3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains et organisations au Cambodge et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.